The guest at Le Carré is Philippe Chapuis alias Zep

Chaque semaine, L’Invité.e au Carré, c’est un grand entretien avec une personnalité – un penseur, un défenseur de l’environnement, un scientifique ou un acteur du monde politique –, pour retracer le fil de sa vie et comprendre ce qui a façonné ses idées et motivé ses combats.

Quels sont les racines profondes de ses convictions et les moments clés qui ont façonné ses engagements ou ses actions ? Quelles ont été les expériences et influences marquantes, les sources d’inspiration et les rencontres décisives qui ont construit sa vision du monde ? L’occasion de découvrir comment son histoire personnelle entre en résonance avec les grands enjeux de notre époque.

Zep parle de ses débuts et de son rapport au dessin, « Le dessin en général, l’acte de dessiner « sensibilise ». J’ai beaucoup dessiné pour des associations au début car c’étaient les seules qui m’embauchaient, je faisais souvent aussi du bénévolat à travers le dessin. J’ai fait la chronique de personnes qui travaillaient avec des personnes handicapées, des personnes travaillant dans les services sociaux, pour des causes environnementales. Cela a forgé mon éveil social, cela m’a obligé à rencontrer des gens vraiment engagés pour changer le monde. .»

Il a commencé à dessiner des arbres il y a longtemps, fasciné, il dit qu’un lien s’établit avec eux.

ZEP, un designer sensible à la cause écologique

Dès son plus jeune âge, Philippe Chapuis se passionne pour le dessin et la musique. Son surnom rend hommage à son groupe préféré, Led Zeppelin. C’est le succès de Titeuf, lancé en 1992, qui le propulse sur le devant de la scène avec plus de 20 millions d’exemplaires vendus. Son héros séduit des générations, mais Zep n’hésite pas à explorer d’autres styles, notamment avec L’histoire d’un homme en 2013, ou dans l’album La fin en 2018, un thriller écologique décrivant un univers apocalyptique, terrain graphique très éloigné de son dessin humoristique habituel. Pour les 30 ans de Titeuf l’année dernière, Zep a signé un 18ème volume, Suivez la mèche qui faisait la part belle à des sujets tels que le changement climatique, les droits des animaux ou encore le végétarisme. En décembre dernier, Titeuf est même venu en aide aux océans. Le dernier travail de ZEP qui sort cette semaine, ZEP, Dessine le monde est le résultat de deux années d’échanges avec le journaliste Romain Brethes. Ce livre montre des facettes plus organiques de sa personnalité, bien au-delà de Titeuf et du Guide du Zizi sexuel.

Titeuf, an environmentalist figure?

ZEP considère Titeuf comme son double enfantin, c’est aussi un personnage qui lui propose une rencontre régulière avec l’enfance : « Ce n’est pas une enfance que je vais voir en tant qu’adulte, mais je me mets à la place de ce petit personnage et je visite le monde en essayant d’avoir le look de ce personnage. C’est étrange car un enfant qui a plus de 30 ans maintenant, il a déjà traversé plusieurs générations. Le Titeuf que j’ai dessiné en 1992 n’est pas celui d’aujourd’hui. J’aime avoir cette rencontre régulière avec l’enfance dans le monde d’aujourd’hui qui est souvent anxiogène. Le regard de Titeuf est inquiet même s’il rit de tout car l’humour est comme un guide de survie. Titeuf se pose des questions sur des sujets entre guillemets adultes, dont l’environnement. »

“Drawing the world, conversations with Romain Brethes” Editions de la Rue de Sèvresau cours d’une conversation nourrie par les œuvres de Zep, le livre revient sur son parcours, son rapport au monde d’aujourd’hui et ses œuvres réalistes.

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