Aspas Doubs est inquiet. « Le plan de chasse 2024-2025 prévoit de tuer au maximum 600 chamois », précise Jean Chapuis, délégué de l’association dans le département. « Ils étaient protégés dans le passé. Aujourd’hui, ils sont détruits au nom de l’ignorance et des intérêts des forestiers et des chasseurs qui les considèrent comme nuisibles, malgré l’absence de dégâts forestiers et agricoles avérés et documentés. Ils ne posent aucun problème à notre environnement. »
“L’intérêt est de les protéger”
Il estime que leur nombre est en baisse de près de 30 %. « Leur destruction par centaines, chaque année, pose selon nous un problème écologique », estime le naturaliste. « On peut estimer leur population ici à environ 2 000 habitants. Leur densité est inférieure à un mammifère pour 100 hectares boisés, bien en deçà de la capacité de charge de nos écosystèmes. Leur taux de croissance naturel est d’environ 15 % par an et le lynx, prédateur naturel et légitime, régule environ 15 % des populations chaque année. Aucune destruction de chamois par l’homme n’est donc légitime. L’intérêt général n’est pas de les persécuter mais de les protéger. »
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La Fédération départementale des chasseurs du Doubs (FDC 25), ainsi attaquée, apporte ses précisions et pointe une grossière erreur dans les propos et dans les chiffres avancés par Aspas et reproduits sur les affiches qu’elle diffuse actuellement sur ses réseaux. « Les prélèvements sont encadrés par l’Etat », souligne Thibaut Powolny, responsable environnement à la FDC 25. « Les chasseurs font chaque année des propositions qui sont évaluées par la Direction départementale des territoires et les forestiers publics et privés. Après plusieurs réunions et débats au sein du Comité départemental de la chasse et de la faune (CDCFS), composé du préfet, des représentants agricoles, des scientifiques, des trappeurs de loups et des associations comme France Nature Environnement (FNE), la LPO ou encore Aspas, le massif d’échantillons est attribué. »
« 440 chamois en moyenne seront abattus »
Le plan de chasse 2024-2025 a défini une fourchette entre 425 chamois minimum et 594 chamois maximum à prélever, quantités en deçà et au-dessus desquelles on ne peut aller. “Nous avons choisi d’attribuer un maximum de 478 bracelets, sachant que cette note ne sera atteinte qu’à 80-85%, taux effectif atteint chaque saison”, précise Thibaut Powolny. « En fait, nous estimons qu’en moyenne 440 chamois seront abattus. On est loin des 600 déclarés par Aspas. Leur chiffre est trompeur. Nous ne sommes pas des destructeurs. Au contraire, nous nous inscrivons dans un processus de gestion adaptative. Notre estimation de la portée maximale était inférieure à celle utilisée dans le CDFCS. »
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Le FDC 25 doute des autres chiffres avancés par Aspas, notamment sur la population de cette espèce. « On ne peut pas dire combien de spécimens sont présents dans le Doubs. Nous effectuons l’estimation la plus précise possible en tenant compte des marges d’erreur. Notre dernier comptage sur le site de référence révèle une baisse du nombre de chamois. La plage d’échantillonnage en a tenu compte. Enfin, contrairement aux affirmations d’Aspas, forestiers et agriculteurs signalent les dégâts causés par ces animaux. On ne peut pas dire qu’ils n’en font pas du tout ou qu’ils sont négligeables. »
France
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