THOMAS SAMSON / AFP
Yaël Braun-Pivet, qui accueille ici Michel Barnier à l’Assemblée nationale le 7 septembre, appelle à reprendre au plus vite les débats sur la fin de vie.
POLITIQUE – Il ne faut surtout pas enterrer le projet. Ce samedi 2 novembre marquait la 17ème journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité. Et alors que les engagements du Premier ministre Michel Barnier sur ce dossier sont jugés flous, deux personnalités du camp présidentiel se sont exprimées pour le pousser à accélérer.
« Le droit de chacun à mourir dignement est un combat que la France doit continuer de mener »a écrit sur X ce samedi la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, appelant à ” poursuivre “ les travaux ont commencé à l’Assemblée avant la dissolution décidée en juin. Sa demande rejoint celle d’une autre figure de la Renaissance, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. « Chacun mérite de décider de sa fin de vie, librement et consciemment. Je reste convaincu qu’il est temps que l’Assemblée nationale reprenne ce débat. Nous sommes prêts, et les Français aussi”elle écrit.
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L’engagement des deux dirigeants en faveur d’une loi encadrant la fin de vie n’est pas nouveau. Yaël Braun-Pivet a notamment regretté que la dissolution ait stoppé l’examen du projet de loi sur « l’aide à mourir », selon le terme choisi par l’Élysée, une petite semaine avant le vote. « J’espère qu’il sera réexaminé à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année »a-t-elle plaidé le 24 septembre, trois jours après la présentation du gouvernement Barnier.
Le hoquet de Barnier en fin de vie
Mais depuis son arrivée à Matignon, le Premier ministre n’a évoqué la fin de la vie qu’à deux reprises. La première fois, lors de sa déclaration de politique générale du 1er octobre. Il affirme ensuite vouloir « relancer le dialogue » créant un émoi parmi les partisans du texte, soucieux de voir le processus législatif repartir de zéro. Yaël Braun-Pivet va même jusqu’à dire “déçu”.
Quarante-huit plus tard, le Premier ministre tente de corriger le tir et affirme être « favorable au retour au travail au moment de son interruption. » Michel Barnier dit qu’il est “personnellement d’accord” avec le texte déposé par l’ancien gouvernement mais ce n’est pas le cas » nécessairement » C’est le cas des nombreux amendements déjà adoptés sous la législature précédente. Le Premier ministre a indiqué vouloir reprendre les discussions «début 2025». Mais depuis, c’est le silence radio et le sujet n’a jamais été évoqué par le porte-parole du gouvernement à l’issue des conseils des ministres.
Face à un chef de gouvernement issu des Républicains – une famille politique prudente sur ce sujet – les messages de Yaël Braun-Pivet et d’Agnès Pannier-Runacher sonnent donc comme un petit coup de pression. Dès le début de la nouvelle législature, le député MoDem Olivier Falorni, rapporteur du projet de loi, a déposé une proposition de loi intégrant “entièrement” le texte tel qu’il était avant la dissolution. « 220 députés » neuf groupes ont signé le texte, indiquait-il fin octobre sur X, avant de nous exhorter à « reprendre le chemin ». Un appel également partagé par l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. « Il est temps de reprendre l’examen du texte de loi relatif à l’accompagnement des malades et à la fin de vie avant, pour nous aussi, qu’il soit trop tard ! »peut-on lire dans un communiqué daté du 31 octobre.
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