l’essentiel
Lors d’une conférence sur la transition écologique à Millau, Olivier Obin, docteur en géographie et consultant, a rappelé les vulnérabilités du territoire… et sa nécessaire adaptation.
Les prévisions climatiques le confirment. En 2050, à Millau comme partout en France, le thermomètre affichera en moyenne 2,7°C de plus. Une réalité à laquelle sont déjà confrontés les professionnels du tourisme, pour qui faire face au changement climatique constitue un véritable casse-tête.
Dans son rapport, le GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique) rappelle que « le changement climatique modifie la fréquence, l’intensité, l’étendue, la durée et le moment d’apparition des phénomènes météorologiques et des extrêmes climatiques, et peut porter ces phénomènes à des niveaux sans précédent. Face aux inquiétudes, l’Office de tourisme de Millavois a organisé début octobre sa traditionnelle manifestation « apéro-tourisme » pour évoquer ce sujet d’actualité brûlant.
Sécheresses, inondations… un avenir trouble
Docteur en géographie, consultant spécialisé en tourisme, sports de nature et aménagement du territoire, Olivier Obin, a rappelé les enjeux de demain. Et ils sont nombreux. A commencer par les événements météorologiques comme les inondations « qui peuvent avoir un impact sur les installations, comme les campings en bord de rivière ». Mais aussi canicules et incendies de forêts, où là encore des équipements comme les bâtiments subiraient les dommages collatéraux d’un changement climatique déjà bien avancé.
Une autre conséquence est le retrait et le gonflement des sols argileux avec des effets délétères sur les fondations des maisons. « Mais à Millau, nous ne sommes pas si soumis à ce phénomène, rassure le consultant. Nos sols ne sont pas, comme dans le nord de la France, composés majoritairement d’argile.
L’attractivité en question
Incendies de forêts, sécheresses répétées ou prolongées, problèmes d’approvisionnement en eau potable, baisse des débits des rivières : pour le Tarn, les prévisionnistes tablent sur une baisse du débit de 30 à 40 % d’ici 2050. Sans oublier les effets du tourisme sur les milieux naturels, qui sont De plus en plus difficile à accepter pour les riverains, a rappelé Céline Delagnes, directrice du syndicat mixte du bassin versant Tarn-amont. La photo fait transpirer. Ainsi, tous ces événements, avérés ou attendus, vont, indéniablement, affecter l’attractivité du territoire.
«Nous observons des effets indirects de la canicule», précise Olivier Obin. « Les incendies de forêts entraînent une dégradation des paysages et de l’image du territoire. » Mais au-delà de la notoriété des terres du Sud Aveyron, la qualité du séjour des touristes est déjà dégradée par tant de « points de vulnérabilité ». “L’une des conséquences indirectes est la production et l’entrée en vigueur de réglementations interdisant l’entrée sur certains territoires.” Un phénomène déjà observable dans les massifs.
Face à ce sombre tableau, les professionnels du tourisme s’emploient déjà à améliorer les conditions de séjour, son image et sa notoriété pour mieux profiter de ses nombreux atouts. “Ce qui est bien, c’est qu’ils ont pleinement conscience de ce problème et cherchent des solutions de leur part, ou du moins savoir impacter et être impactés le moins possible”, confirme Laetitia Raisin-Robert, directrice adjointe de Millau. Office de tourisme des Grands Causses.
Une volonté de réduire au maximum son impact
Quelles solutions ? « La diversification de l’offre, de l’activité, l’évolution de la communication, le développement de l’intersaison, le ciblage d’une clientèle locale, le développement d’offres et de séjours écoresponsables et sans voiture » ne sont que quelques-unes des pistes. soulevée par le géographe.
D’autres existent. “Le développement des îlots de fraîcheur, une meilleure gestion des ressources en eau, une bonne gestion de l’énergie et une réelle anticipation des risques notamment”, poursuit Olivier Obin pour qui, l’intelligence collective et individuelle permettra de créer des économies alternatives, différentes selon le milieu. d’activité. »
Interrogé sur les atouts du territoire, le géographe ne répond pas autre chose. « La présence de l’eau et l’attractivité des loisirs toute l’année sont de véritables atouts du Sud Aveyron », assure-t-il. Toutefois, les sports de plein air constituent une activité de niche. , cela ne nourrit pas l’économie touristique sur l’ensemble du territoire.
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