Le 28 mars 2023, le préfet de Charente-Maritime a ordonné aux gendarmes de se rendre chez Joël Gaborit, 39 ans, entrepreneur maçon indépendant à Gicq, pour saisir les 17 armes à feu et munitions qu’il détenait légalement.
A l’origine de cette décision : une vidéo diffusée en 2021 via YouTube par l’influenceur d’extrême droite Papacito, dont la chaîne a depuis été supprimée par l’opérateur. On le voit dans cette vidéo intitulée « Le gauchisme est-il à l’épreuve des balles ? » Papacito et un ami, Joël Gaborit, tirant au fusil de chasse sur un pantin à l’effigie de La France insoumise.
Joël Gaborit, ancien militaire de carrière, décoré à plusieurs reprises selon son avocat, n’est pas un hasard dans ces images. Il est lui-même, sous le pseudonyme de Code Reinho, l’animateur d’une chaîne YouTube de plus de 300 000 abonnés appelée à « préparer de nouvelles croisades », selon les propos rapportés jeudi 7 novembre par le rapporteur public du tribunal administratif, saisi par le tribunal administratif. ancien militaire.
Cette vidéo a fait l’objet d’une première plainte de Jean-Luc Mélenchon, patron de LFI, pour provocation au meurtre, classée sans suite, puis d’une deuxième plainte avec constitution de partie civile, toujours sous instruction (lire Sudouest.fr de 13 septembre 2022). Les deux YouTubeurs se défendent de cette accusation en affirmant que leur vidéo avait uniquement pour but de mettre en garde les militants et dirigeants de LFI contre les dangers qui les menacent.
“Il n’a jamais été condamné”
Présent jeudi 7 novembre à Poitiers, le militant d’ultra droite a réclamé la restitution de ses armes. Ce qui ne lui appartiendrait pas tous. Certains, dit-il, appartenaient à son ex-femme, tireuse sportive, qui ne peut plus participer aux compétitions depuis la saisie. C’est ce même compagnon qui, à l’aide de son propre ordinateur, a cherché à acheter de nouvelles armes en ligne, et non lui, comme l’accusent les services préfectoraux.
A l’audience, Joël Gaborit a été défendu par M.e Mathilde Tchernoukha, avocate à Paris, qui fait valoir que selon elle, les conditions pour saisir les armes légalement détenues ne sont pas réunies : Joël Gaborit « ne représente pas un danger grave et immédiat. Il n’a jamais été condamné. Ce qui lui est reproché, ce sont ses idées politiques. »
Le rapporteur public n’est pas sur la même ligne : il a conclu au rejet de la demande. Décision dans quinze jours.
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