Il est trop tôt pour savoir comment évoluera le second mandat de Donald Trump, qui suscite déjà de nombreuses inquiétudes, tant à l’intérieur de ce pays aux allures de continent qu’à l’international. Tout en sachant que le nouveau président américain sait se montrer pragmatique malgré la théâtralité de son action. En revanche, cela ne restera pas sans influence sur l’avenir du monde et Viktor Orban fut le premier à s’en féliciter. Mais il faut nuancer : si tout ce qui se passe outre-Atlantique finit par nous arriver, cela prend parfois un peu de temps et la France se retrouve souvent à contre-courant du cycle des pays occidentaux. Ainsi, les vagues de la révolution conservatrice initiée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher se sont régulièrement échouées sur nos côtes. Et ceux qui ont tenté de le monter, le dernier en date étant François Fillon, n’y sont pas parvenus. En vérité, Donald Trump n’a plus rien à voir avec les Républicains qualifiés de néoconservateurs sous George W. Bush dans la mesure où il condamne l’impérialisme américain sous forme d’interventions extérieures et ressuscite l’isolationnisme avec le slogan « L’Amérique d’abord ». Marine Le Pen, qui pouvait l’imiter, a cependant accueilli sa victoire avec sobriété. Sans doute parce qu’elle s’éloigne des excès de ce cowboy qui rappellent ceux de son père et apparaissent aujourd’hui comme l’apanage de Jean-Luc Mélenchon ou d’Éric Zemmour. Le calcul des dirigeants du Rassemblement national est que notre système électoral à deux tours est très différent de celui des Américains. Cela nécessite de se rapprocher du centre pour espérer être élu. D’où la « stratégie du tie » adoptée par le RN, visant la respectabilité, contrairement à LFI. Aux États-Unis, les élections ont lieu dans cinquante États dont il faut gagner les électeurs. Et la toute-puissance est plutôt considérée comme une vertu. C’est ce qui leur a permis d’envoyer un homme sur la Lune.
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