Un ancien chef de la police de Poitiers, jugé pour agressions sexuelles sur jeunes hommes, a été condamné mercredi à 18 mois de prison pour des attouchements à trois anciens scouts, tous majeurs, a-t-on appris auprès des parties au procès. La cour d’appel de Poitiers a annulé l’acquittement prononcé en première instance par le tribunal correctionnel de La Rochelle et a condamné Jean-Christophe M., sans toutefois ordonner l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS) comme le demandait le procureur de la République. Lors de l’audience du 23 septembre, le procureur général a requis cinq ans de prison, dont quatre avec sursis.
Me Lionel Béthune de Moro, avocat de l’ancien commandant de police, a indiqué à l’AFP qu’il comptait se pourvoir en cassation, affirmant qu’il « déprimé mais pas surpris » face à un « sentiment de piège juridique ». Ancien numéro 2 de la police de Poitiers, Jean-Christophe M. était également responsable des Scouts de France. C’est dans ce contexte qu’il a connu plusieurs jeunes hommes, qui l’accusaient d’agressions sexuelles à la suite de soirées bien arrosées dans les années 2000, souvent alors qu’ils partageaient le même lit que leur ancien chef scout, de vingt ans leur aîné. Un quatrième ancien scout n’a pas fait appel de l’ordonnance de licenciement le concernant.
«Presque une présomption de culpabilité»
“La cour d’appel de Poitiers a redonné l’honneur aux victimes”a réagi auprès de l’AFP Me Benoît Chabert, avocat d’une des parties civiles. « C’est la victoire du courage des victimes qui ont tenu bon malgré les obstacles. Pour y arriver, j’ai dû déplacer des montagnes en raison du statut de policier influent localement de Jean-Christophe M. et du sexe masculin des victimes.»» argumenta-t-il.
De son côté, Me Lionel Béthune de Moro a réfuté tout traitement de faveur concernant son client, soulignant “au contraire” que son statut d’officier de police judiciaire lui avait été retiré à la suite de sa mise en examen, avant même sa condamnation prononcée mercredi. “Je trouve qu’il a eu un sort judiciaire et médiatique qui reste encore peu enviable”a-t-il plaidé, dénonçant une condamnation « qui fait la part belle à l’émotion ». “On a l’impression que la position, justement, du numéro 2 de la police viennoise faisait qu’il s’agissait presque d’une présomption de culpabilité.”
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