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Un couple sur 4 est concerné en Guadeloupe

C’est une maladie mondiale qui touche 1 adulte sur 6. En , 3,3 millions de personnes sont concernées, hommes et femmes. La Guadeloupe ne fait pas exception. Entre 20 et 25 % des couples n’arrivent pas à avoir d’enfant. La plupart sont suivis par le Centre caribéen de médecine reproductive.

Le plan annoncé par Emmanuel Macron en début d’année pour lutter contre l’infertilité a progressé, mais reste encore très loin de répondre aux besoins urgents, estimait le mois dernier le professeur Samir Hamamah, co-auteur du rapport. « sur les causes de l’infertilité : Vers une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité », rejoignant ainsi d’autres spécialistes. Selon le professeur Hamamah, les annonces du président en sont restées au stade d’intentions déclaratives.

Selon le ministère de la Santé, 3,3 millions de personnes sont directement touchées par l’infertilité en France. Il s’agit donc d’un enjeu majeur de santé publique.

L’année dernière, en Guadeloupe, le Centre caribéen de médecine de la reproduction (CCMR) a enregistré 600 nouveaux cas.

Entre 20 et 25 % des couples n’arrivent pas à avoir d’enfant. Elles sont considérées comme stériles si elles ne parviennent pas à obtenir une grossesse après 12 mois ou plus d’essais.

Le CCMR peut les accompagner dans leur désir d’avoir un enfant. Le territoire possède sa propre banque de sperme et d’ovules. Ce centre, peu connu des Guadeloupéens, est détaillé par le Docteur Catherine Morinière, chef du service PMA (Procréation Médicalement Assistée) en Guadeloupe à la CCMR.

Un couple sur 4 est concerné par l’infertilité en Guadeloupe. Il existe pourtant des solutions pour aider les couples hétérosexuels, les couples de femmes et les femmes célibataires à concrétiser leur désir d’enfant : la PMA (procréation médicalement assistée) au Centre caribéen de médecine de la reproduction de Jarry.
Un centre confronté à une pénurie de donneurs. Seuls trois dons par an sont enregistrés au CCMR.

L’infertilité touchera encore un couple sur cinq, voire un couple sur quatre, donc c’est vraiment très courant. Et on a encore l’impression, en Guadeloupe, que cela reste très tabou.

Dr Catherine Morinière, chef du service PMA, procréation médicalement assistée au Centre Caribéen de Médecine Reproductive

Très tabou, et pourtant il faut en parler. De nombreux Guadeloupéens sont sur liste d’attente, faute de donneurs.

Nous n’avons pas beaucoup de donneurs de sperme dans notre banque. Donc en réalité, il nous en faudrait une vingtaine par an et en moyenne, nous en avons trois par an.

Seulement trois donateurs en moyenne par an en Guadeloupe, alors que la demande va augmenter.

C’est vraiment très compliqué puisque plus les femmes seront informées de la nouvelle loi, plus elles demanderont conseil. Et là, on a déjà une liste d’attente d’environ 80 femmes qui attendent un don de sperme pour avoir leur bébé. Malheureusement, nous les mettons sur une liste d’attente d’environ deux ans parce que nous manquons de donneurs.

Cette pénurie réduit donc le nombre de tentatives de FIV, de fécondation in vitro et d’éventuelles inséminations.

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Un plan de lutte contre le « fléau » de l’infertilité, annoncé par Emmanuel Macron, devrait être dévoilé dans les 6 prochains mois

©Freepik

Normalement, nous avons droit à quatre tentatives de FIV et six inséminations. Mais comme nous n’avons pas suffisamment de donneurs, nous réduirons les possibilités de tentatives à deux tentatives de FIV et trois inséminations. Donc effectivement, c’est quand même une perte de chance pour les patients.

La pénurie de donneurs antillais oblige les receveurs à accepter des donneurs qui ne présentent pas les mêmes caractéristiques physiques qu’eux.

