Le 23 septembre, Valérie Létard, tout juste nommée ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, sur les marches de l’Hôtel de Roquelaure, a prononcé son discours de passation de pouvoir et a emboîté le pas à son mentor Jean-Louis Borloo, ancien ministre de la Ville et père de l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine, également de Valenciennes.
Discours dans lequel il est question de logement, mais pas de politique de la ville… Oubli ou maladresse ? Les élus et les associations, qui attendaient le moins dispose d’un Secrétariat d’Etat, craignent une disparition nette et franche du volet social de cette politique.
Les maires de banlieue, « révoltés », assurent que « cette suppression marque un nouveau tournant dans le mépris affiché par les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron à l’égard des quartiers populaires ». Cette disparition, plus que symbolique pour 6 millions d’habitants, est un signal fort d’un choix politique assumé, selon eux, celui d’un ralliement à l’idée d’une politique trop coûteuse et inefficace, et donc aux thèses de une partie de la droite et de l’extrême droite. Face à la révolte, un communiqué publié mi-octobre assure que cette politique est bien liée à ce ministère à plein temps… mais le mal est fait.
Depuis sa création en 1990, la politique de la ville a rarement été suspendue. Mais elle a régulièrement été critiquée pour sa vision largement bâtie et urbanistique, voire sécuritaire.
A Alfortville ce dimanche, les trois dernières tours de la cité des Alouettes ont été dynamitées. Un morceau d’histoire et de patrimoine commun qui raconte les transformations de nos villes.
Comment les habitants des grands complexes vivent-ils cette destruction ? Ces rénovations urbaines améliorent-elles la diversité des quartiers sensibles ? Le bâtiment a-t-il des conséquences sur la trajectoire de ces habitants ?
Peut-on transformer les banlieues sans ministre ?
Pour aller plus loin :
Les références de Quartiers populaires. Défaire le mythe du ghettoouvrage de Pierre Gilbert publié aux Editions Amsterdam (2024).
Les références de Histoire des banlieues, de Thibault Tellier, aux éditions Perrin, 2024.
Les références de L’enfant de Courneuve, de Thiubault Tellier, aux éditions Michalon, 2024.
Faute de ministère dédié, la politique de la ville risque de voir son volet social disparaîtrearticle published in Le Monde.
Alfortville : avec le coup de foudre des dernières tours des Alouettes, une page continue de se tourner en Île-de-Francearticle published in Le Parisien.
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