Approvisionnement alimentaire et pétrolier, continuité énergétique, mais aussi contrôle des forages : le préfet de Guyane, les maires des communes isolées et la collectivité locale se préparent à une sécheresse sans précédent.
Avec un déficit pluviométrique de plus de 50% et un niveau d’eau de la rivière inférieur à la normale, le sécheresse exceptionnelle cette fin d’année devient la priorité du préfet de Guyane, des maires des communes isolées et de la collectivité locale.
Lors d’une réunion organisée ce mercredi, plusieurs mesures liées au plan (ORSEC) ont été présentées par le préfet, les maires de communes et la CTG afin de soutenir les communes les plus isolées.
Parmi les priorités : la sécurité sanitaire des habitants et la continuité de l’approvisionnement en biens essentiels dans les zones les plus touchées
Un nouveau plan de vigilance
« Sur l’île de Cayenne et la commune de Saint-Laurent, il n’y a aucune difficulté d’accès à l’eau, mais on constate des augmentations ponctuelles de la salinité. Les personnes souffrant d’insuffisance rénale pourront trouver des bouteilles d’eau dans les centres de dialyse », précise Antoine Poussier, préfet de Guyane.
Plus en amont, dans les communes des deux rivières, où les forages sont plus impactés, plusieurs mesures seront également prises : « un plan de suivi de situation a été mis en place au niveau des différents forages afin de pouvoir réagir rapidement en cas de problème d’accès à l’eau. »
Transports adaptés
En matière de transport, des dispositions seront également prises compte tenu de la situation critique.
« Différentes solutions ont été évoquées, notamment pour le secteur scolaire, qui concerne 200 élèves. Nous trouverons des moyens de transporter les élèves pour qu’ils puissent se rendre à l’école et rentrer chez eux. Nous réfléchissons activement à des mesures qui permettront la continuité de l’enseignement. Pour les enseignants, la CTG a priorisé les vols pour leur permettre de regagner leur lieu de travail à la rentrée. », continue d’expliquer Antoine Poussier, préfet de Guyane.
Alimentation en air
Pour tout ce qui concerne l’approvisionnement alimentaire, tout se fera par voie aérienne.
« La CTG a annoncé ce matin l’augmentation des capacités de fret de Guyane Air Flag et un recours aux forces armées vers Camopi, Grand-Santi et Maripasoula. En ce sens, nous avons demandé à la DGCOPOP d’être attentive à la hausse des prix dans cette situation de tension d’offre.. »
Continuité énergétique
Également impacté, le transport des hydrocarbures se fera également par voie aérienne.
« Pour assurer la continuité énergétique et le fonctionnement des centrales thermiques des communes de Maripasoula et Papaichton, où huit tonnes de combustible sont nécessaires par jour, EDF a constitué des stocks et est prêt à effectuer des ravitaillements par hélicoptère entre Grand-Santi, Maripasoula et Papaichton. »
Parallèlement, une sollicitation a également été adressée aux forces armées concernant une éventuelle dégradation des conditions de navigation au Grand-Santi, qui nécessiterait un approvisionnement direct.
Plusieurs mesures concrètes ont déjà été prises par l’État, parmi lesquelles :
« La demande de moyens aériens aux armées, le renforcement de la sécurité civile avec l’arrivée de huit personnes en provenance de Paris, et un arrêté provisoire en période d’étiage qui rend obligatoire le port du gilet de sauvetage. »
Face aux moyens d’urgence déployés de manière ponctuelle, l’Association des maires de Guyane alerte sur la nécessité de désenclaver les communes isolées.
» Avec le réchauffement climatique, ce type de situation risque de se répéter régulièrement. Il devient urgent de prendre des mesures pour désenclaver ces communautés isolées. Aujourd’hui, ce sont des solutions qui arrivent encore tard », conclut Michel-Ange Jérémie, maire de Sinnamary et président de l’Association des maires.
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