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“La Garonne a débordé la digue trois fois en deux jours”

CDans la matinée du dimanche 20 octobre en Gironde, les eaux de crue se retirent et le niveau d’alerte aux crues a été dégradé de l’orange au jaune. Plus de peur que de mal. L’eau s’est paisiblement retirée de la promenade des quais de Bordeaux. Les quelques voies fermées rouvriront. Et samedi soir, la soirée a été calme pour les pompiers.

Un peu moins pour Xavier Crabey, qui habite au bout du chemin de Guiteronde, à Villenave-d’Ornon. « Cela a commencé vendredi soir, avec de l’eau devant chez moi. Puis samedi matin. Et hier [samedi, NDLR] Le soir encore, mon voisin et moi étions là, grattant pour faire des tranchées d’évacuation. La Garonne a débordé la digue trois fois en deux jours. »

Bienvenue sur l’Île des Juifs, qui n’a une île que le nom. L’endroit est atypique. Au bout d’un chemin privé desservant des carrières, des montagnes de déchets inertes laissent place aux rangs de vignes, puis à la rivière. Tout en bordure, une maison isolée divisée en deux logements. « Un morceau d’histoire et de nature en ville », explique Xavier Crabey, qui vient de retirer un sac de sable de l’entrée de ce logement qu’il loue depuis dix ans. « Le bâtiment est un ancien chai du Château de Guiteronde, qui date de 1535. C’est sur ce domaine que des religieuses ont inventé le canelé bordelais. »

Il est difficile de vivre plus près de l’eau. « Pourquoi vivons-nous ici ? Écoutez ce silence. Vous entendez les oiseaux. On croise aussi des cerfs et des sangliers », explique cet ouvrier du bâtiment amoureux de la nature et qu’il affirme bien connaître. « La Garonne est un grand fleuve tranquille. Comparé à une petite rivière sujette à des crues soudaines, nous n’avons jamais de problème. »

Travaux en vue

Ou presque : « Le seul souci, c’est la submersion et la rupture de la digue. Pendant dix ans, nous n’en avons pas eu. Mais en mars dernier, j’étais tranquillement dans le jardin lorsque j’ai entendu un énorme craquement. La digue avait cédé. Les pompiers ont calculé que le débit de la fuite était de 25 mètres cubes par seconde. Des centaines d’hectares ont été inondés. »


Lors des crues du mois de mars, la digue a cédé et la crue a gravement affecté le secteur de la Guiteronde et des sentiers.

Voir B.

Depuis, il vit avec les aléas du fleuve. Un batardeau est installé en permanence à la porte d’entrée. Ce week-end encore, il a été utilisé. « Regardez, on voit encore le chemin de l’eau : de la digue à ma fosse septique, puis un torrent jusqu’à ma porte. Mon batardeau fait maison a tenu, l’eau n’entrait pas. Elle montait jusqu’à ce point : 15 cm de haut. »

« La Garonne est un grand fleuve tranquille. Comparé à une petite rivière sujette à des crues soudaines, nous n’avons jamais de problème”

Selon lui, le phénomène se produit « à chaque fois que les marées hautes se conjuguent avec des pluies en amont de la Garonne et de ses affluents. Cela crée des accumulations d’eau qui se réunissent ici. »

Villenavez ne désespère pas d’un avenir plus sec. « Cela doit faire vingt ans que cette digue n’a pas été entretenue. Apparemment, Bordeaux Métropole aurait débloqué des fonds pour un projet de renforcement de la digue. Normalement, cela devrait atteindre la hauteur des enjeux que vous voyez ici. On parle également d’enfoncer les palplanches en profondeur dans le sol. En attendant, la Métropole est très réactive dès que j’en fais la demande. »

Regard sur la rivière et le vignoble : « Sans perspective de travaux sur la digue, il faudrait partir d’ici. Et ce serait déchirant.

 
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