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l’accusé condamné à 11 ans de prison

Dans un accès de rage, Faïd A. se cogne la tête contre la vitre de sa loge. Le procureur général vient de requérir une peine substantielle, ce mardi, au deuxième et dernier jour de son procès pour le viol présumé en octobre 2022 d’une patiente de l’hôpital Cochin à Paris (14e arrondissement). Douze ans de réclusion criminelle, avec interdiction définitive de territoire français pour ce Jordanien sans papiers déjà visé par quatre OQTF. Onze ans plus tard, les magistrats du tribunal correctionnel de Paris ont finalement statué en fin de journée, un peu plus de deux heures après s’être retirés pour délibérer. Avec interdiction d’entrée permanente.

Pour Éric Maitrepierre, ce viol particulièrement brutal d’une patiente inconsciente, aux urgences, a eu des « conséquences dévastatrices » sur la victime. Un « crime majeur », qui mérite des « décisions difficiles », avait justifié le magistrat. Lundi soir, Isabelle (son prénom a été modifié), 36 ans, a longuement décrit, dans un communiqué marquant, avoir « renoncé » à sa « vie d’insouciance et de plaisir », qui « n’existe plus aujourd’hui ». aujourd’hui.” Après les événements, elle a perdu son bébé, décédé in utero, sa relation s’est rompue, sa santé s’est dégradée et sa vie sociale réduite à néant.

“Il y a 739 jours, l’ancien [Isabelle] est mort sur ce lit d’hôpital. 739 jours que le sourire machiavélique de l’accusé la hante. Depuis 739 jours, elle attend des réponses», a insisté Me Alexandre Lobry, l’avocat de la victime, dans sa plaidoirie. ” [Isabelle] “Il vit en apnée depuis cette nuit-là”, a ajouté Me Laura Abecassis, la deuxième avocate de la partie civile. « Son univers était plein de couleurs et de projets. Aujourd’hui, chaque ombre la fait sursauter. Elle cache désormais son corps sous des vêtements amples. »

Le soir des faits, Isabelle, trop ivre, s’était sentie mal en sortant d’une taverne amarrée dans le 7e arrondissement. Elle avait été transportée, inconsciente, aux urgences de l’hôpital Cochin, après une vilaine chute à la tête. L’enquête a cependant établi que Faïd A. était là au moment de ce premier incident, regardant la jeune femme gisant au sol « comme quelqu’un qui crève de faim », selon un témoin. Une heure plus tard, l’homme a également été évacué par les pompiers vers les urgences de l’hôpital de Paris, après avoir consommé de la cocaïne, du cannabis et, selon lui, de l’alcool. Il avait été conduit dans un box situé à quelques dizaines de mètres de chez Isabelle.

Pour la jeune femme et ses conseils, Faïd A. l’a « traquée » jusqu’à son box tel un « prédateur ». Il aurait feint un malaise pour être conduit à son chevet. Mais « rien dans l’enquête ne permet de l’établir », a indiqué lundi le directeur de l’enquête. Cette thèse n’a pas non plus convaincu le ministère public. « Comment peut-on penser que Faïd A. ait pu construire, dans son état, un tel plan pour retrouver sa victime ? J’ai beaucoup de difficulté à trouver des éléments objectifs, sérieux, crédibles pour appuyer cette thèse», a déclaré Éric Maitrepierre.

Dans son sillage, Me Romain Ruiz, avocat de la défense, a brandi « le seul élément objectif » permettant à ses yeux de « clouer le cercueil » de ces théories : « c’est un badaud, et non Faïd A., qui a prévenu les pompiers qui ont pris chargé de lui » et l’a emmené aux urgences de Cochin. L’avocat pénaliste parisien a dénoncé cette « rhétorique de prédation que l’on entend trop souvent devant les tribunaux pénaux ». À sa suite, Me Clothilde Humbert, la deuxième avocate de l’accusé, a pilonné le « quantum [la durée de la peine] disproportionnée » requise. Elle a demandé au tribunal correctionnel de prononcer une peine mixte, avec contrôle socio-judiciaire. « Ce monsieur a besoin de surveillance », a-t-elle soutenu.

 
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