Le problème, c’est qu’ici, 90 % des patients seront d’origine antillaise alors que plus de la moitié de nos donneurs sont de race blanche. Nous n’avons donc pas assez de donneurs antillais pour les patients qui le souhaiteraient et nous sommes obligés d’affecter des donneurs caucasiens ou d’augmenter nos délais d’attente en espérant que des donneurs antillais viendront.

Dr Sandra Boyer Kacem, responsable du laboratoire et du CECOS, le Centre d’étude et de conservation des ovules et du sperme humains

Le don de sperme est volontaire, anonyme et gratuit. P.Pour faire un don, vous devez être âgé de 18 à 44 ans inclusivement et en bonne santé.

quel cadeau”est régie par les lois de bioéthique. Le nombre de naissances est limité à 10 par donneur. Et pour ceux qui s’inquiètent du risque d’endogamie lié à l’insularité, ici en Guadeloupe, on peut aussi faire des échanges“avec la France, explique le spécialiste.”On peut envoyer leur don, comme ça, les enfants issus du don seront en France et nous faisons venir ici des donateurs de France« .

Depuis la nouvelle loi de bioéthique de 2022, quatre bébés sont nés grâce aux dons de sperme en Guadeloupe, et 6 grossesses sont en cours.

Les donateurs ne peuvent connaître l’identité des personnes qui recevront leur don et vice versa. Depuis 2022, les enfants nés d’un don de sperme ou d’ovules ont accès, à leur majorité, s’ils le souhaitent, à l’identité du donneur. Le consentement est recueilli et les informations sur le donneur sont collectées avant le don. En cas de refus, le don n’est pas possible.

Depuis 2021, la PMA est ouverte à toutes les femmes, célibataires ou en couple. Si le département est confronté à une pénurie de donneuses de sperme antillaises, on constate également une grave pénurie de donneuses d’ovules alors que la demande est de plus en plus forte.
Toutefois, les candidats ne sont pas obligés de se rendre en France. Ils sont suivis au Centre de médecine de la reproduction de Jarry.

Comme pour le don de sperme, le nombre de dons d’ovules ne suffit pas à répondre à la demande. En moyenne, une quinzaine de femmes sont prêtes à faire un don chaque année en Guadeloupe et en face, une trentaine de couples et de femmes seules sont sur liste d’attente.

Ils sont moins nombreux que ceux qui attendent un don de sperme. Mais bon, en général quand on a une donneuse d’ovules, elle donne pour deux, voire trois patientes maximum. S’il est vrai qu’un donneur de sperme donnera pour 15/20 patients. Nous avons donc besoin de beaucoup plus de donneurs que de donneurs masculins.

Et là encore, les profils ne correspondent pas aux attentes. Comme les dons de sperme, la plupart des donneuses d’ovules »sont d’origine caucasienne et nous avons des receveurs qui sont d’origine antillaise et donc, il n’est pas toujours évident de pouvoir respecter leurs choix de caractéristiques morphologiques» précise le Dr Boyer Kacem.

Résultat, faute de donneurs antillais, les couples hétérosexuels et les couples de femmes se tournent vers l’étranger où le don est rémunéré pour les donneurs. Les femmes célibataires préfèrent souvent attendre.

Nous sommes plutôt une dizaine, peut-être une quinzaine de couples, mais à ceux qui le peuvent, nous leur demandons de partir à l’étranger car il y a au minimum quatre ans d’attente. En vérité, si nous avions plus de donateurs, nous pourrions réduire ces délais mais pour le moment nous ne le pouvons pas. Et malheureusement, ce sont ceux qui n’ont pas forcément la possibilité de partir à l’étranger qui attendront le plus longtemps.

A l’étranger, le don d’ovules ou d’ovules peut être payé entre 5 000 € et 10 000 €.

En raison de la pénurie d’ovocytes, le service AMP (procréation médicalement assistée) de Guadeloupe n’attribue que cinq ovocytes par femme. Comme pour le don de sperme, cela réduit le nombre de tentatives possibles et donc les chances de grossesse.

De plus, le don d’ovules est un peu plus restrictif.

