In Pas-de-Calais, 315 communes des 890 que compte le département ont été reconnues catastrophes naturelles suite à la épisodes de pluie successifs qui a eu lieu entre novembre 2023 et janvier 2024. L’accumulation de pluie a été sans précédent. Les habitants ont souffert 1,5 fois une crue centennalejamais vu auparavant. Les précipitations ont provoqué le débordement de l’Aa, de la Canche, de la Hem, de la Lys et de la Liane, ces rivières côtières qui se jettent dans la Manche. Des inondations, mais aussi des ruissellements et une montée des nappes phréatiques ont été observés.
A plus ou moins grande échelle, ces inondations ont affecté 540 000 personnes. Des centaines d’habitants ont été évacués et des milliers de bâtiments ont été touchés. Selon le décompte établi par la préfecture du Pas-de-Calais en date du 7 octobre 2024, l’Etat a débloqué 262 millions d’euros pour aider le Pas-de-Calais et le Norddont le rachat de maisons, le relogement et de nombreux travaux.
Un désastre en deux vagues
Une première vague Début novembre, les rivières côtières ont débordé, laissant des villages entiers dévastés. des images qui frappent l’esprit. Une semaine plus tard, la pluie est revenue. Un mois plus tardcertains habitants n’étaient pas encore rentrés chez eux. Lors de cette première série d’inondations, 371 communes du Nord et du Pas-de-Calais reconnues en état de catastrophe naturelle.
Début janvier, alors que la boue avait à peine séché, la pluie tombait à nouveau et les rivières débordaient à nouveau, montant par endroits jusqu’à 1,10 m. A Arques, L’eau est entrée dans les maisons et les entreprises. A La Calotterie90% des 700 habitants ont dû être évacués. A Blendecquescertains habitants ont dû se résoudre à quitter définitivement leur domicile.
Près de 900 personnes relocalisées
Selon les bilans de la préfecture du Pas-de-Calais, 889 personnes ont dû être relogées, chez des proches, en logements locatifs, voire en village de bungalows situé à Longuenesse que les dernières familles viennent de partir.
L’État s’engage à racheter des maisons devenues inhabitables ou sur des sites dangereux, la plupart à Blendecques et Arques. 101 demandes ont été déposées. Au 30 octobre, 67 dossiers ont été validés, 19 sous instruction. Ces habitations seront rasées et remplacées par des bassins de rétention ou des espaces enherbés, afin de ralentir la montée des eaux. Ce programme s’élève à 10 millions pour l’Etat.
Entre les dégâts causés aux habitations et aux commerces, les inondations coûtent plus de 462 millions d’euros aux compagnies d’assurance. Mais de nombreuses victimes ont mis des mois à obtenir leur indemnisation, au point que le gouvernement et le président de la région Hauts-de-France ont fait pression sur les compagnies d’assurance. Xavier Bertrand est même allé jusqu’à nommer publiquement des entreprises jugées trop lentes. Si aujourd’hui, 92 % des évaluations ont été réalisées, certaines victimes attendent encore ou commencent tout juste leur travail.
Le cellule d’écoute lancé au moment de la crise est toujours actif et s’est étendu à « toutes les questions relatives aux conséquences des inondations ». Les agents peuvent répondre aux questions sur le relogement, l’acquisition de maisons sinistrées par l’Etat, ou la pose de batardeaux, en appelant du lundi au vendredi 03 21 21 23 40.
Des milliers de projets en cours
Une première série de travaux d’urgence a été lancée. Pas moins que 3 000 projets de réhabilitation de routes et de bâtiments publicscomme les établissements d’enseignement. Parallèlement, plus de 600 chantiers ont été réalisés sur les voies navigables, afin de consolider les digues et les berges, nettoyer les canaux et supprimer les obstacles.
Depuis le printemps 2024, 173 projets structurants supplémentaires ont été identifiés, pour réduire au maximum les conséquences des inondations. Il s’agit par exemple du curage du canal du Haut-Pont à Saint-Omer, du dessablement de la Dordonne dans le marais du Brexent ou encore du renforcement des bassins d’Hesdigneul-lès-Boulogne. Ces travaux plus longs n’ont pas encore commencé depuis plus de la moitié. Et tous ces projets réunis coûtent très cher : 139 millions d’euros ont été débloqués par les services de l’Etat.
Sur la carte ci-dessous, nous voyons travail en cours :
- en vert foncé, le travail terminé
- en vert clair, les travaux ont commencé
- en bleu foncé, un prestataire a été recruté
- en bleu clair, le chantier est programmé
- en jaune, le site est en cours de conception
- en gris, l’avancement n’est pas connu
Le Pas-de-Calais, laboratoire de l’adaptation au changement climatique ?
Si les causes de la catastrophe sont multiples, comme l’urbanisation des zones inondables, ou encore l’installation dans les grands lits des rivières, l’évolution de l’utilisation des terres et les pratiques agricoles, les solutions sont complexes. Depuis, des travaux ont été entrepris pour réparer les dégâts, mais aussi pour tenter de développer les zones. UN Mission interministérielle IGEDD a été formé pour travailler sur les différents morceaux. Les procédures d’indemnisation demeurent long et complexe.
Pour améliorer la prévention, l’État envisage de mettre en place nouvelle gestion des cours d’eauavec une organisation plus lisible et plus simple. Au-delà, une phase de consultation pour comprendre le phénomène de l’hiver dernier et analyser ses résultats a été lancée. Il s’agira alors d’élaborer une feuille de route. Le Pas-de-Calais deviendrait un « territoire expérimental du plan national d’adaptation au changement climatique ».
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