l’essentiel
Certains dirigeants de la filière équine, rencontrés à l’hippodrome des Marchès de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) mardi 5 novembre 2024, s’inquiètent pour leur profession à l’approche de la mobilisation nationale « journée de la mort » à Paris.
Comme n’importe quel autre jour de l’année, Didier Lebois chouchoute la quinzaine de poils – dont il a la charge – dans les écuries de l’hippodrome des Marchès.
Mais en cette matinée nuageuse, le coach semble bouleversé. Non pas à cause des préparatifs du dernier rendez-vous de l’année, ce dimanche à Castelsarrasin, mais à cause de la mobilisation à venir contre le projet de surtaxation des paris hippiques.
« Nous prévoyons de monter à Paris aujourd’hui », glisse le propriétaire du cheval entre deux brosses données à la jument Kyrielle du Fort. L’ensemble du secteur est impacté. Nous risquons de coûter cher si rien n’est fait. Il faut défendre notre profession pour retirer cette loi. »
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Entre 20 et 30% de perte sur les gains
En près de 45 ans de carrière, Dominique Lebois n’en est pas à son premier événement. Mais celle du 6 novembre 2024 marque un tournant pour le Castelsarrasinois.
« Le gouvernement veut taxer les paris hippiques. C’était déjà le cas avec la TVA. Si le PMU nous redistribue moins d’argent, nous risquons de perdre entre 20 et 30 % de nos gains de course. En attendant, les charges sont toujours les mêmes. Et avec moins d’argent, ça devient difficile de bien nourrir les chevaux», estime l’entraîneur, bien décidé à défendre son métier.
Vers Paris ?
Et il est loin d’être le seul dans cette situation. Sauf que tout le monde ne va pas « aller à Paris » ce jeudi. C’est le cas de cet autre propriétaire de chevaux, debout devant les écuries : « Maintenant, le gouvernement parle de légaliser les casinos en ligne, sans tous les contrôles qui vont avec. »
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Avant de s’arrêter un instant, de regarder les stalles des chevaux, et de s’exprimer sans concession : « C’est simple. Pas de jeu, pas de course, pas de travail. »
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