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“Je vais essayer de gagner les Championnats d’Europe et du de BMX, et ensuite je raccrocherai le guidon”

De ses premiers « trucs » [figures] Au sommet du BMX mondial avec pas moins de neuf titres mondiaux, Matthias Dandois est sans doute le plus grand représentant et athlète du BMX Flat. Son histoire d’amour avec les deux-roues et l’équitation a commencé dans un parking de banlieue à Épinay-sur-Orge, dans l’Essonne. Je rêvais aux débuts du handball et du football, il y avait l’émission « Jackass » et les X-Games. Au fil du temps, c’est devenu un Figurine bitumec’est aussi le titre de son ouvrage publié chez Flammarion. Une autobiographie qui raconte ce voyage qui s’apparente à un conte de fée.

franceinfo : Votre famille a été la première à croire en vous, avec ce premier vélo offert à Noël. Et puis ce parcours enfin de Flat dans le jardin construit pour savoir où l’on se trouvait, pour éviter de trop sortir le soir.

Matthias Dandois : Oui, c’était la première grande partie du problème, c’était d’avoir une famille assez folle pour me laisser faire. Mes parents, en effet, ont été gentils et m’ont vraiment encouragé en me construisant cet endroit dans le jardin. C’était plutôt pour me surveiller car je passais des heures et des heures au tennis club d’Épinay-sur-Orge, mais sur le parking. J’ai revu l’entraîneur du club de tennis il n’y a pas longtemps et il m’a dit : « Mmais qu’est-ce que tu faisais ?« Littéralement, j’y ai passé dix heures. Ce que je dis dans le livre, c’est que dans ce parking, j’ai vu des choses folles. Il y avait un homme qui venait tous les mercredis avec sa maîtresse et dans la voiture, ils faisaient leur truc et moi je faisais mes tours Tout le faisait ses tours, c’était parfait.

Le premier déclencheur fut en effet une rencontre avec Alex Jumelin et Raphaël Chiquet qui étaient des stars du BMX freestyle. Ils vous accompagneront lors du premier tour de la Coupe du Monde à la Nouvelle-Orléans. Vous côtoierez ceux qui étaient sur les murs de votre chambre à travers les posters que vous regardiez en rêvant de devenir comme eux. Et en plus, vous allez gagner cette incroyable compétition.

C’est l’été qui a changé ma vie, l’été 2007. Pour revenir à Alex et Raph, pour comparer, c’est comme si un gamin était fan de Kylian Mbappé et d’un coup, il devenait son meilleur ami. Et c’est vrai que cet été 2007, je suis arrivé à la Nouvelle-Orléans, j’étais un outsider total et j’ai gagné cette compétition. Et là, je suis sur le podium et je me dis : “Mais qu’est-ce qui m’arrive ?” Et j’atterris lundi matin à Charles de Gaulle et mon père vient me chercher et me dit : «J’espère que tu n’as pas oublié, voici les résultats du baccalauréat aujourd’hui« .

Il y avait un accord entre vous, c’était que si jamais vous réussissiez votre baccalauréat, il vous laisserait continuer votre voyage.

Personne ne vivait vraiment du BMX en 2007. On est arrivé à l’académie et j’ai cherché mon nom, j’ai eu le bac et là je me suis dit : “Allez tirer ! » Le lendemain, j’ai déménagé à Paris pour vivre avec Raphaël et nous avons commencé la vie de Pro Rider.

“Mes parents avaient raison, c’était super important de réussir le baccalauréat et de me soutenir.”

Matthias Dandois

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Il y a eu des moments très difficiles, l’argent manquait cruellement et on a même pensé à arrêter à plusieurs reprises parce qu’il fallait manger.

A l’époque, je n’avais qu’un seul sponsor, c’était plus ou moins 1 000 euros par mois. S’installer à Paris, devoir voyager partout pour concourir… cet argent n’était pas suffisant. Au bout de six mois, j’étais fauché. Je me suis dit : “D’accord, ça y est, je me serai amusé pendant six mois, ce n’est pas grave.” Et là, une marque qui donne des ailes aux sportifs est arrivée en en 2008 et m’a offert mon premier contrat professionnel et derrière elle j’ai remporté mon premier championnat du monde. Et puis c’est parti.

Vous enchaînerez les victoires au point que, sans défaites, vous n’aurez plus de motivation. Gagner tout le temps devient difficile.

Lorsque nous atteignons nos objectifs trop rapidement, nous avons ce sentiment de : quelle est la prochaine étape ? Que se passe-t-il maintenant ? De 2008 à 2012, je ne pense pas avoir perdu une seule compétition, j’ai vraiment tout gagné. Et à partir de 2012, dès que je faisais une toute petite erreur, même si j’étais plus fort que les autres, les juges me mettaient deuxième ou troisième et ça me rendait complètement fou. Alors, je me suis dit : “Vous savez quoi ? Oubliez-moi, je vais faire une autre discipline de BMX.. Et ce fut pour moi une grâce salvatrice de chercher ailleurs, la Rue. C’est beaucoup plus impliqué physiquement que le Flat, beaucoup moins artistique, mais ça m’a vraiment donné une autre vision du BMX et ça a permis à ma carrière de continuer. Je suis toujours actif, j’ai toujours les Championnats d’Europe et les Championnats du Monde. Si je n’avais pas eu Street, je n’aurais jamais eu une carrière aussi longue. Parfois, il faut vraiment chercher ailleurs pour revenir à ses amours de jeunesse.

Aujourd’hui encore, vous avez le sourire aux lèvres lorsque vous roulez. Allez-vous rouler pour le reste de votre vie ?

Bien sûr ! Même si je mets un terme aux compétitions officielles après la fin de l’année. Là, j’ai les Championnats d’Europe le 16 novembre et les Championnats du monde le 20 décembre. Je vais essayer de gagner les deux, prendre un dixième titre et après je vais raccrocher le guidon.

« Tout le monde devrait essayer le BMX, au moins le Flat BMX, car on n’a besoin de rien, juste d’un vélo, d’un terrain plat et c’est la meilleure chose qui existe. Allez BMX !

Matthias Dandois

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Je ferai du BMX tous les jours pour le reste de ma vie, au moins jusqu’à ce que mon corps me le permette, car c’est la sensation la plus folle.

 
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