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“Ça fait peur, le projet est disproportionné”

Une première demande de permis a été déposée en 2023, mais a été annulée suite à un recours au Conseil d’État, notamment pour la partie nord du projet Samaya, nous y reviendrons. Si l’annonce de cette nouvelle demande de permis a de quoi en réjouir certains, parmi les habitants du bas de Bondry, juste derrière le chantier, c’est la douche froide. Densité, intimité et mobilité sont les points noirs relevés par les riverains rencontrés.

L’ancien site Benelmat devrait accueillir près de 1.000 logements. ©JD’H

Une densité alarmante

Avec ses 1 038 logements pour 11 hectares, le projet Samaya tourne autour de 95 logements par hectare, là où le plan d’aménagement territorial préconise une densité minimale de 40 logements/ha. Ce qui inquiète les riverains sur ce premier point. “Je suis très inquiet, c’est très intense, Marie-Christine s’explique d’emblée. Cela m’attriste, nous avons déjà deux voitures par maison et les rues sont déjà saturées. Il y a déjà assez de population à Limelette. Mais ici, nous devenons la banlieue bruxelloise.» Elle nous apprend également que les habitants des rues et enclos environnants (ceux de l’avenue Albert 1er) se mobilisent contre le projet.

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Son voisin, Alain, partage les inquiétudes. “C’est effrayant. Le projet est disproportionné : les immeubles sont trop grands pour le quartier (nous parlons d’une tour de 11 étages). Il faudrait plutôt se rapprocher des 40 logements par hectare recommandés.» En l’état, les deux voisins sont contre.100% » de telles constructions, mais ne ferment pas la porte à un projet plus raisonnable avec la construction de maisons par exemple.

Alain est contre le projet dans son état actuel. Pour lui, il faudrait arriver à ce qui est préconisé, soit 40 logements par hectare. ©JD’H

mobilité, “un désastre”

Alain évoque également la mobilité, autre point noir du projet. “C’est catastrophique. Pour accéder au quartier, il n’y a qu’une seule entrée et qu’une seule sortie… et le pire c’est qu’ils envisagent de fermer le passage à niveau. Ainsi, l’intégralité du passage se fera uniquement depuis l’avenue de Masaya et via l’avenue Albert 1er (carrefour côté rue de l’Europe). Et avec la fermeture du passage à niveau, toute mobilité sera transférée vers les deux carrefours et il faudra contourner par l’Avenue Des Droits de l’Homme puis par l’Avenue des Combattants pour accéder au centre d’Ottignies. “Limelette sera totalement isolée du centre d’Ottignies et aux heures de pointe, tout sera bloqué. Nous parlons de plus de 2 000 habitants et de leurs voitures.»annonce Nicole, qui avait déjà déposé un premier recours pour la partie nord de Samaya l’année dernière. Si l’aménageur explique que le quartier favorisera les mobilités douces via sa proximité avec la gare, Nicole n’y croit pas, tout comme ses voisins. Et le projet ne prévoit qu’un grand parking et une place par logement. Ce qui fait craindre un embouteillage dans les rues, avenues et enceintes avoisinantes déjà saturées.

Vue du futur projet Samaya de l’autre côté de Limelette. ©EDA

«Ils auront une vue directe sur nos assiettes»

Outre la mobilité, un autre problème se pose pour Nicole et les habitants du Clos Marcel Ancion : « l’ombre est trop forte ». Richard et Jacqueline s’inquiètent notamment de la hauteur des appartements, “coincés derrière le talus et la voie ferrée”. “Ils auront une vue directe sur nos assiettes.” Enfin, la question des inondations est également évoquée par un habitant : « Plus on coupe d’arbres, plus l’eau avance. »

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Juste derrière Richard, devraient se dresser des appartements sur trois étages (en plus du rez-de-chaussée). Il craint des problèmes d’inondations et d’ensoleillement. ©JD’H
 
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