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la consommation stagne mais reste trop élevée en

“Après deux années consécutives marquées par une augmentation du recours aux antibiotiques, les chiffres de 2023 s’inscrivent dans la tendance de baisse modérée mais constante observée avant la pandémie de Covid-19, depuis 2013”, selon une étude annuelle publiée par Santé publique . des remboursements d’ordonnances par l’assurance maladie.

Cette évolution est perceptible dans les prescriptions (820,6 pour 1.000 habitants dans l’année, soit -0,2% par rapport à 2022) et dans la consommation (-3,3% sur un an de doses quotidiennes pour 1.000 habitants). Après une tendance à la baisse depuis plusieurs années et une baisse de la consommation d’antibiotiques au début de la pandémie de Covid, une reprise apparaît en 2021 et s’intensifie en 2022.

De fortes disparités

“Nous revenons à une situation sanitaire post-pandémique normale et l’éducation des professionnels et des patients porte progressivement ses fruits, mais les efforts pour un usage contrôlé des antibiotiques restent d’actualité”, a déclaré Laëtitia Gambotti, responsable de l’unité infections. associés aux soins et à la résistance aux antibiotiques de Santé publique France, à l’approche de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (18 au 24 novembre).

Car si la baisse en 2023 est “un signe encourageant”, la France est “encore loin de l’objectif visé de moins de 650 prescriptions pour 1.000 habitants par an” d’ici 2025, a également rappelé le Dr Caroline Semaille, directrice générale de l’agence sanitaire, citée dans un communiqué de presse. La France reste l’un des cinq pays européens les plus consommateurs d’antibiotiques.

Une spécificité liée à des pratiques et à une histoire de l’approche médicale différente des autres pays, mais aussi à une dimension culturelle de la prescription des antibiotiques. En France, en 2023, les disparités de prescriptions et d’usage restent également “fortes selon l’âge, le sexe et les territoires”, a relevé Santé publique France.

Plus important chez les femmes

Bonne nouvelle : « le retour des enfants de moins de cinq ans à des prescriptions encore légèrement inférieures au niveau de 2019, mieux que prévu, après la forte hausse de 2022 », a relevé Laëtitia Gambotti. A l’inverse, « chez les plus de 65 ans, et plus encore chez les plus de 80 ans, on note une légère augmentation », souligne-t-elle.

La consommation reste également globalement plus élevée chez les femmes que chez les hommes, et dans certaines régions comme la Corse et la PACA. Si les médecins généralistes restent les plus prescripteurs d’antibiotiques, ils les ont moins utilisés en 2023 (-1,3% sur un an), contrairement aux spécialistes (+4,6%) et aux dentistes (+1,4%).

Réduire la consommation d’antibiotiques est un objectif des autorités sanitaires, en France et à l’étranger, pour ralentir l’apparition de bactéries résistantes à ces molécules. Or, les trois familles d’antibiotiques les plus administrées en 2023 (amoxicilline, association amoxicilline et acide clavulanique, macrolides) « génèrent fortement des résistances », a prévenu Santé publique France, appelant à restreindre leur prescription.

Menace pour la santé publique

Pour éviter une mauvaise administration d’antibiotiques, les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) ont également permis ces dernières années de confirmer le caractère bactérien des amygdalites et des infections urinaires. Si la résistance aux antibiotiques est naturelle, elle est exacerbée par une consommation excessive ou inappropriée de traitements, par exemple contre la grippe saisonnière, d’origine virale et non bactérienne.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le décrit comme l’une des principales menaces mondiales pour la santé publique, entraînant déjà environ 1,3 million de décès chaque année. Si les antibiotiques ont révolutionné la médecine moderne, leur efficacité réduite complique le traitement de maladies bactériennes souvent mortelles, comme la tuberculose ou certaines pneumonies, et augmente les risques d’infections chez les patients vulnérables, dans le cas du cancer par exemple.

 
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