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« Nous nous sommes battus pour sauver le millésime 2024 »

CC’est la magie des portes ouvertes des Graves, vignoble de la rive gauche de la Garonne. Les amateurs de vins déambulent de château en château à la recherche de bonnes bouteilles et de belles histoires. Celui de la famille Guérin-Cante à Castres-Gironde mérite une halte. Derrière les portes du Château Saint-Hilaire, le long de la RD 1113, un demi-siècle d’agriculture biologique attend le visiteur.

«Mes parents Denise et Gabriel Guérin ont créé un véritable domaine viticole en 1970 avec le Clos de la Périchère, puis, quelques années plus tard, ils ont concrétisé leur projet avec les vignes du Château Saint-Hilaire», rembobine leur fille, Hélène Guérin- Cante, responsable de cette exploitation agricole de 15 hectares sur les communes de Portets, Castres et Saint-Morillon. À l’époque, ils exploitaient leur ferme dans le respect de l’agriculture biologique selon la méthode Lemaire-Boucher. « Nous pensions qu’ils étaient un peu fous. Mais ils ont toujours tenu ce cap », ajoute le vigneron. Depuis cinquante ans, ses vignes sont protégées de l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse.


Mère et fils Guérin-Cante dans le chai à barriques.

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Le bio dans leur ADN

« Dans les Graves, le Château Saint-Hilaire est l’un des pionniers de l’agriculture biologique, au même titre que le Château Méric à La Brède ou les vignobles Labuzan à Portets », liste Hélène Guérin-Cante. Il n’est pas question de changer de philosophie malgré les innovations et le changement climatique. Clément Cante, le fils d’Hélène, termine ses diplômes d’ingénieur agronome en 2021 et rejoint la propriété. « Nous avons connu plusieurs années difficiles avec la grêle, le mildiou et la canicule. Mais pas question de remettre en cause les méthodes d’agriculture biologique. »

Cette conviction a un prix : la présence humaine dans les vignes. « Nous vendangons à la main pour une meilleure sélection des raisins », assure Hélène. « Et il faut lutter contre le mildiou avec des traitements préventifs (à base de cuivre). L’année 2023 a été terrible. J’ai beaucoup appris. Je me suis battu pour sauver la récolte cette année », poursuit Clément qui a renommé le millésime 2024 : « C’est Moïse sauvé des eaux. Nous avons récolté un peu plus tôt pour éviter la pourriture. De ce fait, le vin sera un peu plus frais et plus acide. Mais il a fallu s’adapter. »

Troisième génération

Hélène Guérin-Cante a repris les rênes de l’opération au début des années 2000. Un véritable choix familial pour cet ancien professeur de lettres classiques. « Mais je n’ai pas regretté ce virage personnel, le vin est devenu une véritable passion. » Son fils Clément Cante, aujourd’hui âgé de 28 ans, n’a pas hésité. «C’était une évidence. Nous ressentons les effets de la crise du vin sur nos ventes. Mais nous nous battons chaque jour pour gagner de nouveaux clients. »


Mère Hélène Guérin-Cante, au Château Saint-Hilaire à Portets, est entourée de ses deux enfants Clément et Claire dans les nouveaux chais.

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