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vins, cognac, industrie du luxe, quelles conséquences économiques pour la ?

Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, élu 47e président des États-Unis ce mercredi, la et l’Europe risquent de connaître de nouvelles turbulences, notamment économiques. Le milliardaire, qui répète à plusieurs reprises son slogan « L’Amérique d’abord », défend des mesures protectionnistes, notamment dans le domaine commercial. Durant la campagne électorale, il a promis des taxes supplémentaires sur les biens importés fabriqués à l’étranger. “La politique commerciale européenne pourrait être la première victime de l’élection du nouveau président américain », » s’est également alarmée Sylvie Matelly, directrice de l’Institut Jacques Delors. Vins, spiritueux, industrie du luxe : que pourraient changer ces mesures économiques pour l’Europe et pour la France ? France Bleu fait le point.

Des droits de douane pour protéger les produits « Made in America »

Le premier mandat du milliardaire américain entre 2017 et 2021 avait déjà été marqué par la hausse des droits de douane. Cette fois, le républicain veut les augmenter de 10 à 20 % pour tous les produits entrant aux Etats-Unis. La hausse devrait également atteindre jusqu’à 60 % pour les produits en provenance de Chine, pays dans le collimateur de Trump. Sur les voitures importées, il promet d’augmenter par trois les taxes pour protéger les entreprises américaines comme Jeep ou General Motors. Ces taxes augmenterait les prix de ces produits importés, réduisant ainsi leur compétitivité sur le marché américain. Des produits « made in America », moins chers, et des emplois aux Etats-Unis seraient favorisés. Toutefois, les économistes ont prévenu que ces mesures pourraient impacter les chaînes d’approvisionnement partout dans le monde avec des coûts croissants.

Si Pékin et l’Union européenne décident de sanctionner les mesures protectionnistes des États-Unis par des mesures de rétorsion, cela coûterait à l’économie européenne 533 milliards de dollars d’ici 2029, soit 749 milliards de dollars pour les États-Unis. United et 827 milliards de dollars pour la Chine, a évalué le cabinet de conseil international Roland Berger dans une étude.

En France, le secteur du cognac s’inquiète, le monde du luxe est sur ses gardes

La France pourrait être durement touchée par la hausse des droits de douane sur les produits exportés vers les Etats-Unis. Le pays est le 4ème client de la France, le premier hors d’Europe, avec 45 milliards d’euros de produits vendus outre-Atlantique l’année dernière. En valeur, la France exporte des produits aéronautiques, pharmaceutiques et des boissons : vins et spiritueux.

Les États-Unis sont l’un des principaux marchés d’exportation des vins de Bordeaux. Les Américains sont aussi particulièrement friands de cognac. Mais le secteur s’inquiète de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et craint une baisse des exportations. Parce que cet alcool est déjà soumis à des augmentations de taxes en provenance de Chinequi représente à lui seul 25 % des exportations mondiales de cognac. En effet, les autorités chinoises ont décidé de sanctionner la France pour avoir soutenu la mise en place de droits de douane européens sur les voitures électriques importées de Chine.

Le secteur du luxe français se méfie également, avec Kering (Yves Saint-Laurent, Gucci, Balenciaga) et LVMH (Louis Vuitton, Dior, Givenchy) en tête. Ces groupes français connaissent déjà une baisse de la consommation chinoise.

L’Union européenne unie contre Donald Trump ?

Ces mesures économiques protectionnistes pourraient-elles pousser l’Europe à se mobiliser pour se défendre ? Le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’il avait “échange” avec le chancelier allemand Olaf Scholz après l’élection de Donald Trump. « Nous œuvrerons pour une Europe plus unie, plus forte et plus souveraine dans ce nouveau contexte »il a déclaré sur le réseau social qu’il appelle Donald Trump à travailler en bons termes avec l’Allemagne. « L’Allemagne et les États-Unis travaillent ensemble depuis longtemps et avec succès pour promouvoir la prospérité et la liberté des deux côtés de l’Atlantique. Nous continuerons à le faire pour le bien-être de nos citoyens.» a déclaré Olaf Scholz. « Ensemble, nous pouvons faire bien plus que les uns contre les autres »il a ajouté.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est placée sur la même ligne. « Travaillons à un partenariat transatlantique qui continue de produire des résultats pour nos citoyens. Des millions d’emplois et des milliards de commerce et d’investissements de chaque côté de l’Atlantique dépendent du dynamisme et de la stabilité de nos relations. »dit-elle. Traditionnellement, l’Europe défend le libre-échange et refuse de recourir à des mesures de protection pour son industrie, même lorsqu’elle subit un traitement injuste.

La France, de son côté, plaide pour une Europe sans “naïf” également soutenu par l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi qui y voit même une nécessité pour éviter une dégradation de l’économie européenne face aux Etats-Unis et à la Chine. Par ailleurs, la proposition d’une politique commerciale plus pragmatique figure en bonne place dans le rapport publié en septembre par l’ancien président de la Banque centrale européenne. Ce rapport sera discuté par les chefs d’État et de gouvernement de l’UE, réunis lors d’un sommet jeudi et vendredi à Budapest. « Les Européens resteront-ils unis face à Trump et capables d’identifier un intérêt européen commun ? ça va être compliqué, Or, s’inquiète Sylvie Matelly de l’Institut Jacques Delors. L’Allemagne vend d’énormes quantités de voitures aux États-Unis et devrait freiner la réaction européenne aux tarifs douaniers imposés par Trump.elle juge.

 
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