Brice Blondel, préfet de Charente-Maritime, vient de saisir la Commission nationale du débat public (CNDP) suite au « projet citoyen » porté par l’association Avenir Santé Environnement. Présentées mi-octobre, ces analyses réalisées sur 72 enfants vivant dans la plaine de l’Aunis ont révélé la présence de pesticides parfois interdits dans leurs cheveux et leurs urines.
“Ces éléments constituent un motif d’inquiétude”, assure la préfecture qui réunissait ce lundi 4 novembre les élus de l’agglomération rochelaise, plusieurs parlementaires, la Ligue contre le cancer ainsi que Santé Publique France et l’Agence régionale de santé (ARS). ). “Les études actuellement disponibles ne permettent pas d’exclure ou d’inférer un lien de causalité entre l’exposition à ces molécules et les cas de cancers pédiatriques observés ces dernières années dans la plaine de l’Aunis”, précisent les services de l’Etat.
Les participants à ce « temps de travail » se sont ainsi accordés « sur la nécessité d’approfondir le champ des recherches actuellement menées : épidémiologie des cas de cancer, impact des polluants chimiques sur la santé ». Pour mener à bien cette mission, le préfet Brice Blondel compte s’appuyer sur le CNDP. Cette autorité publique et indépendante a notamment mené le débat dans le département sur le futur parc éolien offshore au large de l’île d’Oléron. L’État attend du CNDP « qu’il propose un cadre à la fois neutre et impartial, fondé sur une approche scientifique et une transparence totale », précise son représentant en Charente-Maritime.
Aucune information supplémentaire n’a été fournie concernant l’organisation de cet exercice public, sa portée et ses participants potentiels. « Cela va dans le bon sens, nous serons heureux d’y participer. Mais nous resterons vigilants quant au choix des garants de ce débat et aux questions posées dans ce contexte”, prévient Franck Rinchet-Girollet, le président de l’association Avenir Santé Environnement qui voudrait avant tout se pencher sur “le cadre réglementaire » autorisant l’utilisation de pesticides de synthèse. « Ce cadre protège-t-il vraiment les populations ? C’est la bonne question à poser lors de ce débat », souligne-t-il, craignant déjà des réactions négatives.
Franck Rinchet-Girollet note néanmoins à ce stade un motif de satisfaction : « C’est la première fois qu’un préfet se saisit de cette question et qu’il invite tout le monde à se mettre autour d’une table. Cette initiative n’a jamais eu lieu malgré nos avertissements.
Ces dernières années, plusieurs incidents de pollution de l’air et de l’eau ont secoué la plaine de l’Aunis, touchée par des cas de cancers pédiatriques inexpliqués. La mobilisation citoyenne et associative a conduit le territoire rochelais à se saisir du sujet. En 2023, une médiation sur les pesticides a permis une première discussion entre habitants et agriculteurs. Elle a surtout noté leurs désaccords. Reste à savoir ce que le CNDP peut réellement apporter au débat concernant « la présence de plusieurs polluants chimiques » dans le corps des enfants, et plus largement des habitants du département.
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