En milieu de semaine dernière, des dizaines de panneaux d’entrée de ville ont disparu, laissant perplexes certains maires des Deux-Sèvres. Certains d’entre eux, comme à Cherveux, avaient rapidement placé au pied du mât libéré du panneau, un panneau rappelant que la vitesse autorisée était de 50 km/h à partir dudit panneau. Mais au lendemain de cette action, aucune revendication.
Ce mardi, le syndicat agricole des jeunes agriculteurs des Deux-Sèvres a officiellement revendiqué cette action.
Dans un communiqué de presse, il a déclaré : » Les jeunes agriculteurs veulent faire entendre leur voix et exprimer leurs inquiétudes face à une situation agricole alarmante. En retirant symboliquement les pancartes de notre département, nous souhaitons illustrer notre mécontentement et notre incertitude sur l’avenir de notre métier : « On ne sait plus où on va ! »
Une année éprouvante
« Cette année a été particulièrement éprouvante pour nos opérations », poursuit le communiqué. « Non seulement la récolte a été faible, mais dans certains cas elle est même inexistante. Les aléas climatiques, renforcés par les perturbations environnementales, ont dévasté nos récoltes. À cela s’ajoutent de nouvelles menaces sanitaires telles que le thon rouge (Bluetongue) et l’EHD (maladie hémorragique épizootique) qui mettent en danger notre bétail. Ces problèmes ne se limitent pas à nos exploitations agricoles : ils touchent toute la chaîne alimentaire et remettent en cause la sécurité des produits destinés à nos concitoyens. »
« Au-delà des défis sanitaires et climatiques, nos exploitations agricoles traversent une crise économique sans précédent. Les revenus des agriculteurs sont de plus en plus faibles et les coûts de production ne cessent d’augmenter, ce qui rend difficile la couverture des coûts de production et des investissements nécessaires pour assurer la durabilité de nos exploitations. »
«En outre, l’accord du Mercosur, actuellement en négociation, aggrave cette situation déjà complexe. Cet accord prévoit d’ouvrir nos marchés agricoles à des pays ayant des normes de production et des coûts bien inférieurs aux nôtres. En nous mettant en concurrence directe avec ces producteurs, nous sacrifierions notre souveraineté alimentaire et la qualité des aliments que nous souhaitons pour nos concitoyens. Nous refusons que le savoir-faire agricole français ainsi que la qualité de nos produits soient compromis pour des raisons de compétitivité déloyale. »
Une action nocturne
« Notre message est clair : nous ne resterons pas silencieux face à cette situation dramatique. Nous appelons les dirigeants politiques et la société civile à être conscients de l’urgence. Il est temps d’adopter des mesures concrètes et immédiates pour soutenir notre agriculture, protéger notre souveraineté alimentaire et garantir une alimentation de qualité pour tous. »
« Les panneaux que nous avons supprimés ne sont que la première étape. Nous sommes déterminés à poursuivre nos actions et à les mener jusqu’au bout si le gouvernement ne nous apporte pas les réponses et le soutien que mérite notre secteur. Le temps presse : il en va de notre avenir et de celui de l’agriculture française.
Les panneaux pourraient réapparaître en milieu de semaine, à Niort, lors d’une action nocturne.
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