ENTRETIEN – Dans son dernier livre, Les métamorphoses françaises (Le Seuil), le directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop analyse les raisons pour lesquelles la fête des morts concurrence peu à peu la fête d’Halloween.
LE FIGARO. – Là incinération est-ce devenu une pratique funéraire répandue, voire banale ?
Jérôme FOURQUET. – C’est l’un des symptômes les plus spectaculaires de ce que j’appelle, dans mon dernier livre, Les métamorphoses françaisesavec des transformations profondes et rapides de la société. En 1980, la pratique de la crémation funéraire était marginale. Elle concernait à peine 1 % des funérailles et était réalisée par des publics au profil bien particulier : militants « libres-penseurs », francs-maçons, athées, etc. Aujourd’hui, plus de 43 % des funérailles aboutissent à une crémation. Et dans quelques années, cette pratique sera sans doute majoritaire.
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Les travaux de Claude Lévi Strauss ont montré que les rites funéraires révèlent le fonctionnement d’une société. Mais quelque chose qui était resté inchangé depuis des millénaires a bougé de façon tectonique en seulement 40 ans, c’est spectaculaire. Nous sommes dans une période d’accélération historique, de rupture…
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