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dix femmes girondines témoignent dans un film sur les violences conjugales

C’est un film sur la violence domestique « déconseillé aux personnes fragiles et aux mineurs en raison de la cruauté des violences subies par les femmes »« . Le documentaire «Il faut couper à la racine» est projeté ce mardi soir à 19h au Rocher de Palmer à Cenon. Réalisé par le professeur de cinéma et d’anthropologie à l’université de Bordeaux Dragoss Ouédraogo, ce long métrage «fait dialoguer les témoignages courageux de dix femmes d’âges, d’origines et de conditions différentes ». Certains habitent à Bordeaux, au Haillan, à Bourg-sur-Gironde ou encore dans le Médoc. Tous ont vécu l’horreur des violences psychologiques, sexuelles, physiques, économiques, du harcèlement, voire des tentatives de meurtre, événements qui ont parfois duré plusieurs décennies de vie commune.

Marie-Christine : “Je suis tombée enceinte, j’ai pris ma première gifle”

Marie-Christine, 55 ans, fait partie des dix femmes qui témoignent devant la caméra. Cette habitante de Villenave d’Ornon raconte avoir vécu des choses indicibles avec le père de sa fille. « Je suis resté avec cet homme pendant plus de 20 ans. Cela a commencé avec des pensées comme – Ah, aujourd’hui tu n’es pas très bien habillé, alors tes cheveux sont mauvais. Et le jour où je lui ai dit que j’étais enceinte, c’est là que j’ai pris ma première gifle. J’ai vécu une horrible grossesse. il m’a étouffé, m’a donné des coups de pied, m’a frappé au ventre. C’était tous les jours, plusieurs fois par jour. Une fois qu’il m’a jeté contre un réfrigérateur, j’ai eu plusieurs fissures aux vertèbres.

Attaquée à coups de couteau ou de fer, Marie-Christine déclare également avoir subi des viols conjugaux et des menaces de mort répétées. “Malheureusement, cela devient notre normalité. Un jour, il a voulu donner un coup de poing, notre fille est intervenue, c’est elle qui a reçu le coup de poing. Et puis j’ai dit stop, je vais porter plainte. Il m’a dit – je vais te tuer, je ne sais pas quand je te tuerai, je finirai avec les flics, je m’en fiche, mais je vais te tuer.» Marie-Christine a ensuite dû mener un autre combat long et difficile pour obtenir justice. Son ex-mari a finalement été jugé à la cour d’assises de Bordeaux les 20 et 21 décembre 2018. Condamné à trois ans de prison, l’accusé a été reconnu coupable de coups et blessures aggravés mais relaxé des accusations de viol conjugal. « au bénéfice du doute ».

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Fatima : « J’étais sans papiers, il m’a dit que si je portais plainte, je serais expulsée »

“C’était des insultes, des coups presque tous les jours, parfois jusqu’à perdre connaissance.» Fatima, 44 ans, est mère de deux enfants. Cette habitante de Villenave d’Ornon a également vécu un cauchemar avec son ex-mari. Il m’a frappé sous n’importe quel prétexte. Une fois, c’est un voisin qui m’a vu par la fenêtre qui a appelé la police. Mais j’étais sans papiers, il m’a fait peur en me disant que si j’allais porter plainte à la police, ils m’expulseraient avec mon petit garçon.

Même dix ans après les événements, Fatima retient ses larmes lorsqu’elle évoque ces violences. « Il m’a fait de très mauvaises choses. Ce n’est pas quelqu’un qui vient de me gifler ou de me pousser ou pas, non, c’est quelqu’un qui a failli me tuer. Il y a des choses qu’on ne peut pas oublier. Jamais de la vie. Par exemple, j’ai évité de passer par cette ville où j’étais auparavant. Je me souviens même des endroits où il m’a frappé. J’étais là et il m’a fait ça et il m’a fait ça ici. Ce sont des endroits où je ne peux pas passer. Si j’y vais, je me mets à pleurer.

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