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nous avons passé une journée sportive à l’Open de Moselle à Metz

Jusqu’au 9 novembre, le Moselle Open réunit la crème des joueurs de tennis, qui croisent le fer et la petite balle jaune. Pour le vivre en live, nous sommes allés passer la journée du 5 novembre à la Metz Arena. Nous y avons mangé de la quiche Lorraine, mais avons surtout vu de grands matchs de tennis, dont le dernier à Metz de Richard Gasquet, légende du tennis français.

Chaque année depuis 21 ans, le Moselle Open fait revenir le tennis masculin dans le Grand Est, pour le seul tournoi ATP de la région. Une compétition qui a vu s’imposer un tout jeune Novak Djokovic en 2006mais aussi Jo-Wilfried Tsonga à 4 reprises [record du tournoi, ndlr] ou encore Gilles Simon, triple couronné.

© Nicolas Kaspar / Pokaa

Un tournoi qui n’est plus soutenu par l’ATP depuis deux ans, a été décalé début novembre alors qu’il se déroulait initialement dans la seconde quinzaine de septembre. Tout cela à cause de la Laver Cup, un tournoi d’exhibition. Cette année encore, il se déroule du 2 au 9 novembre, juste avant le Masters [regroupant les 8 meilleurs joueurs, ndlr]conduisant à une cascade de forfaits de dernière minute, faussant la concurrence.

Mais voir du tennis masculin de haut niveau dans le Grand Est, c’est compliqué [à l’exception du Challenger de Troyes et des championnats de par équipes avec le TC Strasbourg, ndlr], Plusieurs d’entre nous ont sauté dans une voiture pour parcourir les 1h45 qui nous séparent de nos voisins messins pour une belle journée de tennis..

© Nicolas Kaspar / Pokaa

1er set : arrivée et un premier double strasbourgeois en guise d’apéritif

Après un brouillard d’automne comme on n’en voit plus, et 15 € de péages dépensés sur une centaine de kilomètres d’autoroute, on se retrouve devant la Metz Arena. Bien que des parkings payants existent, il existe enfin une rue où l’on peut se garer gratuitement, à 10 minutes du stade.

La bonne nouvelle, pour ceux qui souhaiteraient s’y rendre en train, c’est que le Moselle Open n’est qu’à une dizaine de minutes à pied de la gare.. Le mauvais : le dernier train pour Strasbourg part à 20h42, ce qui limite vos possibilités pour la séance du soir, où sont généralement programmés les meilleurs matchs.

Une fois nos billets validés, nous pénétrons dans l’enceinte, un peu vide d’animations et démodée. Seulement un club-house avec tout ce qu’il faut pour l’apéritif attire notre attention. Cependant, tout change lorsque l’on entre directement sur le court principal : on voit bien de partout et les installations sont de grande qualité. En plus, belle surprise : deux Strasbourgeois disputent le doublé inaugural, dès midi.

Pierre-Hugues Herbert et Albano Olivetti revivent leurs jeunes années en recréant une paire de doubles qui ont fait la joie du TC Strasbourg en 1ère division. Opposé au Jamaïcain forain Dustin Brown et l’Américain Éric King, les deux Strasbourgeois se sont imposés 6/3 7/6, sans vraiment trembler. Le tout devant un public clairsemé, qui avait sans doute envie de monter en puissance pour le grand match du jour : Rublev-Sonego.

2e set : un Top 10, une ambiance gymnase et des supporters particuliers

Le contexte est particulier : ce 5 novembre au matin, Rublev est 9ème de la Race. Traduction : il lui faut un bon parcours à Metz pour entrer dans les 8 et se qualifier pour le Masters. Sauf que vers midi, Novak Djokovic a annoncé son forfait, qualifiant ainsi le Russe… qui n’a donc plus besoin de jouer le tournoi. Les organisateurs ont des sueurs froides, mais Rublev tient toujours sa place, pour un match compliqué à jouer, il manque de confiance.

Après avoir dégusté des quiches Lorraine et du croque-monsieur avec un assez bon rapport qualité/prixnous nous asseyons pour voir les souches en bon état. L’ambiance dans l’Arena monte d’un cran, et les échanges sont acharnés, avec un Italien qui ne lâche rien sur son service. Après presque une heure de jeu où il a failli casser une raquette, Rublev maîtrisait enfin mieux les points importants, et ressortait en tête 7/6.

