Par
Jean-Claude Bonnemère
Publié le
5 novembre 2024 à 18h01
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« Je suis cartésienJe m’appuie sur des situations factuelles, j’essaie de me nourrir des bonnes idées de chacun ! » déclare Jean-Claude Fouché, president of Cauvaldor (Causses and Dordogne Valley community of communes). Rencontre avec un homme politique atypique, qui n’oublie pas d’où il vient.
Un amoureux du territoire
A la question « qu’est-ce qui vous intéresse en dehors de la politique ? », Jean-Claude Fouché place d’abord son amour pour le territoire du nord du Lot où il est né et dans lequel il se sent profondément enraciné.
Né à Cazillac, comme ses cinq frères, âgé de 64 ans, marié, père de trois filles, retraité depuis deux ans, Jean-Claude Fouché aurait pu passer des journées paisibles en se réservant du temps pour partir en voyage, faire une chasse à la bécasse ou au sanglier. , ou s’adonner à la cueillette de champignons, de cèpes ou de girolles, qu’il affectionne particulièrement. Fin gourmet, il ne craint pas la chaleur des fourneaux, surtout lorsqu’il s’agit de recevoir famille et amis autour de grillades… Au contraire, de fil en aiguille, il se retrouve aujourd’hui maire de Lanzac et président de Cauvaldor ; deux mandats qui le passionnent, même s’ils s’avèrent « extrêmement exigeants ».
Pourquoi ce saut en politique ?
« Peut-être quelque chose à voir avec les gènes ! » répond Jean-Claude Fouché, pour expliquer son engagement dans la vie publique. Il évoque son père décédé en mars dernier, un cadre professionnel de premier plan sur la scène agricole départementale et au niveau de sa commune où il était également maire. « D’une certaine manière, par sa manière d’être et ses engagements, notre père nous a transmis le goût de s’intéresser au fonctionnement de la société », observe M. Fouché. « En tout cas, pour ma part, j’ai toujours porté un grand intérêt à l’actualité en général en France et dans le monde », poursuit-il. C’est dans ce contexte et avec cet état d’esprit qu’il s’est impliqué pour la première fois dans la vie municipale de Lanzac en 2007, avant d’être élu maire en 2014 et réélu en 2020. « Être élu maire ce n’est pas anodin, quand tout d’un coup vous vous retrouvez face à une quantité astronomique de responsabilités sur votre dos ; on finirait par se sentir responsable de tout, jusqu’à ce que le chien meure dans la rue ! » Avant de prendre sa retraite en 2022, Jean-Claude Fouché exerçait son activité professionnelle au sein d’une banque, à laquelle il remercie de lui avoir facilité l’exercice de son mandat d’élu, notamment en lui permettant d’utiliser le pass journalier. D’autant qu’à partir du moment où on est élu maire, dans les petites villes on se retrouve ipso facto conseiller communautaire et membre des commissions… « Le mandat communautaire permet d’élargir sa vision du territoire, en même temps que le réseau de relations s’enrichit. ; c’est toujours intéressant de s’inspirer de bonnes idées ici et là ; le maire ne doit pas se replier sur sa commune», note M. Fouché. D’autant que la communauté de communes a élargi son champ de compétence, sur des sujets touchant directement la vie des administrés et impactant la vie communale.
A la tête de Cauvaldor, la plus grande communauté de communes du Lot, avec 77 communes, 48 000 habitants, 104 conseillers communaux, Jean-Claude Fouché, parle d’une PME atypique, de par les caractéristiques du territoire. En effet, il n’existe pas de commune dominante, qui centraliserait l’essentiel des services ou des commerces, comme c’est le cas de la communauté de communes de Cahors, Figeac… Sur l’ensemble du territoire de Cauvaldor, pas de commune « monopolisatrice ». », mais plusieurs communes qui jouent un rôle moteur dans leurs bassins de vie respectifs. « Nous nous sommes imposés l’obligation de répartir nos investissements sur l’ensemble du territoire ; il faut penser globalement tout en assurant un équilibre », explique M. Fouché. Ainsi, les centres de santé, les services Maisons France, ont été implantés dans le but d’assurer une maillage du territoire. « Cette façon de procéder me convient bien, car je suis attaché à l’équité de la répartition des investissements ; le développement du territoire doit se faire de la manière la plus harmonieuse possible ! » insiste le président. Autant il se dit prêt à affronter toutes les sensibilités politiques, autant il n’est pas question pour lui de pactiser avec les extrêmes, qu’ils soient de gauche ou de droite.
Qu’en est-il de l’étiquette politique du président ?
