Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, la tempête Ciaran a balayé les côtes du Finistère et a balayé l’intérieur des terres. Des pointes de vent de plus de 210 km/h sur les côtes, 140 km/h à l’intérieur, ainsi que des vagues atteignant 21 m de haut, ont provoqué des dégâts matériels considérables, arrachant une grande partie des arbres, des lignes électriques et des toitures du département. dans quelques heures… Du jamais vu depuis l’ouragan de 1987.
Logonna-Daoulas, commune et petite presqu’île face à sa grande sœur Crozon, a été dévastée par un véritable couloir de vent qui a également ravagé la forêt domaniale de Landévennec, avant de poursuivre sa route infernale vers les terres. Un an plus tard, outre le souvenir des voitures écrasées et des toits arrachés, ce sont les arbres, ou plutôt ce qu’il en reste, qui restent les cicatrices de cet « ouragan » dévastateur. Et beaucoup d’entre eux sont tombés sur la route de Bendy, à l’extrémité de la péninsule, coupant ainsi les habitants du reste du monde pendant plus de trois jours. « Nous n’avions plus d’électricité, le réseau était irrégulier, nous étions littéralement enfermés dans nos maisons à cause d’arbres centenaires qui tombaient subitement… et qui bloquaient notre seule voie vers l’extérieur ! », se souvient Henri, 76 ans.
Pendant cinq mois, la mairie a été contrainte de fermer l’accès à ses 30 km de sentiers, en grande majorité côtiers. Même si ces derniers ont pu être « déblayés au maximum » et rouvrir récemment, grâce au soutien de citoyens bénévoles et des services techniques de la mairie, les intempéries et les précipitations des derniers mois ont considérablement ralenti les efforts. , et continuent de précipiter l’érosion du littoral. « Le Conseil départemental avait alloué à chaque commune un budget de 5 000 euros pour aider à réparer ce type de dégâts, mais nous n’avions toujours pas d’élagueurs disponibles, ou à des tarifs indécents », confie Yves Guignot, adjoint à l’environnement. « Nous avons dû gérer différemment, comme beaucoup d’autres. »
« Les compagnies d’assurance n’ont pas toujours joué le jeu »
Début novembre 2023, jusqu’à 1 100 pompiers du Finistère étaient sur le front, à hauteur du Ciaran. Le bilan humain a été relativement limité avec 3 blessés graves et 54 blessés légers. Or, un agent d’Enedis a été électrocuté lors d’une intervention sur une ligne à Pont-Aven, deux jours après la tempête, qui a privé d’électricité un foyer sur deux dans le Finistère.
Un an plus tard, il y a toujours du travail dans les communes, notamment côtières, et les particuliers sont toujours empêtrés dans les démarches administratives des assurances, des expertises et des travaux. Même combat pour les agriculteurs, dans la désolation totale pour certains. Comme la maraîchère bio Sandrine Gawron, à Plougastel-Daoulas, dont les 2 hectares de fermes et serres froides ont été ravagés et pliés. « Nous devions recevoir 20 000 euros », se souvient-elle. « Les dégâts, destructions et récoltes perdues sont estimés à 200 000 euros. Et au final, nous avons eu 7 000 euros… Il faudrait nous indemniser, mais quand ? »
Les Finistériens font encore le point sur Ciaran, mais s’inquiètent davantage de la saison des tempêtes qui s’apprête à démarrer. « Nos bâtiments, même dans les villes plus fortifié comme Brest, ont été clairement endommagés», raconte Ewen, Brestois de 42 ans. « Les compagnies d’assurance n’ont pas toujours joué le jeu ; l’Etat ne se rend pas non plus compte de ce que notre département a subi il y a un an. Les prochaines rafales de vent vont faire mal. Et qui va payer ? »
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