Publié le
4 novembre 2024
La mairie de Paris a publié jeudi 31 octobre un arrêté instituant une zone à circulation limitée (ZTL) au cœur de Paris, interdisant la circulation aux véhicules traversant uniquement les quatre premiers arrondissements de la capitale. La mesure entre en vigueur ce lundi 4 novembre.
Cette zone d’environ 5,5 kilomètres carrés ne sera autorisée qu’aux véhicules de secours, aux bus, aux taxis, aux personnes à mobilité réduite, aux automobilistes qui y résident ou y travaillent et à tout trafic « à destination », à savoir ceux dont le point de départ ou d’arrivée se trouve dans la zone ( pour un rendez-vous médical, faire du shopping, aller au cinéma, etc.).
Reportée à plusieurs reprises, la mise en place de la ZTL est un engagement de campagne de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, pour « libérer l’espace public » occupé par les voitures et réduire la pollution, comme plusieurs l’ont fait. grandes villes européennes (Madrid, Milan, Rome, etc.) dans leurs quartiers centraux.
Depuis l’annonce du projet en mai 2021, son périmètre fait l’objet de négociations difficiles avec la préfecture de police, qui a cosigné le décret publié. Initialement inclus, les quartiers situés entre le boulevard Saint-Germain et la Seine sur la rive gauche ont été retirés du périmètre, tout comme les îles de la Cité et Saint-Louis, les hauts quais de la rive droite.
La mairie de Paris s’attend à une réduction « substantielle » du trafic sur les artères les plus fréquentées, de l’ordre de -30 % sur l’avenue de l’Opéra et de -15 % sur le boulevard de Sébastopol, selon l’étude d’impact qu’elle a réalisée. Il prévoit également une réduction du bruit et une amélioration de la qualité de l’air grâce à une réduction des concentrations de dioxyde d’azote (-15 % sur l’avenue de l’Opéra et le boulevard Henri IV, -10 % sur le boulevard Sébastopol).
Les organismes de transport et de logistique d’Ile-de-France, réunis sous l’enseigne Gatmarif, ont demandé mi-septembre à la mairie des précisions sur les conditions d’accès et la présentation d’éventuels justificatifs. “Il y aura une première phase de pédagogie, avant une deuxième phase de contrôle et de verbalisation” avec un système de cartes de résident et d’autodéclaration en ligne, a précisé la mairie.
Quel impact sur le commerce ?
Les professionnels s’interrogent sur les points de vente installés dans la ZTL. Yohann Petiot, directeur général de Commerce Alliance, « fait part de ses inquiétudes quant à l’impact de cette mesure sur l’attractivité commerciale du centre de Paris qui accueille près de 10 % des établissements commerciaux de la ville et 17 % des entreprises d’équipement de la personne. Il salue néanmoins la décision de la mairie qui revient « sur sa volonté d’interdire toute circulation d’autocars de tourisme, indispensables aussi bien aux touristes de loisirs nationaux et internationaux qu’aux voyageurs d’affaires, aux groupes scolaires ou encore aux seniors.
Pour Emmanuel Le Roch, délégué général du Procos, « la concertation et les mesures d’impact doivent impérativement se poursuivre pour comprendre objectivement les conséquences et apporter les mesures correctives indispensables », alors qu’il existe selon lui un risque « de couper le centre du capital de son périphérie.
La mairie de Paris anticipe une “augmentation probable du trafic commercial” sur le secteur, en s’appuyant notamment sur une étude confiée au spécialiste de l’immobilier JLL qui met en avant le faible taux de vacance hors travaux du secteur (à 5,3% dans la ZTL). , contre par exemple 9,7% sur Opéra) et met en avant l’augmentation de la fréquentation rue de Rivoli de 13% en 2002-2023, par rapport à 2017-2018, alors que l’artère est depuis quatre ans réservée aux piétons, cyclistes et bus.
(Avec l’AFP)
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