« C’est vrai, je ne me suis jamais montré politiquement, car je n’ai jamais pratiqué la politique politique » indique Jean-Claude Fouché, qui se dit attristé par l’image que projettent les élus au niveau national. Il fustige les guerres de clans et les comparses personnels, alors qu’à ses yeux il ne devrait y avoir d’autre objectif que d’œuvrer au service des besoins de la France, des populations, plus précisément. Pour autant, le président de Cauvaldor ne cache pas qu’il se sent proche du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) représenté dans le Lot, par le sénateur Raphaël Daubet. « L’intérêt général doit primer sur les sensibilités politiques de chacun, même s’il me semble trop souvent bafoué ! » ajoute-t-il. Candidat aux prochaines élections départementales ? Aucune décision prise pour le moment. « Ce qui est sûr en revanche, c’est que je n’ai aucune ambition nationale pour quoi que ce soit ! » assure-t-il. Pour autant, l’élu ne ferme pas la porte à d’autres élections… Toutefois, au niveau de Cauvaldor toutes les positions politiques ne sont pas neutres. « Je pars du principe qu’il y a de bonnes idées à droite comme à gauche et quand on a affaire à des gens ouverts, il est possible de travailler intelligemment ! » assure-t-il. Pour preuve, sa collaboration avec les trois précédents présidents de Cauvaldor, qui ne portaient pas la même étiquette politique, ne lui posait aucun problème. Jean-Claude Fouché privilégie le dialogue et la recherche de consensus et son élection n’a pas donné lieu à des changements de vice-présidents. « Travailler avec l’intérêt général comme moteur reste le cap que je me suis fixé ! » ajoute-t-il.
Renforcer un tissu économique dynamique et prospère
Économiquement, le territoire de Cauvaldor regorge de richesses souvent méconnues en dehors d’Andros. Tant dans l’industrie agroalimentaire avec La Quercynoise que dans l’industrie de haute technologie, la région compte une série de fleurons : Aventis, Diace, Fives, HPrat et HMI, Thiot Ingénierie, Sermati et bien d’autres… Cela offre un taux d’emploi, bien supérieur à celui du Département du Lot et de la Région Occitanie. Dans ce domaine, Jean-Claude Fouché s’appuie sur Cauvaldor-expansion, seule agence économique au service d’une communauté de communes de ce département. Objectifs : consolider les acquis, accompagner les opérations de transmission d’entreprises, accueillir les nouveaux arrivants et développer l’attractivité du territoire, car « il devient difficile de recruter pour certaines entreprises », notamment au niveau des cadres supérieurs. Un élément révélateur de l’inquiétude à ce sujet : deux bus assurent la navette entre Brive et le Centre d’études de Gramat, chaque jour, pour le transport des ingénieurs de haut niveau domiciliés en Corrèze.
Jean-Claude Fouché porte un œil attentif sur l’agriculture en cherchant à mener des actions de soutien aux agriculteurs en partenariat avec la Chambre d’Agriculture.
Quant à la carte santé, Jean-Claude Fouché estime que la situation ne s’aggrave pas, même si la concurrence pour attirer les médecins et autres professionnels de santé s’est désormais étendue à la France entière. « Pour l’instant, nous sommes dans une situation moins difficile qu’ailleurs », déclare-t-il. Un service dédié à l’attractivité du territoire permet de recruter des médecins et l’option médecine au lycée Jean Lurçat de Saint-Céré devrait porter ses fruits d’ici quelques années. En attendant, un étudiant en médecine envisage de s’installer prochainement dans le nord du Lot, dont il est originaire, et c’est une aubaine. Par ailleurs, deux étudiants de Saint-Céré entrent dans des études vétérinaires, un secteur professionnel qui souffre également. Rien n’est simple, mais la vision d’un « sage » à la tête de Cauvaldor privilégie probablement la concentration des énergies sur les objectifs à atteindre, plutôt que d’entretenir de vaines querelles politiques ou des guerres de clocher !
Petits secrets de Jean-Claude Fouché
Qu’aimeriez-vous accomplir en tant que président de Cauvaldor ?
Il me tient à cœur de structurer Cauvaldor, afin qu’après les prochaines échéances de 2026, une nouvelle équipe puisse trouver la communauté de communes la mieux organisée possible. Cet objectif me paraît essentiel, car nous sommes partis de six communautés de communes existantes avec des organisations disparates pour n’en former qu’une seule et des personnels qui ont dû se former et s’adapter à la nouvelle structure. Pour la plupart des collaborateurs, ce changement a été accepté de manière très positive. Cauvaldor a besoin d’être bien structuré, pour que nos 200 collaborateurs accomplissent leurs tâches avec compétence et efficacité, dans l’intérêt de tous les résidents. A ces personnels s’ajoutent autant au niveau du Centre Intercommunal d’Action Sociale, travaillant avec les Ehpad et autres structures sociales. Cauvaldor a besoin de s’appuyer sur des compétences d’encadrement dans le domaine de la gestion du personnel, avec des services regroupant 60 à 80 personnes. Il faut que tout cela soit bien huilé !
Qui citeriez-vous qui vous a marqué et qui vous inspire dans vos engagements ?
Quelqu’un qui compte beaucoup dans ma vie ? Je citerai d’abord mon père avec qui nous avons beaucoup parlé politique. Je peux dire qu’il m’a inculqué la notion d’intérêt général, les valeurs du travail, du respect de tous, de l’attachement au territoire, dans lequel il s’est lui-même fortement impliqué, notamment dans le monde agricole où il a exercé de multiples responsabilités.
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