Interrogé sur RTL ce lundi 4 novembre au sujet du trafic de drogue, qui a encore fait des victimes ces dernières semaines, dont des mineurs, le coprésident de Place publique a taclé la proposition du Rassemblement national, affirmant qu’il préfère s’attaquer aux réseaux plutôt qu’aux consommateurs.
Raphaël Glucksmann et La France insoumise auront enfin trouvé un point d’accord. Invitée sur RTL ce lundi 4 novembre, l’eurodéputé a estimé que« envoyer la police chasser les drogués »tel que recommandé par l’infirmière autorisée, “n’est pas la solution”. Une position que défend également le parti de Jean-Luc Mélenchon. « Cela va surcharger les forces de police et, au final, nous ne les obligerons pas à se concentrer sur les criminels, les gangs, les mafias »il a ajouté. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a même plaidé dimanche pour « phrases courtes » prison pour les consommateurs.
Alors que le trafic de drogue a fait plusieurs victimes ces dernières semaines, dont un adolescent de 15 ans à Poitiers la semaine dernière, Raphaël Glucksmann a expliqué préférer s’en prendre aux réseaux plutôt qu’aux consommateurs. “Le vrai problème, ce sont ces trafiquants de drogue, ce sont ces mafias” que“il faut démonter”, et “frapper fort”.
« Mexicanisation » de la France ?
Dans le même temps, Manuel Bompard, coordinateur politique de LFI, s’est exprimé sur Public Sénat et a regretté le « des discours de plus en plus provocateurs ». Au cœur de ces critiques, les propos du très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui estimait vendredi qu’il y avait un « mexicanisation » de France, en marge d’un déplacement à Poitiers après une fusillade mortelle. « La situation en France est suffisamment grave et délicate pour agir concrètement sur le sujet, et éviter ces formules toutes faites »le député marseillais s’est indigné, rappelant que le taux d’homicides était « vingt fois plus » plus importante au Mexique qu’en France.
Comme Raphaël Glucksmann, le député LFI a défendu une réorganisation de la politique de lutte contre le trafic de drogue, notamment la « développement et renforcement de la police judiciaire »menacé selon lui par la réforme de la police. Initiée par Gérald Darmanin, elle place les services de police du département (judiciaire, frontières, sécurité publique…) sous l’autorité d’un directeur départemental unique de la police nationale, rapportant au préfet, alors qu’avant chaque section avait son propre directeur. .
Bompard déplore par ailleurs la création sous le précédent gouvernement d’amendes forfaitaires à l’encontre des consommateurs qui, selon lui, n’ont pas eu “aucun résultat”. Et pour fustiger le « opérations de marché nettes » organisées avec un grand soutien de communication par Gérald Darmanin, alors à Beauvau, en mars 2024. Ces descentes massives de policiers dans plusieurs villes françaises avaient déjà été vivement critiquées à l’époque pour leur inefficacité à long terme contre les réseaux de drogue.
« Quarante ans de politique qui s’est faite justement sur les consommateurs, qui fait qu’aujourd’hui seulement 10% des affaires judiciaires concernent des réseaux et des trafiquants, conduisent à une politique où, au final, la France est le pays qui en Europe consomme le plus de drogues »constate, comme Glucksmann, la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot sur France 2 ce lundi matin. “C’est un échec de brevet”elle a insisté, exigeant «des moyens pour la police judiciaire»verser « pouvoir démanteler les réseaux, retrouver l’argent sale qui n’est pas au Mexique mais bien souvent dans les paradis fiscaux ». Selon l’Insee, le trafic de drogue génère 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel mais la majorité des revenus est placée sur des comptes offshore.
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