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Il m’a fantôme : je me venge

Cet été, j’ai rencontré un gars formidable. Appelons-le Sami (ce n’est pas mon choix, c’est celui de sa mère). On se retrouve en terrasse, on discute, on rigole.
Moi, généralement, les hommes… disons que je m’intéresse principalement à eux à travers leurs sœurs. Alors, s’attacher à un mec, c’est un peu une appropriation culturelle ! Mais lui… il me fait tourner la tête. Je ne veux pas d’enfants, mais bizarrement, je me dis qu’il pourrait transformer mon utérus en Airbnb : franchement, abattre les murs et faire un loft.

La discussion est fluide. Et pour ne rien arranger, Sami ne sait même pas ce que je fais dans la vie, donc il n’est pas nécessaire de parler de travail. Mais petit à petit, je comprends qu’il aime le stand-up et connaît beaucoup d’humoristes. Juste… pas moi. Parce que je n’ai pas réussi à percer.

A un moment, il me dit : « J’adore Alexandre Kominek, tu as vu sa chronique ce matin ? » Oui, je l’ai vue. J’étais littéralement à côté de lui en studio quand il l’a réalisé. En fait, je suis même visible dans la vidéo. Mais bon, faut-il toujours être remarquable ? Je ne pense pas.
On passe un bon moment, on rigole un peu et, le lendemain, je pars à l’étranger. On s’écrit beaucoup, ça commence plutôt bien. Mais comme vous vous en doutez, si je vous dis ça, c’est parce que ça s’est mal terminé. Sinon, je ne serais pas assis ici mais… disons, ailleurs.

Après trois semaines à s’écrire quotidiennement, il ne répondait plus. Comme ça, clairement, en plein milieu d’une phrase. Et pas une phrase comme : « Je me demande quel goût a l’eau de Javel ? « . Non, non. Une phrase basique et paf, rien de plus. Je me dis : « Pas de stress, il est probablement juste… mort. » » Ou, puisque son comédien préféré est Kominek, peut-être en prison ?
Un rappel, deux rappels, aucune réponse. D’accord, pas de message, c’est un message. J’ai été fantôme.

Je ne comprends pas trop, parce que ça sort de nulle part, mais bon, tout le monde est lâche. Par exemple, je sais que quelqu’un ici a déjà fait croire à un homme qu’elle allait vivre à l’étranger pour éviter un rendez-vous…

LISA : Ce sont des accusations très graves et infondées !

Ne t’inquiète pas, Lisa, je ne te reconnais pas. Quoi qu’il en soit, c’est normal de manquer de courage, mais Sami… il m’a un peu sous-estimé. Frère, j’ai écrit un roman entier sur un gars que j’ai rencontré quinze ans après l’avoir connu sur Skyblog. Alors, qui va m’arrêter ? La police ? Peut être.
Donc, même si je contrôlais mes actions – j’ai abandonné et arrêté de lui écrire – je ne contrôle pas mes pensées. Alors j’y ai réfléchi.

Voici trois façons de vous venger d’un fantôme.

  1. LinkedIn
    Vous trouvez son compte LinkedIn et demandez à tous vos amis de laisser un commentaire « peu fiable ». Oui, c’est excessif, oui, c’est professionnel alors que c’était personnel… MAIS BON. Maturité émotionnelle ? Je n’en ai jamais entendu parler. Et bonne chance pour expliquer cela à votre futur employeur.
  2. Baiser son frère
    Vous passez par ses proches pour le joindre. Vous trouvez des photos où il est tagué, vous en déduisez l’arbre généalogique et vous localisez son frère. J’ai vu qu’il en avait un. Mon plan : on sort ensemble, on s’aime, on se marie, et le jour de la cérémonie, je me tourne vers Sami et lui dis : « Je t’avais dit que je prendrais ton nom, fils de chien. »
  3. Détruisez vos idoles
    C’est pourquoi je suis ici, les amis. Ce n’est pas une chronique, c’est une vengeance. Fanny, qu’est-ce qu’on pense de Sami ?FANNY : Carlos, des idées sur Sami ?CARLOS : Je connais très bien sa mère ! Une femme merveilleuse, je me souviens d’elle dans le couloir, au lit, dans la cuisine… Mais j’aimerais aussi voir son visage.

FANNY : Et elle te fantôme parfois ?

CARLOS : Bien sûr ! Et là, je me retire petit à petit, et problème résolu.

Bon, voilà. Maintenant, nous sommes quittes, Sami. Tu n’aurais pas dû me faire fantôme, mais je ne t’en veux pas.

SIGNE : veut ça

Surtout, tu restes une personne merveilleuse.

SIGNE : Sac à merde

Je ne garde que le positif de notre histoire.

SIGNE : Cette colonne est payée avec vos impôts

Évidemment, j’ai évolué.

SIGNE : Mon numéro en cas de perte : 01 56 40 22 22

Et je vous souhaite le meilleur pour l’avenir.

SIGNE : Débloquez-moi de LinkedIn s’il vous plaît

Et puis bien sûr… bisous à ton frère.

La suite à écouter et découvrir en vidéo…

 
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