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“Tant qu’il n’en parle pas, on ne saura jamais ce qui s’est passé”

Les proches des quatre automobilistes décédés dans le carambolage monstre survenu en 2019 ont pu, pour la première fois depuis cinq ans, parler au camionneur responsable des graves conséquences qu’ils ont subies du fait de sa faute.

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« Ma mère a toujours dit que rien n’arrive pour rien. J’ai essayé de trouver une explication [à sa mort]pour comprendre, je n’ai pas trouvé. J’étais présent chaque jour au tribunal pour savoir ce qui s’était passé… Tant que [l’accusé] Je n’en parlerai pas, on ne saura jamais ce qui s’est passé», a déploré Amélie Martin, la fille d’une des victimes, Michèle Bernier.

La femme de 48 ans est décédée le 5 août 2019 aux côtés de son conjoint Gilles Marsolais, lorsque le camion conduit par Jagmeet Grewal a percuté une file de véhicules arrêtés devant lui sur l’autoroute 15. Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay- Laplante, 26 ans, est également décédé.

Le camionneur responsable du carambolage, Jagmeet Grewal, était de retour au palais de justice de Laval jeudi, dans le cadre des observations sur la détermination de la peine.

Jagmeet Grewal

Chantal Poirier / JdeM

Il a été reconnu coupable de négligence criminelle ayant causé la mort et des blessures.

Bien qu’il ait bénéficié de la liberté pendant la majeure partie de la procédure judiciaire, c’est dans le box des accusés, menotté aux poignets et aux chevilles, qu’il est apparu dans la salle d’audience.

Un juge a récemment ordonné sa détention pour violation des conditions, notamment celle de résider à son domicile.

Images du drame

Le jour du drame, contrairement aux autres usagers de la route à proximité, Grewal n’a jamais freiné, ni avant ni pendant l’impact.

Selon une vidéo des instants précédant le carambolage, le danger était pourtant perceptible au moins 10 secondes avant la première collision. Il roulait alors à près de 100 km/h.

Photo gracieuseté de la Cour

Un épais panache de fumée noire sortait de l’incendie et était visible à plusieurs kilomètres à la ronde.

“Imaginez réaliser que les photos et vidéos que l’on a vues passer la veille n’étaient plus de simples photos, mais celles de ma mère et de mon beau-père qui étaient mourants”, a ajouté Mme Martin.

Le père de Robert Tanguay-Laplante a, pour sa part, affirmé que l’annonce du décès de son fils avait fait l’effet d’un « coup de massue au visage ».

« Il n’avait que 26 ans, il venait de passer son permis de conduire, c’était sa première voiture. Mais son avenir s’est arrêté à cause de ça», a témoigné Sylvain Laplante, lui-même camionneur.

Au procès, la Couronne a soutenu que cet carambolage mortel était une « catastrophe annoncée ». Jagmeet Grewal n’aurait jamais dû être sur la route au moment du drame.


Photo d’archive, Agence QMI

Comme une arme

Impliqué dans un accident de la route en 2012 aux Etats-Unis, il a ensuite été déclaré définitivement inapte au travail de chauffeur routier, notamment en raison de problèmes psychiatriques.

Malgré ces conclusions, il a obtenu de nouveau son permis en raison d’une erreur majeure de la Société de l’assurance automobile du Québec.

Au moment du drame, le camionneur négligeait de contrôler son diabète et prenait plusieurs médicaments qui affectaient la conduite, comme des analgésiques, des relaxants musculaires et des antidépresseurs. L’accusé a lui-même reconnu avoir d’importants problèmes de concentration.

«Il faut garder à l’esprit qu’il ne conduisait pas un véhicule normal, mais plutôt au volant d’un camion lourd potentiellement dangereux, qui est considéré comme une arme», a déclaré le juge Yanick Laramée lors du verdict. .

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