« Assassin d’Israël, complice de Paris 1 ! » C’est l’un des nombreux slogans qui ont résonné cette semaine au centre PMF (Tolbiac) de l’université Paris 1. De mardi à jeudi, de nombreux étudiants se sont mobilisés contre les massacres en cours en Palestine et au Liban, ainsi que contre la complicité de leur université avec l’État colonial.
Durant ces trois jours, les cours dirigés organisés dans les étages des tours Tolbiac ont été bloqués, tandis que la salle de l’établissement et certains amphithéâtres ont été réquisitionnés pour la mobilisation. Des panneaux peints à la main étaient accrochés aux murs de la salle : « Boycottez les universités israéliennes » ou « Stop à la complicité Paris 1 »en référence aux accords entre Paris 1 et les universités de Tel-Aviv et de Jérusalem qui participent à l’effort de guerre et au perfectionnement des armes utilisées pour l’oppression du peuple palestinien. Dans la cour, des drapeaux palestiniens sont déployés, en pied de nez à l’interdiction formulée par le président du centre quelques semaines plus tôt sur le collectif Le poing levé rendre visibles les couleurs de la Palestine depuis la rue.
En effet, pour préserver ses partenariats – non seulement avec les universités israéliennes mais aussi avec des sociétés d’armement comme Thalès qui détiennent des chaires scientifiques à l’université – la présidence recourt à la répression depuis plus d’un an. Après l’interdiction des stands, des réunions sur la Palestine et le refus de voter toute motion de soutien au peuple palestinien jusqu’au mois dernier sous la pression des élus étudiants et des personnels, l’administration a choisi de fermer le centre aux étudiants n’ayant pas cours dans le amphithéâtre de Tolbiac. Une manière de briser toute dynamique vers l’extension de la mobilisation.
« Cette répression n’est pas nouvelle, nous l’avons subie l’année dernière. Au printemps, 86 étudiants ont été arrêtés parce qu’ils occupaient un amphithéâtre de la Sorbonne, mais cette détermination de Paris 1 à faire preuve de solidarité avec le peuple palestinien renforce notre propre détermination, et après plus d’un an de génocide, nous sommes plusieurs centaines à l’Assemblée générale aujourd’hui! » affirme Lyno, activiste de Poing levélors de l’Assemblée générale de ce jeudi.
Cette criminalisation du soutien à la Palestine s’est accélérée avec la nomination de Patrick Hetzel au ministère de l’Enseignement supérieur. La semaine dernière, quatre étudiants de Science Po Paris, mobilisés l’année dernière, ont été menacés d’exclusion définitive par le ministre alors même que la direction de l’école s’était prononcée en faveur de la levée des poursuites disciplinaires à leur encontre. contre eux.
Malgré cette chasse aux étudiants pro-palestiniens, des assemblées générales se tiennent chaque jour depuis mardi, réunissant jusqu’à 200 personnes pour organiser la suite du mouvement et discuter des revendications. Au programme : comment imposer la rupture des partenariats à la présidence, comment faire face à la répression du soutien à la Palestine, comment étendre le mouvement à d’autres centres universitaires, etc.
« Nous sommes mobilisés parce que nous refusons d’étudier pour les génocidaires, nous sommes mobilisés parce que nous refusons que nos connaissances servent l’effort de guerre israélien ! » explique Carolina, militante Le Poing Levé et étudiante en sciences politiques à Paris 1, très applaudie par l’Assemblée. En effet, la question de savoir pour qui et pourquoi étudier est centrale dans la réflexion des étudiants mobilisés, et derrière la Palestine, c’est plus largement la volonté de mettre ses compétences au service des besoins de la majorité de la population plutôt que de que de servir les besoins des puissances coloniales et impérialistes qui s’expriment.
En ce sens, et alors que jeudi soir la présidence cherchait à discréditer la mobilisation en envoyant un mail aux étudiants pour dénoncer “quelques dizaines d’étudiants” empêcherait les autres d’étudier, Le poing levé lui répondit : « Parmi les plus de 40 000 étudiants de Paris 1, combien veulent continuer leurs études comme si de rien n’était alors qu’il y a plus de 100 000 morts dans la bande de Gaza, des millions de déplacés dans la région et des centaines de milliers d’enfants palestiniens menacés de famine. organisé par Israël ? Combien veulent continuer à étudier comme si de rien n’était alors qu’aucun Gazaoui de notre âge ne peut plus étudier en raison de la destruction systématique des infrastructures d’enseignement et d’enseignement supérieur par l’armée de Netanyahu ? Combien veulent continuer à étudier comme si de rien n’était alors que notre université maintient à tout prix ses partenariats avec Israël et les entreprises complices du génocide et de la colonisation, obligeant nos connaissances et nos compétences à être indirectement impliquées dans la barbarie ? en cours ? »
Forts de ce refus d’étudier alors que des massacres sont en cours au Moyen-Orient, les étudiants ont convenu lors de la dernière assemblée générale ce jeudi de poursuivre la mobilisation la semaine prochaine, jusqu’à obtenir satisfaction. Une détermination qui a déjà inspiré d’autres écoles : l’ENS, l’École des Mines et PSL étaient également mobilisées cette semaine contre le génocide et les partenariats avec Israël.
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