Mystérieusement disparu le 17 août 2022 dans une forêt du Maine-et-Loire, le corps d’Yvon Gérard n’a jamais été retrouvé. Promoteur immobilier, notaire, homme d’affaires… il a porté plusieurs casquettes. Critiqué par les uns, vénéré par les autres, il a notamment initié un vaste projet hôtelier de dix étages à Metz et l’Open de Moselle (2 novembre – 9 novembre) dans la même ville.
Une disparition mystérieuse
Né en février 1968, Yvon Gérard effectue ses études à Metz avant d’y installer son étude de notaire qu’il transfère ensuite à Paris. Le jour de sa disparition, Yvon Gérard, 54 ans, a quitté le vaste domaine de la Godinière, sa résidence secondaire à Allonnes, près de Saumur, pour se rendre chez un psychiatre. C’est en tout cas ce qu’il raconte à sa femme avant de partir. Ce dernier ne l’a jamais revu et a découvert sa Porsche Cayenne quelques heures plus tard à 4,5 km de la maison.
Plusieurs hypothèses sont alors envisagées : un suicide, une disparition volontaire ou un meurtre ? Après plus de deux ans d’enquête, l’enquête a fermé quelques portes et la piste du suicide semble la plus probable : il avait laissé une lettre à sa famille, expliquant son intention de mettre fin à ses jours. Le juge d’instruction pourrait d’ailleurs prochainement classer le dossier sans suite, mettant ainsi un terme à cette affaire.
Yvon Gérard était un illustre inconnu dans le Maine-et-Loire mais en Moselle, c’était une personnalité reconnue mais controversée. Notaire qui a offert conseils et accompagnement aux entrepreneurs souhaitant développer leur entreprise. L’homme d’affaires messin était également promoteur immobilier. Il fut notamment à l’origine d’un vaste projet hôtelier de 103 chambres sur dix étages, imaginé par le designer Philippe Starck.
Yvon Gérard était un homme imprévisible, capable de relever des défis comme traverser l’Atlantique, gravir des sommets ou encore sauter dans un avion sur un coup de tête pour voir AC/DC en concert à l’autre bout du monde.
Créateur et directeur général du Moselle Open jusqu’en 2016
En 2002, au soir de sa défaite au tournoi de Rotterdam, Julien Boutter dessine sur un papier, avec son ami Yvon Gérard, les grandes lignes de l’Open de Moselle. Ils ne le savent pas encore mais les deux hommes viennent de créer un événement qui, par les proportions qu’il atteindra, deviendra plus grand qu’eux. Le regretté Patrice Domniguez, qui venait de perdre son tournoi, les a rejoints après l’explosion de l’usine AZF de Toulouse. Le Moselle Open est né en 2003. Tout se passe bien, les éditions se poursuivent jusqu’en… 2016.
Cette année-là, Yvon Gérard annonce la vente du tournoi à Robert Han, un homme d’affaires taïwanais. « Nous sommes dans une situation très délicate depuis plusieurs années. Avec la mort dans l’âme, j’ai préféré vendre plutôt que d’avoir des ennuis”il déclare à Lorraine Républicaine le 9 octobre.
La nécessité d’attirer des joueurs du Top 10 impose un budget que l’Open de Moselle ne parvient plus à respecter (la Ville de Metz s’étant désistée) et la création du tournoi de Roger Federer à Prague aux mêmes dates sonne le glas de la compétition. Messine.
L’annonce d’Yvon Gérard suscite l’émoi et la première opération de sauvetage du tournoi commence. Le 16 novembre, l’ATP refuse la vente du tournoi à Taïwan en raison de l’absence de consensus au sein du comité directeur et de l’opposition des joueurs à voir le tournoi quitter la France.
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Six ans plus tard après plusieurs tentatives de reprise infructueuses, l’ATP choisit finalement de reprendre les commandes du Moselle Open. Si les éditions 2024 et 2025 auront lieu à Metz, la suite semble plus incertaine et se déroulera sans Yvon Gérard.
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