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chez certains agriculteurs de l’Indre, le contrôle administratif unique inspire la méfiance

Les agriculteurs seront-ils bientôt de retour dans la rue pour manifester ? C’est ce qu’ont annoncé il y a un peu moins de deux semaines les syndicats majoritaires de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs. Pour tenter de calmer la grogne, le gouvernement vient de faire un pas en leur direction : la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, vient d’annoncer la mise en place d’un « contrôle administratif unique »pour répondre aux deux syndicats qui dénonçaient les excès de contrôles – 35 à 40 contrôles par an pour un agriculteur selon la FDSEA. Cette annonce laisse un certain nombre d’agriculteurs dubitatifs dans l’Indre. Pour plusieurs syndicats minoritaires, ce n’était clairement pas la priorité.

“Un bandage sur une jambe de bois”

Ceci est une publicité cosmétique. C’est une annonce qui ne coûte évidemment pas un centime au gouvernement, mais surtout qui ne répond pas aux revendications réelles du monde paysan, qui connaît encore une hémorragie en termes de déclin des équipements.» réagit Olivier Morin, éleveur à Obterre et secrétaire national du Modef (Mouvement de défense des agriculteurs familiaux), qui souligne particulièrement l’érosion du nombre d’éleveurs dans l’Indre. Olivier Morin compare l’annonce du gouvernement à «un bandage sur une jambe en bois« . Robin Doubli, agriculteur à Pellevoisin et co-porte-parole de la Confédération paysanne dans l’Indre, est un peu plus mesuré, même s’il estime aussi que l’assouplissement des contrôles n’était pas la priorité : «Cela pourrait effectivement être une bonne mesure. Pour les exploitations qui subissaient plusieurs contrôles par an, cela pourrait être un facteur de stress assez important, mais actuellement, pour nous, ce n’est absolument pas une priorité (…) Il y a une colère qui est montée. exprimée par l’ensemble du monde agricole, en début d’année : les revendications portaient sur le fait de vivre de notre métier (…) Nous demandons de vrais changements structurels, pas des petites mesures de droite à gauche« .

La priorité pour le Modef, comme pour la Confédération Paysanne, est la question du revenu des agriculteurs. La Confédération paysanne plaide ainsi pour la mise en place de prix planchers, «qu’on ne peut plus vendre à perte », explique Robin Doubli. La proposition a été reprise par Emmanuel Macron lors du dernier Salon de l’agriculture, mais elle est loin de faire l’unanimité.

Les deux syndicats minoritaires dénoncent l’accord de libre-échange en cours de négociation entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Amérique du Sud), ce qui pourrait permettre l’importation en de produits ne respectant pas les normes en vigueur dans le pays. Le Modef et la Confédération paysanne réclament la fin de ce type d’accords et un moratoire sur ceux déjà signés. Autre dossier brûlant : celui de la crise sanitaire qui touche les éleveurs français, avec la diffusion du FCO et du MHE.

Quelle application concrète ?

Olivier Morin de Modef s’interroge également sur l’application concrète de ce contrôle unique ; “jJe n’ai pas compris ce qu’ils veulent contrôler en un an une fois» demande l’éleveur indrien. Il cite son cas en exemple : il est éleveur bio, il est donc soumis au contrôle de son organisme certificateur, à des visites surprises pour vérifier la bonne application du cahier des charges, ainsi qu’à des visites vétérinaires. « Ce sont des organismes différents, certains sont publics, d’autres parapublics, d’autres privés. Je ne vois pas comment on pourrait mutualiser différents points de contrôle qui couvrent différents aspects en une seule fois. » souligne le secrétaire national de la Modef. L’agriculteur, basé à Obterre, ne considère pas nécessairement ces contrôles comme une contrainteils sont “pour certains d’entre eux justifiables, et permettent en tout cas de garantir la qualité de nos produits, de garantir que l’argent public que nous recevons parfois est bien utilisé» croit Olivier Morin.

Modef, auquel appartient le paysan indrien, appelle à la mobilisation devant les préfectures à partir du 8 novembrecontester à la fois la réduction du budget alloué à l’Agriculture dans le budget 2025, mais aussi les accords de libre-échange comme le Mercosur.

 
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