Ce dimanche 3 novembre 2024 s’est tenue la finale du concours du meilleur sommelier de France à l’Institut Régional du Sommelier Sud de France, au sein des caves Byrrh à Thuir. Une aubaine pour les Pyrénées-Orientales, pour ses vins et pour l’école.
À première vue, cela ressemblait à une pièce de théâtre. Mais ce n’en était pas un. Les scènes qui se sont déroulées sur les scènes de Thuirin ce dimanche 3 novembre 2024 étaient bien réelles. Et de lourdes conséquences pour les principaux acteurs. C’est ici, au sein de l’emblématique Institut Régional du Sommelier Sud de France, dans les caves Byrrh à Thuir, qu’a eu lieu la grande finale du concours du meilleur sommelier de France. Un concours organisé par l’Union de la Sommellerie Française (UDSF) qui, comme à son habitude, se tient dans la capitale. « Ça arrive toujours à Paris ! Il est très rare que la finale de l’épreuve soit délocalisée. C’est une aubaine pour les Pyrénées-Orientales. La dernière fois qu’un concours a eu lieu dans le département, c’était il y a plus de dix ans.a souligné Laetitia Mathieu, la responsable pédagogique de l’Institut.
Un tremplin de carrière
Après avoir passé la demi-finale du concours qui s’est déroulée le 9 septembre à Bordeaux, les trois finalistes Bastien Debono (chef sommelier de l’hôtel-restaurant La Maison Bleue de Yoann Conte), Clément Sommier (sommelier consultant Berthaudin SA Carouge) et Quentin Vauléon (sommelier à Frevo – USA) a concouru ce dimanche après-midi à une dernière série d’épreuves pour décrocher le titre tant convoité de meilleur sommelier de France 2024. Un sacre qui récompense non seulement la maîtrise des techniques du métier, mais aussi l’art de valoriser l’expérience autour du vin.
A partir du moment où on est élu meilleur sommelier de France, tout change.
« Ils risquent leur vie, leur carrière. A partir du moment où on est élu meilleur sommelier de France, tout change. Le gagnant travaillera dans les plus beaux palais. Il animera des conférences aux quatre coins du globe. Et puis, il rejoindra l’équipe de France pour préparer le concours du meilleur sommelier d’Europe et du monde. Comme nous l’a rappelé le responsable pédagogique de l’Institut, l’enjeu est de taille et pourrait changer la vie du lauréat. Au programme des épreuves ce jour-là : questionnaires théoriques, exercices d’accords mets et vins, mixologie et service. Tout cela, devant un public de 550 personnes et une vingtaine de jurés. Parmi eux, sur la scène de l’auditorium, la crème de la crème, l’élite des sommeliers. Avec, entre autres, d’anciens Meilleurs Ouvriers de France, les meilleurs sommeliers de ces dernières années… De grands noms de la gastronomie étaient également présents. À l’image du chef audois triplement étoilé Gilles Goujon.
Chacun leur tour, pendant 45 minutes, Bastien, Clément et Quentin ont dû faire sensation. Avant le début des procès, personne, à l’exception des jurés, ne connaissait la véritable nature des procès qui les attendaient. Les trois finalistes l’ont découvert comme un fait accompli. Vers 15h30, le sommelier Clément Sommier entre en scène. Lors de sa visite, ses concurrents étaient isolés à l’étage pour éviter toute éventuelle tricherie. Après avoir dû trouver avec quel vin accompagner une terrine, le finaliste devait proposer un stage d’œnotourisme de trois jours à des vacanciers fictifs qui séjourneraient ici, dans le Roussillon. Attention, il est originaire de Côte-d’Or et travaille en Suisse.
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« Que leur proposeriez-vous ?», lui a demandé l’un des membres du jury dans la langue de Shakespeare. En confiance, dans un anglais parfait, Clément ne balbutie pas : « Pour le premier jour, je les inviterais à aller dans les Aspres visiter les Caves Byrrh mais aussi le domaine Château Castelnou qui se situe dans l’un des plus beaux villages de France. Pour le deuxième jour, je leur proposerais de partir à la découverte de la Côte Vermeille et de son vin Collioure-Banyuls. Enfin, pour le dernier jour, je leur conseillerais d’aller à Perpignan et au vignoble de Rivesaltes.
Après délibération des jurés, en fin d’après-midi, au pied du plus grand chêne foudroyant du monde inscrit au Livre Guinness des Records, les résultats ont été annoncés. Le Haut-Savoyard Bastien Debono a été sacré meilleur sommelier de France 2024. Tchin !
L’école de sommellerie de Thuir à l’honneur
L’Institut Régional Sommellerie Sud de France de Thuir, soutenu par la communauté de communes des Aspres, forme depuis 2022 étudiants et professionnels du monde du vin à la sommellerie et à la viticulture. Le tout avec des infrastructures de pointe. L’Institut bénéficie de soutiens majeurs à l’image de l’humoriste et comédien François-Xavier Demaison qui est le parrain de l’établissement. Elisabeth Gabay, Maître du Vin, en est la marraine. Pour Laetitia Mathieu, la responsable pédagogique de l’école, il est certain que l’événement majeur de ce dimanche 3 novembre aura des effets bénéfiques pour l’établissement, mais pas que : « Pendant plusieurs jours, nous avons eu l’occasion de présenter notre département et nos vins au comité technique venu spécialement pour la finale. C’est une belle opération de communication pour nos vins, pour nos sommeliers et bien sûr, pour l’institut ».
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