A ce moment-là, nous décidons d’aller assister à un duel français sur le court n°1. 1 [les billets donnent accès aux deux courts, ndlr] : Gaston-Droguet. Au-delà de la possibilité de voir le premier joueur toucher le ballon, c’est aussi la possibilité d’entrer dans un autre monde : le court n°1 est un gymnase comme on en a vu des dizaines dans notre vie, dans une ambiance plus proche d’un match d’équipe du dimanche matin que d’un tournoi ATP 250. Un autre monde très agréable, et où la qualité du jeu reste toujours présente.

Après un premier set remporté 7/6 par Gaston [les tie-breaks auront été le fil conducteur de la journée, ndlr]certains reviennent au centre pour regarder le Français Mannarino contre le Chinois Bu. L’occasion de découvrir ce dernier, un jeune qui monte, mais aussi de rencontrer quelques spectateurs, là non pas pour mettre l’ambiance, mais plutôt le contraire.. Acclamant bruyamment Bu tout au long du match, ils ont donné l’impression d’être des joueurs à la recherche de grosses cotes, plutôt que de vrais fans de tennis. Un problème qui touche tout le circuit, notamment le secondaire, mais aussi les joueurs.

Amusé un moment, puis irrité après une vingtaine de minutes de sketch ininterrompu, nous faisons une petite pause au club-houseregarder le match sur un écran. Un petit concert démarre à ce moment-là, avec des reprises de tubes pas toujours très inspirés. Et on revient enfin pour la fin d’un Mannarino-Bu plutôt décevant, malgré un superbe dernier matchavec un Français qui n’a jamais vraiment su dépasser un Chinois tout simplement meilleur (7/6 6/4).

3e set : le dernier match à Metz de la légende Richard Gasquet

Tout s’enchaîne alors assez vite : Ugo Humbert, récent finaliste à Bercy et vainqueur l’an dernier à Metz, vient saluer les supporters pour une courte interview. Mais surtout, le premier match de la night session est devant nous : Richard Gasquet contre Alex Michelsen. Un choc des générations : le Français a 38 ans contre 20 ans pour son adversaire américain. Et pour la petite anecdote : Gasquet a disputé sa première finale à Metz en 2004… quelques mois après la naissance de Michelsen !

Après un premier set très serré, le Français réussit quelques gestes de génie pour remporter le tie-break. Déjà épuisé par son gros combat de la veille contre Monteiro, Gasquet a continué à s’accrocher et a même obtenu une balle de break à 4-4 dans le deuxième set. Et juste au moment où le public commençait enfin à s’enthousiasmer, l’Américain a calmé tout le monde avec un as extérieur. Finalement, il parvient à s’en sortir, remportant facilement le tie-break 7/3.

En début de 3e, personne n’a vraiment d’estime pour Gasquet, qui commence à tirer la langue. Mais grâce à son service, ses pattes et ses revers bien sentis, il revenait à chaque fois face à un Américain qui commençait lui aussi sérieusement à tirer la langue.. Et comme symbole, le match se termine par un ultime tie-break. Alors qu’il mène 4-0, Gasquet est remonté par Michelsen ; mais grâce à deux points incroyables, le Français repasse devant, avec deux balles de match.

Alors que l’Arena n’attendait que de s’enflammer pour son vaillant gladiateur, Michelsen les a facilement sauvés et après deux balles de match pour lui, la troisième était la bonne (10-8).. La climatisation d’un stade a gagné à la cause de Gasquet, sauf les mêmes « supporters » que précédemment. Richard Cœur de Lion termine ainsi son aventure mosellane, sous une standing ovation du public. Une fin courageuse mais frustrante, qui illustre finalement bien la carrière du tennisman français.


Pour nous, l’heure tardive nous a poussé à partir avant le dernier match de la soirée, un Moutet-Struff qui a tenu toutes ses promesses, le magicien français s’imposant en trois sets serrés. Une super ambiance dans ces Arènes de Metz, pas aidée par les différents forfaits qui ont submergé le tournoi dans la journée : Dimitrov puis Rublev ont déclaré forfait, tandis que Casper Ruud n’a donné aucune nouvelle pour le moment. Une désillusion pour un tournoi essentiel au tennis dans le Grand Est, et non aidé par des autorités censées avoir ses intérêts en tête. En espérant pouvoir revenir l’année prochaine.

© Nicolas Kaspar / Pokaa

 
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