l’essentiel
Dans ses réserves, la Ville regorge de trésors, qu’il s’agisse de manuscrits ou de mobilier. Ce sont des objets qui doivent être constamment soignés, restaurés et étudiés, et ce sont les services d’Hélène Lagès, directrice du service du patrimoine historique, des musées et des archives qui en ont la charge.
La sacristie de la chapelle des Pénitents Blancs de la rue de l’Écluse vient de recevoir en ses murs un objet liturgique monumental nouvellement restauré. Il s’agit d’un candélabre de plus de 2 mètres de haut qui a une longue histoire et qui aurait pu disparaître. C’est Hélène Lagès, directrice du Centre du patrimoine historique qui en parle le mieux.
« L’église Saint-Étienne de Villeneuve-sur-Lot gardait autrefois dans son sous-sol un beau lutrin de près de deux mètres de haut, en coque de noix, le plus poussiéreux possible. Déposé dans les réserves du musée Rapin en 1973, sa fiche d’inventaire le décrivait comme constitué de trois parties imbriquées : une base triangulaire supportée par trois pieds ornés de feuilles d’acanthe, un élément intermédiaire sculpté de têtes d’anges et un double bureau coiffant l’ensemble, composé de deux lyres avec au centre un tronc de palmier. Mais il ne s’agissait pas réellement d’un pupitre, comme cela avait été découvert lors d’une précédente restauration.
“On ne connaît pas l’histoire du candélabre”
« Il s’agit en fait d’un grand candélabre destiné à accueillir une grosse bougie. Une fois restaurée, pour retrouver son éclat d’antan, elle a subi, il y a une vingtaine d’années, des dégâts des eaux qui l’ont fragilisée et lui ont fait perdre de sa superbe : soulèvement de la matière, dégradation de la dorure, manques importants… ».
C’est cette année-là que la décision d’une restauration fut prise. « Un travail assez long, puisqu’il a fallu 156 heures de travail au total à une équipe de trois restaurateurs, Mélissa et Etienne Réglat, assistés de l’assistance technique Tiziana Mazzoni pour arriver à ce résultat qui enrichit la collection d’objets religieux appartenant à la Ville ».
Mais, un dernier mystère demeure autour de ce candélabre. « On ne sait rien de son histoire avant 1973, date de son dépôt dans les réserves du musée Rapin. Si l’on sait qu’elle se trouvait dans un sous-sol de l’église Saint-Étienne, on n’en sait pas plus sur son parcours. Si, par sa décoration, on pense qu’elle est datée du XVIIIe siècle, c’est tout. Il n’y a pas de signature, pas d’atelier défini… Nous pensons que oui. C’est une production locale, mais pour quelle église, pour quelle chapelle. C’est pourquoi toutes les restaurations réalisées sont documentées et réversibles. Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est l’évolution des techniques et de la science : si dans quelques décennies, de nouvelles techniques non intrusives se développent, il faudra pouvoir savoir ce qui a été fait, avec quelles techniques et quels produits. « Que ce soit sur ces objets, sur des tableaux ou sur des documents écrits, c’est toujours la même démarche, le même état d’esprit de la part des restaurateurs » ajoute Hélène Lagès.
« Un enrichissement permanent des collections »
Et le travail des archives ne s’arrête pas à la restauration de ses collections. « Si les archives municipales ont pour missions principales de collecter et de conserver les documents produits et reçus par les différents services de la Ville, à des fins juridiques, elles sont aussi le lieu de sauvegarde de sa mémoire » explique Hélène Lagès. « Grâce aux dons et aux achats de documents anciens, nos collections s’enrichissent et apportent souvent un éclairage nouveau sur certains événements. »
« Nous ne disposons que de quelques documents sur la période médiévale de la ville », poursuit Hélène. « L’exemple de la city charter dans un musée aux Etats-Unis montre bien que de nombreux documents sont disséminés à travers le monde, dans des collections privées, dans des bibliothèques, dans des musées… Quand on en a l’occasion et surtout les moyens, on s’efforce d’acquérir nouveaux documents ».
Ainsi, cet été, lors d’une vente aux enchères, la ville a pu acquérir une lettre datée de 1652 et adressée au duc de Bouillon. « Il s’agit d’une lettre relatant le siège de Villeneuve lors de la Fronde de 1652. C’est un document très important pour l’histoire de la ville. L’auteur a même joint un plan de la ville avec la localisation des troupes assiégeantes.
Un document qui explique également, à la lumière de nos connaissances actuelles, la raison de la destruction des tours et murs de la bastide. Des trésors qui nous plongent dans l’histoire de la bastide, sa construction, sa vie et donc notre patrimoine.
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