Le projet de loi sur la gestion de l’offre (C-282) a été amendé par un comité sénatorial pour limiter sa portée aux seuls nouveaux traités commerciaux.
Si elles sont adoptées par la Chambre des communes en troisième lecture, les renégociations des traités existants pourraient également ne pas inclure de mécanisme de gestion de l’offre. Cela signifie qu’il pourrait faire l’objet de négociations lors de la renégociation de l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), dans deux ans.
Le projet de loi du Bloc vise à prévenir de nouvelles brèches dans le système de gestion de l’offre et à empêcher le marché canadien de s’ouvrir davantage aux producteurs étrangers dans le cadre d’accords commerciaux.
Le système canadien de gestion de l’offre vise à maintenir un équilibre entre la production et la consommation intérieures grâce au contrôle de la production, des importations et des prix de base. La quantité de produits importés au Canada est donc limitée par des contingents tarifaires, au-delà desquels ces produits sont assujettis à des tarifs douaniers plus élevés.
Cinq types de produits sont soumis à la gestion de l’offre : le lait et ses produits dérivés, le poulet, la dinde, les œufs de table et les œufs à couver.
Peter Harder et Peter Boehms font partie des sénateurs opposés au projet de loi C-282. Ils craignent que cela enlève l’autonomie des négociateurs canadiens lors des négociations commerciales. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld
Il s’agit carrément d’une tentative visant à tuer le projet de loi.
Ce qu’ils ont dit, c’est « oui, nous voterons pour, mais ce n’est pas valable pour les accords qui vont être renégociés, ce n’est pas valable pour les accords qui sont en train d’être renégociés ». […]. Cela revient à supprimer la facture
a critiqué M. Perron, porte-parole du Bloc québécois en matière d’agriculture.
Le Sénat critiqué
Yves Perron rappelle que 250 producteurs agricoles ont manifesté sur la Colline parlementaire en octobre dernier de dire au Sénat « d’adopter le projet de loi, car il prend la poussière au Sénat depuis un an et demi ».
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Lors d’un rassemblement devant le Parlement, le Bloc Québécois a reçu l’appui des agriculteurs et des représentants de tous les partis politiques aux Communes pour son projet de loi sur la gestion de l’offre. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Justin Tang
On a de sérieuses questions à se poser concernant cette institution, a critiqué M. Perron. Est-il normal qu’un projet de loi stagne pendant un an et demi dans un contexte de gouvernement minoritaire?
Je ne sais pas à quel jeu joue le Sénat en ce moment.
J’espère que ce projet de loi pourra être adopté car, pour nous, il faut stopper l’érosion progressive du système d’approvisionnement que l’on a vue avec les gouvernements conservateur et libéral.
a déclaré M. Boulerice, ajoutant qu’il est essentiel que cesse l’obstruction parlementaire orchestrée par le Parti conservateur.
Il y a un danger qui est réel
il a ajouté. Si nous ne parvenons jamais à adopter [le projet de loi C-282]qui est vraiment crucial et important pour protéger la gestion de l’offre, ce sont les conservateurs et les libéraux qui devront en payer le prix politique.
L’amendement proposé par le sénateur Peter Harder
Le paragraphe (2.1) ne s’applique pas à un engagement pris au nom du gouvernement du Canada par :
- a) un traité ou un accord relatif au commerce international qui était en vigueur au moment de l’entrée en vigueur du présent paragraphe ;
- (b) la renégociation d’un tel traité ou d’un tel accord ;
- c) un traité ou un accord relatif au commerce international qui était en cours de négociation au moment de l’entrée en vigueur du présent paragraphe.
Plus de détails à venir.
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