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POLITIQUE – Le gouvernement cherche à faire des économies. Avec une dette qui s’envole et un déficit public qui se creuse, toutes les pistes méritent d’être explorées. Les députés macronistes, étroitement associés à la réflexion, ont fait une découverte : la mise en place d’une deuxième journée de solidarité. Ainsi, depuis celle mise en place en 2004 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, les salariés travaillent un jour » gratuitement », sans recevoir le fruit de leur travail.
L’argent qui leur est normalement dû est versé à la succursale » autonomie » de la Sécurité Sociale, qui finance des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées. Initialement marquée aux alentours du lundi de Pentecôte, cette journée de solidarité consiste aujourd’hui dans la plupart des cas en la suppression d’une journée de RTT.
Une idée en apparence louable, mais qui fait peser une lourde charge sur les salariés à faibles revenus. D’autant que les employeurs, par définition, ne participent pas à cet effort national. Le projet de certains députés, soutenus par le ministre de l’Économie Antoine Armand qui a expliqué avoir trouvé l’idée « très intéressant »est donc de mettre en place une deuxième journée de solidarité. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a déclaré : « ouvert aux évolutions », tandis que celui du Budget Laurent Saint-Martin déclarait le 29 octobre sur TF1 : « Cela fait partie des débats que nous aurons au Parlement, le gouvernement ne l’a pas proposé mais je crois que certains parlementaires veulent le présenter. » Selon lui, « Tout ce qui permet à notre pays de montrer que nous pouvons travailler plus dur pour participer à l’effort de relance va dans la bonne direction ».
« Une journée sans dividendes »
A l’annonce de cette proposition, les dirigeants de La France insoumise s’y sont montrés franchement hostiles. « Nous pouvons aussi supprimer les congés payés »a ironisé le président de la commission des Finances Éric Coquerel, qui regrette que « le coût du capital pèse sur le travail ». En ce sens, son collègue Manuel Bompard, également coordinateur de LFI, critique un “mauvaise idée” : “C’est toujours la même chose, on fait payer les gens” mesures d’économies. Sur France 2 ce 30 octobre, le député de Marseille a mis une autre idée sur la table : « Une journée de solidarité sans dividendes. Ce jour-là, les dividendes versés aux actionnaires iraient dans les caisses de l’État. Il y a de l’argent à gagner là-bas..
“Nous devons commencer le problème par le bon côté”a également fait valoir la députée LFI Clémence Guetté sur France Info. Selon elle, “Les Français travaillent déjà beaucoup” et il serait donc plus juste de “trouver d’autres sources de financement”. Par exemple en faisant « payer trop de dividendes ». “On peut trouver des milliards d’euros de plusieurs manières”défend celui qui plaide pour “Obtenir de l’argent dans les poches de ceux qui ont beaucoup”. Un rapport du Sénat évalue à 2,4 milliards d’euros les recettes qui rentreraient dans les caisses de l’Etat avec la mise en place d’une éventuelle deuxième journée de solidarité.
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