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Le film La Vouivre, tourné en 1988, immortalise sur pellicule les paysages de l’Indre.

Entre le charme bucolique de l’Indre et l’esthétique sauvage des paysages de montagne, Georges Wilson a choisi. C’est dans la vallée de la Creuse et au bord des étangs de la Brenne que l’acteur et metteur en scène de théâtre décédé en 2010 a réalisé son unique long métrage. La Vouivresorti en 1989. « Georges devait tourner son film dans le Jura. Il est arrivé dans l’Indre pour quelques clichés. Mais face à la beauté de nos lieux, il est finalement resté là… » expliqué à La Nouvelle République Jean Chatelut, former mayor of Saint-Benoît-du-Sault, died in 2020.

Une foule d’acteurs célèbres

Si ce long métrage, adaptation d’une nouvelle fantastique de Marcel Aymé, n’a pas marqué l’histoire du cinéma, loin de là, il rassemble une pléiade d’acteurs célèbres : Jean Carmet, Macha Méril ou Suzanne Flon qui obtiendra le César pour Meilleure actrice dans un second rôle pour sa performance dans le film. Le propre fils de Georges Wilson, Lambert, joue le rôle titre, et fête également ses 30 ans pendant le tournage en offrant du champagne à toute l’équipe !

C’est l’été 1988, le temps des vacances d’été, y compris pour les habitants, qui deviennent parfois figurants. « A Saint-Benoît, il y avait foule de spectateurs, se souvient Anne Chatelut, la fille de Jean, qui, alors âgée de presque 25 ans, avait photographié ces moments de cinéma. L’équipe municipale avec mon père a été à l’écoute des besoins de Georges Wilson et de la production, ils ont mis à disposition des locaux de stockage, recherché des lieux de tournage, mis l’équipe en relation avec des entreprises, etc. »

Tous les atouts du territoire sont exploités. Chacun y met sa part. « Pour une scène en campagne, il faut trouver le dernier attelage de bœufs dressés de la région, dit Jean Chatelut dans son livre Chronique d’un village vivant (paYse éditions, 2008). La construction des grands décors est confiée à un menuisier d’un village voisin. Pour apprendre à Lambert Wilson le geste du moissonneur avec une grande faux équipée de son râteau, il faut le meilleur initiateur parmi ceux qui s’en souviennent encore. » C’est dans la ferme de son épouse Jacqueline, éleveuse de moutons, que ces moments célèbres seront incrustés dans le film.

Le cadeau d’une pièce de théâtre

Georges Wilson – intronisé, lors de son séjour, à la confrérie du Goût de l’agneau à Saint-Benoît-du-Sault! – n’oubliera pas la ville et ses habitants. Il y reviendra, quelque temps plus tard, pour interpréter la pièce de l’auteur américain Herb Gardner qu’il a mis en scène et pour laquelle il a été nominé aux Molières. Pour Je ne suis pas Rappaportil arrive avec décors, comédiens et machinistes pour aménager un gymnase où près de 500 à 600 spectateurs pourront découvrir la pièce parisienne. Totalement gratuit.

La Vouivre

Sortie : 1988.

Durée : 102 minutes.

Réalisation : Georges Wilson.

Le pitch : En 1919, Arsène Muselier, que l’on croit mort à la guerre, retourne dans son village du Jura. Gravement blessé lors des combats, il était sujet à des vertiges, la faute à un petit morceau d’obus qui volait dans sa tête. Dans ce pays marécageux réapparaît la Vouivre, une femme vivant nue dans l’eau. Cette sorte de créature surnaturelle, entourée de vipères, va obséder Arsène.

Georges Wilson, assis, à gauche, pendant le tournage de La Vouivre, film sorti en 1989 et dans lequel le rôle principal était tenu par Lambert, son fils.
© (Archives photographiques)

Mot d’extra

« C’est le seul tournage auquel j’ai participé ! “, raconte Annick Descoux, 69 ans, retraitée avec son mari de leur élevage de lapins angora. Hélas, la scène tournée il y a trente-six ans par cette bénévole du comité des fêtes de Baraize n’a finalement pas été conservée à l’écran… Contrairement à celles de son mari et de ses deux enfants, âgés de 10 ans, qui apparaissent bien dans La Vouivre. « Ma fille a filmé une scène sous la pluie, et c’était les pompiers qui jetaient de l’eau ! dit-elle en riant. Il a fallu répéter les scènes plusieurs fois, c’était intéressant, drôle et tout le monde était sympa. De nombreux lieux de l’Indre et de la Brenne ont été projetés à l’écran, c’est une publicité pour l’Indre ! »

Deux avant le tournage de La Vouivre, Georges Wilson (au centre de la photo) à Saint-Benoît-du-Sault.
© (Archives photographiques NR)

Géographie du tournage

De nombreux lieux de l’Indre ont servi de décors au film La Vouivre. C’est dans le village de Ceaulmont, 700 habitants, dominant la Creuse, que débute le tournage le 19 juillet 1988 ; les décorateurs y ont construit un faux cimetière, dont Jean Carmet (mort en 1994) était le pittoresque fossoyeur. « L’action se déroule en 1919, il nous fallait donc un cimetière d’époque, regroupant à la fois des tombes civiles et militaires. Le panorama étant magnifique, nous avons voulu en profiter: les tombeaux des poilus surplombent la vallée de la Creuse, a expliqué Jacques Dugied, le décorateur, à Gérard Coulon, l’auteur du livre L’Indre au cinéma, lieux et récits de tournage, éd. Sutton, 2006.

D’autres villes ont accueilli les caméras de Georges Wilson, comme celles de Mouhet, Neuillay-les-Bois, Parnac, Vendœuvres et surtout Saint-Benoît-du-Sault ! La rue du Fort où se tient le marché du film – et l’impasse Rosette de ce village médiéval perché, classé parmi les plus beaux de , ont été longuement filmées. La statue qui orne le monument aux morts de la commune avait même été démontée à des fins de tournage contre l’avis de certains, qui avaient manifesté leur mécontentement !

 
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