Par
Anthony Soudani
Publié le
7 novembre 2024 à 13h54
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The mayor Les Républicains d’Écully, Sébastien Michelne cache pas ses ambitions. La présidence de la Métropole de Lyon l’intéresse. Il se verrait à la place de Bruno Bernard, écologiste et adversaire politique.
Polémique autour d’un centre d’hébergement pour mineurs non accompagnés, projet de métro E, création d’un tramway jusqu’à Écully… L’élu de l’ouest lyonnais répond aux questions deactualités Lyon ce mois de novembre 2024.
«Nous, les maires, ne sommes pas les paillassons de Bruno Bernard»
Acte : Vous vous opposez au centre d’hébergement pour mineurs non accompagnés d’Écully alors que les travaux sont en cours. Expliquez-nous pourquoi ?
Sébastien Michel: Ce sujet m’agace beaucoup sur la forme. Nous avons eu connaissance du projet par une déclaration d’autorisation de travaux le 22 juillet. Aujourd’hui, même si je n’ai toujours pas autorisé ces travaux, ils sont terminés. Cela en dit long sur la façon dont la Métropole se comporte avec les mairies. Depuis le début, cette question a été traitée avec brutalité, mépris et cynisme. Nous, maires, ne sommes pas des paillassons sur lesquels Bruno Bernard peut s’essuyer les pieds.
Vous avez de nombreux points de frictions et de désaccords avec la Métropole de Lyon…
SM : On a entre 15 et 20 sujets sur lesquels la Métropole s’est complètement essuyée les pieds sur la position du maire. On peut citer le projet de surdensification du quartier des Sources, de bloquer les projets immobiliers sur le chemin du Fort en pleine crise du logement… On a un refus dogmatique d’ériger un immeuble de grande hauteur dans le quartier des Sources.
Un projet de tour à Écully tué dans l’œuf
Vous aviez envie de faire un tour dans ce quartier d’Écully ?
SM : J’ai voulu réaliser une tour emblématique sur le modèle de ce qui avait été imaginé à Créteil avec l’arbre de vie. Il fallait un geste architectural fort pour changer l’image du quartier et attirer une autre population pour avoir une mixité sociale. J’ai demandé à connecter cette zone à la M6, cela a également été rejeté d’emblée. Nous ne pouvons pas discuter avec eux. On a l’impression d’avoir face à nous des « bulldo-Verts ».
Concernant la circulation, considérez-vous que les embouteillages s’aggravent dans l’ouest de Lyon depuis l’arrivée au pouvoir des écologistes ?
SM : Oui, c’est le cas de l’ouest lyonnais et de toute la métropole. Lundi 4 janvier, j’ai quitté Gerland dans le cadre de mon activité professionnelle pour me rendre à Caluire. Avec le travail à Gerland réalisé à l’encontre du bon sens, cela m’a pris 1h25. Aujourd’hui, nous avons complètement « embolisé » la ville.
Embouteillages, circulation, travaux… les écologistes « font tout »
Alors, pour ou contre plus de pistes cyclables dans la métropole ? Que pensez-vous des itinéraires lyonnais ?
SM : Ne prenons pas la voie de la facilité. L’idée n’est pas de dire qu’il faut continuer à surdévelopper les réseaux routiers pour les voitures, bien sûr il faut mieux partager l’espace. À Écully, j’ai développé la pratique des modes actifs sans opposer les modes de transports les uns aux autres. On se vante d’avoir une baisse du trafic automobile, mais cela se traduit par davantage d’embouteillages. Ces sujets ne sont pas abordés correctement. On a l’impression qu’ils veulent tellement aller vite pour rendre les choses inévitables, qu’ils font n’importe quoi.
Pour vous, les écologistes vont trop vite…
SM : Oui, ils vont trop vite et surtout ils font des erreurs car ils n’imaginent pas les retards du trafic. On vous parle de « l’évaporation des voitures », c’est le nouveau concept à la mode. En réalité, c’est : « décourager les gens de prendre leur voiture, pour qu’ils ne la prennent plus ».
Pour vous, c’est le but actuel de la politique des Verts : dégoûter les automobilistes ?
