La mairie de Strasbourg souhaite construire des « tiny house » pour augmenter ses capacités d’hébergement d’urgence. Le principe du mécénat qui permettra de construire deux maisons supplémentaires doit être adopté ce lundi par le conseil municipal. Au total, six à huit très petites maisons à ossature bois, montées sur roues, doivent être installées sur un terrain communal situé rue de la Carpe Haute, à Robertsau. Le budget est d’environ 480 000 euros dont 70 000 euros de parrainage du promoteur strasbourgeois KS Groupe.
Mais le principe ne satisfait pas tout le monde. Premièrement, les résidents locaux. Une pétition avait été lancée. L’association défendant les intérêts de la Robertsau, l’ADIR, se dit plutôt favorable à l’accueil des tiny house. Mais regrette un vrai manque de communication de la part de la ville.
« Ce qu’on peut regretter, c’est que l’information n’ait pas été diffusée clairement dès le départ. Il y avait beaucoup de rumeurs au début sans préciser qu’il s’agissait de familles avec enfants. Et ça, c’est un point important si cela avait été mieux expliqué, peut-être que ça n’aurait pas eu le temps de monter comme ça et d’éviter que certains esprits ne s’échauffent comme Robertsau. explique Jacques Gratecos, son président. Qui réitère néanmoins qu’il est plutôt d’accord avec le projet. “Le terrain est grand, sept ou huit maisons, ça ne submergera pas tout le quartier» dit-il.
Plus de 1.000 sans-abri à Strasbourg
La situation n’a jamais été aussi tendu à Strasbourg, surtout à l’approche de l’hiver. Selon les derniers chiffres de 115, il y aurait environ 1.000 personnes dans les rues de Strasbourg. 300 personnes dont plus d’une centaine d’enfants vivent sous des tentes dans le désormais très grand camp de Krimmeri, tout près de l’avenue de Colmar. Plus d’une trentaine de tentes ont déjà été installées au Parc Eugène Imbs à la Montagne Verte. Alors avec ces tiny house, plusieurs associations dénoncent une solution un peu bancale, en tout cas non pérenne. C’est également ce qu’affirme le conseiller municipal d’opposition Pierre Jakubowicz.
« Il faut arrêter de bricoler. Ce que nous disons, c’est qu’il existe des bâtiments vacants qui peuvent être rénovés, des terrains aménagés durablement. Alors au lieu de bricoler sans cesse des choix dont on ne peut juger de la pertinence et de dépenser l’argent public dans des solutions temporaires, il faut une véritable stratégie concertée pour bâtir des projets solides, prenant en compte les enjeux d’accompagnement social, d’impact social, d’intégration et réintégration et qui permet de construire des solutions durables» dit-il.
Plusieurs associations estiment que ces tiny house ne sont finalement qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins. La mairie défend son projet. Comme une nouvelle solution d’hébergement flexible et surtout d’urgence qui permettra pour héberger rapidement des familles avec enfants.
« Ces tiny house permettront d’héberger des familles dont les enfants fréquentent nos écoles et qui se retrouvent malheureusement à la rue. Visiblement, le projet de mini-maisons à Robertsau ne résout pas l’ensemble du problème. Nous le disons souvent, l’hébergement est une responsabilité de l’État, mais d’un autre côté notre préoccupation et notre priorité sont les enfants scolarisés dans nos écoles, en faisant tout pour qu’ils puissent suivre le plus possible une éducation normale” explique l’adjointe chargée de la solidarité Floriane Varieras.
Les mini-maisons de la Robertsau voulues par la mairie de Strasbourg devraient en tout cas être inauguré en un an.
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