Elue première dauphine de Miss Creuse, Camille Parinet hésite entre deux carrières professionnelles diamétralement opposées : le mannequin et le métier de pompes funèbres. A 18 ans, elle vient de réaliser un stage dans une maison funéraire à Bourganeuf.
Depuis la rentrée, elle a troqué son foulard de Miss et ses robes de gala contre un tailleur-pantalon noir et un maquillage discret. Camille Parinet suit une formation de conseillère funéraire. Après une période de cours et un stage, elle devrait obtenir son diplôme d’ici la fin de l’année.
A 18 ans, elle choisit un parcours professionnel atypique. « En fait, j’ai deux projets : trouver une maison funéraire pour être engagé comme maître de cérémonie ou porteur de cercueil, ou faire du mannequinat. J’aimerais vraiment les deux choses. »
Une timidité à apprivoiser
Depuis quatre semaines, la jeune femme était en stage chez les pompes funèbres Bord à Bourganeuf. Elle a pu voir toutes les facettes du métier, pas seulement l’accueil des familles et la sélection des fleurs. « Elle a fait beaucoup d’efforts. Elle a tout fait, note David Bord, son maître de stage. Des jeunes comme ça qui nous demandent des stages, il y a quelques demandes mais c’est rare. »
Camille Parinet réfléchissait depuis plusieurs années aux carrières funéraires. Mais sa timidité l’empêche de se lancer. « Je ne suis pas quelqu’un de très à l’aise avec les gens, donc s’entraîner avec des inconnus n’est pas facile. J’avais besoin d’un peu de temps pour commencer. Miss Creuse m’a beaucoup aidé. »
La jeune femme s’est présentée aux élections de mai dernier. Elle a été élue première dauphine de Miss Creuse 2024. « C’est une bonne expérience. Nous rencontrons beaucoup de gens, de nouvelles personnes. »
C’est agréable de voir les gens sourire quand ils voient des Miss.
Son beau sourire, ses yeux verts et ses longs cheveux blonds ont sans aucun doute séduit le jury du concours. Son parcours professionnel atypique a peut-être aussi joué en sa faveur. En octobre, elle participe à l’élection Miss Limousin à Couzeix, près de Limoges.
Sa famille travaillait dans le secteur funéraire
Camille Parinet connaît bien le monde des funérailles. Son beau-père dirigeait une maison funéraire à Bourganeuf et sa mère était embaumeuse. Ils ne font plus ce métier aujourd’hui.
La jeune fille n’a pas bougé dans cette direction tout de suite. Après le collège à Bourganeuf, elle réalise un baccalauréat « gestion des entreprises hippiques » en Corrèze.
Je suis passionnée par les chevaux, dit-elle. Mais travailler dans cet environnement est particulier.
Elle a finalement opté pour la voie familiale. « Il y a deux ans, j’ai perdu mon grand-père. C’est à ce moment-là que je me suis dit que c’était ce que je voulais faire. Aider les gens, être à leurs côtés dans ces moments difficiles, que la famille reparte avec une bonne image de la personne, c’est important. Ce n’est pas parce qu’une personne est décédée qu’elle n’a pas le droit de repartir dans de bonnes conditions, bien présentées, avec respect. »
Elle aimerait être embaumeuse
Ce n’est pas le métier de conseiller funéraire qui intéresse le plus Camille Parinet. « Ce que j’aimerais faire, c’est l’embaumement, la préparation et le soin du corps », assure-t-elle. Mais pour cela, il faut avoir le Bac et malheureusement je ne l’ai pas eu. »
La jeune femme envisage donc de devenir maître de cérémonie ou porteur de cercueil funéraire. « Lors de mon stage, j’ai pu me porter lors d’un enterrement avec trois hommes. On voit très peu de femmes parmi les porteurs. C’est bien de se diversifier. Bien sûr, c’est physiquement dur. Mais je pense que c’est dans la tête. Il faut de la mentalité pour faire ce métier. Nous voyons des choses difficiles. Voir des familles en deuil n’est pas facile. Il faut savoir rester professionnel. »
Changer l’image du métier
Camille Parinet ne semble pas avoir peur à l’idée de s’occuper des corps de personnes décédées. « Mes amis me disent qu’ils ne pourraient pas faire ça. Pour moi, c’est quelque chose de naturel. J’avoue que je n’étais pas très bien la première fois que j’ai vu un embaumeur prodiguer des soins. Cela m’a impressionné. Mais cela a confirmé mon idée que ça me plaisait. »
La jeune femme aimerait profiter de sa petite notoriété de Miss pour changer l’image du secteur funéraire.
C’est un travail qui peut faire peur. On n’en entend pas beaucoup parler, même s’il y a plein de choses intéressantes.
Mais avant de se lancer dans ce domaine, Camille Parinet aimerait tenter de vivre de son autre passion : le mannequinat. Elle s’est inscrite sur des sites Internet. « J’aimerais faire des défilés de mode ou des photos pour des marques. » On verra peut-être bientôt la jolie Creuseoise sur les podiums de mode.
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Texte : Catherine Perrot
Photos: Camille Moreau
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