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Rachida Dati sort 300 millions d’euros de son chapeau pour le patrimoine

Auditionnée par la commission sénatoriale de la culture, mardi 5 novembre, la ministre de la Culture a souligné que ces crédits supplémentaires devaient répondre à « l’urgence patrimoniale ».

Lors de son audition, Rachida Dati a rappelé son inquiétude : « 20 % des monuments historiques sont en mauvais état, 5 % sont en danger et quatre mille édifices religieux sont en danger. » Photo Franck Dubray/Ouest /MaxPPP

À propos de Sophie Rahal

Publié le 6 novembre 2024 à 11h47

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Dces salles, deux ambiances : fin octobre, on apprenait que 150 millions d’euros seraient supprimés du projet de loi de finances du ministère de la Culture, prélevés en partie (95 millions) sur la réserve de précaution du ministère, et pour le reste, sur les fonds publics. les crédits de diffusion (45 millions) et le Pass Culture (10 millions). Mais mardi 5 novembre, devant la commission culture du Sénat, Rachida Dati a sorti de sa poche un autre amendement. S’il est adopté, il augmenterait le budget alloué au patrimoine de 300 millions d’euros en 2025. La ministre avait promis un geste pour le secteur, mais elle y voit bien plus grand que les quelques millions d’euros évoqués.

« Ce n’était pas acquis, entre mon audition à l’Assemblée et aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est chose faite. » s’est réjouie Rachida Dati devant les sénateurs. Ce qui n’a pas manqué de provoquer une réaction du sénateur centriste Laurent Lafon, président de la commission culture : « Si à chaque fois que vous venez au Sénat vous annoncez 300 millions, on vous invitera à nouveau très bientôt ! » Ces 300 millions s’ajouteraient aux 1,2 milliard d’euros alloués à ce secteur – pour un budget total de la culture de 4,45 milliards, stable par rapport à 2024. On voit mal les parlementaires s’opposer à une si bonne nouvelle, d’autant que ces sujets – conservation et valorisation de patrimoine – disposent d’un large consensus parmi les élus de tous bords, à commencer par ceux du Rassemblement national. Ces derniers en avaient d’ailleurs fait le quasi-unique axe de leur programmation culturelle lors de la dernière présidentielle.

Édifices religieux et régionaux

Dotée d’un grand sens du timing et maîtrisant l’art de flatter son public, Rachida Dati a ménage ses effets, commençant par détailler les grandes orientations du budget 2025 avant de revenir sur le sujet. “alarmant” de l’état du patrimoine, rappelant que la France compte quarante-cinq mille monuments historiques dont « 20 % sont en mauvais état et 5 % en danger, soit plus de deux mille qui risquent d’être tués. disparaître dans les mois à venir. » Quant au “quinze mille édifices religieux protégés au titre des monuments historiques, quatre mille sont également en danger”, a assuré Rachida Dati, réaffirmant au passage son attachement au patrimoine religieux « au-delà de la question religieuse ou confessionnelle ».

La répartition exacte de cette manne financière reste à déterminer. Ce que l’on sait déjà, c’est qu’il sera en partie destiné aux Régions. 55 millions devraient être réservés à la préservation des monuments historiques, ainsi qu’une enveloppe de 23 millions pour les musées, avec une attention particulière portée “aux petits musées ruraux”, qui bénéficierait de 8 millions d’euros. D’autres équipements, comme les centres de conservation et d’études archéologiques répartis sur plusieurs départements, devraient bénéficier de financements destinés à soutenir leurs investissements. Et comme pour les grands établissements, certains dont les crédits tombaient dans le budget initial seraient finalement épargnés, comme le Château de Versailles, le Palais de la Porte-Dorée ou le Château de Fontainebleau.

Intégré ” priorité “ du budget 2025, le patrimoine est donc bien pris en charge. Alors que les autres secteurs culturels voyaient tous leurs crédits renouvelés quasiment à l’identique, celui-ci avait déjà bénéficié d’un (modeste) coup de pouce de 7 millions d’euros.

Interrogée également sur sa volonté de faire payer plus cher aux visiteurs non européens l’entrée dans les grands musées nationaux, la ministre a simplement précisé qu’elle parlait des établissements. « qui reçoivent plus de 60 % de visiteurs étrangers » (le Louvre, Versailles…). Enfin, je reviens Sur son projet de tarification de l’entrée de Notre-Dame, Rachida Dati s’est contentée, à ce stade, d’assurer qu’il n’était pas nécessaire de remettre en cause la loi de 1905 pour récupérer des fonds grâce à cette participation supplémentaire. Une affirmation qui reste à vérifier.

 
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