SM : Oui et ils le disent. Ce qui m’inquiète beaucoup, si on ajoute à cela la Zone à Faibles Émissions (ZFE), on fera de Lyon et de Villeurbanne un petit paradis préservé où l’on peut faire du vélo, mais un bunker dans lequel on ne pourra plus entrer. Et nous faisons de tout le reste un enfer.
“Je pense qu’il faut faire le métro E”
Trouvez-vous que l’ouest lyonnais est largement oublié dans le plan de transports de la métropole lyonnaise, malgré le tramway express de l’ouest lyonnais (TEOL) à Tassin-la-Demi-Lune ?
SM : J’ai poussé pour le métro E parce que c’était un sujet sur lequel il y avait un consensus général. Personne n’a pensé que ce n’était pas une bonne idée. Le TEOL ne satisfait personne, en réalité. Je pense qu’il faut faire le métro E parce que c’est bon pour toute une partie de l’ouest lyonnais.
Malgré son coût qui pourrait être excessif ?
SM : Oui, le métro coûte cher, bien sûr. Soit on se donne les moyens de mettre en place les infrastructures de transport qui permettent d’abandonner la voiture quand on le peut, soit on fera du bricolage.
À Écully, j’ai souhaité qu’on mette un tramway sur la ligne de bus C6. Aujourd’hui, j’ai un président de la Métropole qui s’oppose aux territoires. Il m’a dit : “Si tu ne veux pas densifier, je cède le tramway à l’Est.” On me demande de créer 2 350 logements supplémentaires pour un tramway. Écully compte 8 000 logements. On me demande une majoration de 30 % pour une ligne de tramway qui ne dessert même pas le centre-ville.
« Le tramway sera là tôt ou tard à Écully »
Vous considérez que la desserte des transports en commun à Écully est insuffisante ?
SM : Pour la première fois depuis 50 ans, la ville d’Écully aura vu sa desserte en transports en commun se dégrader durant la mandature actuelle. Il existe des lignes avec moins de fréquences. On nous avait promis une autre ligne qui n’a jamais vu le jour. On nous avait promis un service de bus à haut niveau ou un tramway sur la ligne C6, et nous n’en avons pas. Nous avons un président de la Métropole d’un cynisme absolu qui pratique le chantage et les menaces dans ses relations avec les élus locaux. Il est grand temps de mettre fin à cette gouvernance.
Que feriez-vous à la place de Bruno Bernard ?
SM : La première chose à faire est de se rassembler. Sur les questions de transport, nous avons besoin de transparence et de confiance. Avec le président actuel, nous n’avons ni l’un ni l’autre. D’ailleurs, je vais faire un pari : le tramway pour Écully sera construit tôt ou tard. Les services du Sytral considèrent qu’avec la présence du campus et notre densité, cela justifie un tramway. Le président de la Métropole ne le fait pas pour des raisons politiques et je suis sûr que s’il est réélu en 2026, il finira par le faire.
La présidence de la Métropole : «Ça m’intéresse»
Vous êtes candidat à la présidence de la Métropole de Lyon ?
SM : Est-ce que j’y pense ? Oui, je le dis depuis le début. C’est quelque chose qui m’intéresse, mais je ne suis pas le seul dans ma famille politique (Les Républicains). Nous sommes conscients que les Républicains et l’ensemble du bloc central ont une responsabilité. Tout le monde est convaincu qu’il faut cette alliance : une union du centre et de la droite, à travers Modem, Horizon, Renaissance, UDI, LR… et pourquoi pas une partie de la gauche plus modérée. Il y a des ponts à trouver avec Georges Képénékian (éphémère maire de Lyon lorsque Gérard Collomb était ministre de l’Intérieur).
Idéalement, il faudrait avoir un candidat dès début 2025 pour porter un projet positif sans forcément être critiqué.
Si vous êtes élu, poursuivriez-vous la route lyonnaise ?
SM : Il faut être honnête avec les gens. Nous n’allons pas détruire ce qui a été créé. En revanche, nous verrons où nous pouvons rééquilibrer les choses. Le plan vélo est de 500 millions d’euros qui va permettre de passer de 40 000 usagers cyclistes à 87 000. Cela signifie que nous investirons 500 millions d’euros pour 47 000 utilisateurs sur une zone de 1,5 million d’habitants. Je pense que c’est excessif.
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