Les donneurs doivent être âgés de 18 à 38 ans, donc un peu plus jeunes que les donneurs masculins, mais également en bonne santé. La contrainte du don d’ovocytes est qu’ils devront subir une stimulation folliculaire et une ponction en salle d’opération, ce qui peut ralentir les choses. Mais en général, cela se passe très bien et nous les accompagnons tout au long du parcours. C’est vraiment quelque chose de très altruiste, qui est important pour aider tous nos patients en attente.

Les coûts sont entièrement couverts. Les dons du site et des bénévoles anonymes sont gratuits. Le don de gamètes d’une donneuse ne peut conduire à la naissance de plus de 10 enfants, les traitements liés au don ne réduisent pas les chances de grossesse ultérieure de la donneuse, ni n’avancent l’âge de la ménopause. .

Les donneurs ne peuvent pas connaître l’identité des personnes qui recevront leur don d’ovules et vice versa. Comme pour les enfants nés d’un don de sperme, ceux nés d’un don d’ovules ont accès, dès leur majorité s’ils le souhaitent, à l’identité du donneur. Le consentement est recueilli et les informations sur le donneur sont collectées avant le don. En cas de refus, le don n’est pas possible.
Il n’y a pas de filiation entre l’enfant et le donneur.

Femme, homme, couple ou célibataire vouloir un enfant mais ne pas être prêt peut geler ses gamètes : ovocytes ou spermatozoïdes. L’autoconservation des gamètes est autorisée depuis la loi de bioéthique de 2021. Une approche préventive pour préserver la fertilité, soumise à plusieurs critères.

Il n’est plus nécessaire de réaliser un bilan médical d’infertilité. Il s’agit d’un choix personnel et non d’une indication médicale.

Cette procédure réalisée en Guadeloupe permet aux femmes d’utiliser leurs ovules plus tard et donc d’envisager une grossesse plus tard.

Les femmes peuvent congeler leurs ovules pour leur propre usage entre 29 et 36 ans et 12 mois. Et c’est vrai que cela peut être intéressant puisque soit elles les utiliseront plus tard si elles n’ont pas obtenu leur grossesse, soit elles pourront les donner pour financer la banque de don d’ovules. Et puis les hommes peuvent aussi garder… Pour eux, il y a moins d’intérêt, car on sait que l’homme aura du sperme quasiment jusqu’à sa mort, mais ça peut quand même être intéressant de le savoir.

Pour faire conserver ses gamètes, il faut donc avoir entre 29 et 37 ans pour une femme et entre 29 et 45 ans pour un homme. Et une femme doit utiliser ses propres gamètes avant 45 ans, un homme avant 60 ans.

Pourquoi se lancer dans cette procédure ? Il s’agit avant tout de prévention pour le Dr Morinière, chef du service PMA au Centre caribéen de médecine de la reproduction.

Le message clé est que fondamentalement, la fécondité est correcte jusqu’à 35 ans et qu’après 35 ans, elle diminuera de manière très significative jusqu’à ce que, vers 40 ans, il y ait un taux de grossesse maximum de 5 %. Avec beaucoup de fausses couches, beaucoup d’anomalies chromosomiques. Le message clé est donc la prévention. Il faudrait peut-être mener des campagnes de sensibilisation auprès de la population pour avoir des enfants tôt ou congeler leurs ovules et éviter cette baisse de la fécondité après 35 et 37 ans.

En appelant à l’autoconservation de vos gamètes, vous devrez indiquer chaque année si vous souhaitez les conserver, les utiliser, les donner aux personnes sur liste d’attente, faire un don à la recherche scientifique ou mettre fin à leur utilisation. conservation.

Ceux qui ne répondront pas aux relances verront leur stock détruit au bout de 10 ans,

Si le prélèvement ou le prélèvement est remboursé, en revanche, les frais de conservation des gamètes ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie et restent donc à la charge du patient. Ils s’élèvent à une quarantaine d’euros par an.

Pour toute information ou rendez-vous concernant la procréation médicalement assistée, veuillez contacter : [email protected]

Image de Freepik

Cet article a été publié pour la première fois le 12 février 2024.

 
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