Motopompes, canalisations, groupe électrogène, aspirateurs, barnum, carburant, gilets de sauvetage, et même un vieux bateau de pompier acheté aux enchères… C’est peu dire que la Réserve citoyenne du Sud-Gironde est équipée. Cette caverne d’Ali Baba est située dans une grange à Saint-Magne, chez le président de l’association Grégory Pierron. Artisan, il utilise ce matériel pour son métier, mais le met également à disposition de l’association, tout comme ses véhicules. Il est prêt à tout charger pour faire le voyage jusqu’à Valence, frappée fin octobre par de terribles inondations. Mais il manque d’argent.
« Il nous faut environ 1 000 euros » explique Grégory Pierron, qui lance un appel aux dons, et a publié le RIB de l’association sur la page Facebook. « Il peut s’agir de dons individuels, 10, 50 euros… »
Créer après les incendies de 2022la Réserve citoyenne du Sud-Gironde compte désormais une quarantaine de bénévoles. Elle est intervenue gratuitement, lors des inondations dans le Pas-de-Calais, en novembre 2023Ou plus récemment dans le Rhône après les inondations de la mi-octobre. « Là-bas, à Givors, on a dépensé 800 euros en nourriture, frais de carburant… », compte le président. La trésorerie a fondu et il ne reste plus que 1 400 euros dans les comptes de l’association. Pour les moments difficiles, mais aussi pour « assurance à payer, matériel à entretenir… »
Deux équipes de trois ou quatre prêtes à partir
Si les fonds arrivent, ces bénévoles s’en chargent : en quelques heures, le matériel est rangé, et deux équipes de trois ou quatre personnes sont prêtes à partir en Espagne, pour « nettoyer la boue ; pomper, ce genre de choses… Tenir un tuyau, passer une raclette, déplacer des paquets d’eau… On a des bénévoles qui nous disent : je n’ai que deux mains. Ce n’est pas un problème, vous pouvez aider”, explique cet ancien militaire. “Au secours, on m’a toujours appris ce genre de chose”, continue-t-il.
C’est un état d’esprit, mais aussi un retour bienvenu, deux ans et demi après les incendies du Sud-Gironde, quand les pompiers polonais, autrichiens ou grecs venaient combattre les flammes. Lionel Gautriaud veut lui rendre la pareille. « Les pompiers étaient contents de nous retrouver » dit cet ancien artisan. « Laisser les gens comme ça, c’est compliqué. Il y a trois ans, on y pensait moins. Mais maintenant qu’on y est, on voit la solidarité, les sourires des gens quand on arrive.»
Prêt à partir “n’importe où”de son côté, il appelle les compagnies routières à donner « un petit coup de pouce, pour pouvoir laisser passer 2-3 véhicules gratuitement ». Il a également envoyé 25 lettres à de grandes entreprises pour obtenir des dons de matériel, appelle ceux qui ont de petits moyens à payer la cotisation à adhérer à l’association, discute avec les municipalités… La Réserve, qui tient aussi parfois des réunions se tient lors d’événements, toujours à la recherche de longues -financement à terme.
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