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Dénonciation d’un réel malheur ou règlement de compte interne ? En Ariège, les « Chiva Rebels » sèment le malaise à l’hôpital

l’essentiel
Une lettre anonyme signée « Les Révoltés du Chiva » circule depuis quelques temps dans les couloirs du principal hôpital de l’Ariège, dénonçant une situation de mécontentement des agents liée à une gestion « malsaine ». Mais le doute plane sur la sincérité de cette mise en examen qui s’apparente à un règlement de comptes et deux plaintes ont été déposées pour dénonciation calomnieuse.

Dénonciation crédible d’une réelle situation de mécontentement chez les agents du Centre Hospitalier Intercommunal des Vallées de l’Ariège (Chiva) ou règlement de compte interne ? C’est la question qui se pose depuis qu’une lettre anonyme, signée du mystérieux « Révoltes de Chiva », a été adressée il y a quelques temps à l’Agence régionale de santé (ARS) et au ministère de la Santé.

Mais également distribué dans l’établissement lui-même comme l’indique Manuel Tellez, secrétaire CGT du plus grand hôpital du département : « La lettre a été distribuée mais très discrètement, la laissant dans les salles de soins ou de repos à l’insu des équipes soignantes, ou dans les vestiaires. Les maisons de retraite ont également été informées.

« Climat malsain », « manipulation », « incitation à la dénonciation »…

Les propos de cette lettre, qui vise nommément plusieurs cadres hospitaliers, sont durs : « immobilité », « climat malsain », « pouvoir de nuisance »… Jusqu’à conclure : « Manipulation, incitation à la dénonciation sont les principes fondateurs de la politique RH de ce personnage » , une « politique perverse, destructrice de sens et Source de profondes souffrances » […] : dépression, burn-out, arrêts maladie, prise de médicaments, et bien sûr de nombreux départs. […] La peur est devenue leur lot quotidien.

« C’est sale, c’est tout, et ce n’est pas forcément la vérité », assure Manuel Tellez, qui n’est pourtant pas très tendre lorsqu’il s’agit de pointer les dysfonctionnements de l’établissement. Un syndicaliste qui avoue être « incapable de dire s’il y a du vrai là-dedans » et y voit plutôt un règlement de comptes interne, Source d’un profond malaise chez de nombreux agents. « C’est de la foutaise, poursuit-il, si c’est comme ça, n’importe qui peut envoyer n’importe quoi. Et pour signer « Les Révoltés du Chiva », il y a beaucoup de manque de courage là-dedans. . Je suis dans ma 36e année d’hospitalisation, il y a toujours eu des tensions, mais on n’en est jamais arrivé là.

“Les gens ne méritent pas d’être diffamés ainsi.”

Même son de cloche, ou presque, du côté de Force ouvrière, dont l’un des représentants chez Chiva, Bernard Malbert, juge cette lettre « accusatrice et diffamatoire, et ça, c’est extrêmement grave : les personnes citées dans cette lettre, des anonymes, ne méritent pas de être barbouillé comme ça. « Une lettre anonyme donnant des noms, c’est très simple », poursuit-il. “Je considère qu’il y a 1.600 agents ici et qu’il ne faut faire honte à personne dans le centre hospitalier.”

A-t-il reçu des alertes sur la situation signalée ? « Non, répond-il. On peut être alerté de beaucoup de difficultés, mais venons-en à ce genre de communication… Les problèmes de gestion, il y en a de plus en plus dans tous les hôpitaux et le premier problème, ce sont les ressources humaines. Si c’est la réalité, c’est extrêmement grave, mais je ne peux pas dire que cela existe.

La seule nuance de sa part est qu’« il serait regrettable qu’un individu ou un groupe ne dispose que de ce moyen de s’exprimer. Sur 1 600 agents, tous ne viennent pas nous voir lorsqu’ils ont un problème et nous pensons qu’il faut profiter de ce courrier pour avoir une vraie réflexion sur la qualité de vie au travail. Ce qui ne l’empêche pas d’évoquer également la possibilité d’un règlement de compte interne.

Deux plaintes pour dénonciation calomnieuse déposées

Très touché, le principal concerné a immédiatement réagi en portant plainte pour dénonciation calomnieuse. « Que dire d’une lettre anonyme qui montre le courage des opinions ? il réagit pour La Dépêche. Nous ne pouvons pas imaginer le mal que cela fait, mais j’ai la conscience tranquille. Je suis dans cet endroit depuis 25 ans. maison et depuis la diffusion de cette lettre, j’ai reçu de nombreux témoignages sur mes compétences et mes valeurs. Mais quand on se révolte, on affiche notre révolte, ils se cachent très loin des barricades. justice qui puisse savoir de qui cela vient.

La direction de l’hôpital le soutient et a elle-même porté plainte pour dénonciation calomnieuse. “C’est une lettre anonyme qui calomnie un de mes agents, j’ai donc porté plainte au nom de l’institution”, explique la directrice générale de Chiva, Marie Dunyach. « Il s’agit moins de la dénonciation d’une situation que de la remise en cause d’une personne, poursuit-elle. « Ces « Chiva Rebels », je ne sais pas qui ils sont et peut-être que je ne le saurai pas. jamais. Mais il n’y a aucune preuve, c’est une manière ignoble de faire les choses. Ce n’est pas étayé et demain, c’est la porte ouverte à toute dénonciation.

Le directeur reconnaît néanmoins qu’à la suite d’un changement d’organisation relativement récent, des tensions sont apparues entre certains responsables de l’établissement, un malaise identifié qui a donné lieu à une réunion de toutes les personnes concernées et qui n’aurait rien à voir avec cette lettre. “Pour autant que je sache, dit-elle, la personne impliquée n’était en aucun cas concernée par ce qui était rapporté.” Une situation dont elle a également informé l’ARS, ainsi que les plaintes déposées, dans l’espoir que la justice révélera un jour l’identité des « Chiva Rebels ».

 
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