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« La prochaine étape logique est qu’une enquête soit menée »

Le soldat américain a notamment expliqué que les tireurs d’élite enrôlés dans « son » unité avaient pour mission d’abattre les hommes qui se trouvent dans la zone de combat. Il n’existe aucune limite d’âge, donc toute personne en âge de combattre est une cible (même si elle n’est pas armée et ne représente aucune menace directe).

Les personnes qui tentent d’évacuer les cadavres sont également des cibles. Les tireurs d’élite d’élite étant parmi les plus compétents dans leur domaine, ils étaient capables de cibler un individu à près de 1,2 km.

Les investigations de Younis Tirawi ont également permis de démontrer que certains membres de « Refaim » possèdent la double nationalité. La plupart viennent des États-Unis, d’autres d’Italie, de et d’Allemagne. Et au moins un Le Belge en fait également partie. Il s’agit d’un jeune homme d’une vingtaine d’années qui vit depuis longtemps à Bruxelles. Ce militaire est parti en Israël après avoir répondu à un appel pour servir son autre pays, mais il est revenu, au moins une fois, en Belgique après sa mission à Gaza. En divulguant cette information, Younis Tirawi – dont les travaux ont notamment été utilisés par l’Afrique du Sud pour déposer une plainte devant la Cour internationale de Justice contre Israël – a rappelé que les États tiers concernés devraient se référer au droit international, mais aussi agir devant leurs tribunaux nationaux, pour poursuivre leurs soldats impliqués dans les crimes de guerre.

La protection des humanitaires passe aussi par leur santé mentale : « Partout dans le monde, soignants et humanitaires s’effondrent »

En Belgique, l’Association belgo-palestinienne (ABP) en a pris note. Et mercredi, Alexis Deswaef et Véronique van der Plancke, conseil de l’ABP, ont déposé plainte à Bruxelles, avec constitution de partie civile.

Objectif : tribunal correctionnel

« Les faits dénoncés par ce journaliste d’investigation constituent clairement un crime de guerre, tant au regard du droit international, mais aussi au sens de notre Code pénal belge »explique Alexis Deswaef à Le Libre. L’avocat précise que de nombreux articles de presse révélés ces dernières semaines font état de victimes civiles tuées par des tireurs embusqués, ce qui a également été dénoncé par les organisations humanitaires. « À la lumière de toutes ces révélations, l’ABP – qui, dans le cadre de son objet social, a le droit d’engager des actions en justice pour défendre les droits du peuple palestinien – a déposé une plainte comme elle l’a déjà fait pour d’autres crimes de guerre »poursuit l’avocat.

« Jamais un soutien aussi indéfectible n’a été apporté pour permettre de mener jusqu’au bout un crime contre l’humanité »

Il y a quatre ans, l’asbl avait en effet porté plainte contre une Belgo-Israélienne impliquée dans la colonisation des territoires palestiniens. L’enquête est terminée, mais le parquet fédéral a demandé des tâches supplémentaires, ce qui repousse la date limite d’un éventuel procès.

Et Alexis Deswaef d’ajouter : «La prochaine étape logique, dans le cas de ce tireur d’élite belge, est qu’une enquête approfondie est effectuée par un juge d’instruction belge – qui travaille en charge et en décharge. Puis la tenue d’un procès devant une cour d’assises pour crimes de guerre. La cour d’assises de Louvain l’année dernière, on s’est penché sur le sort de trois individus impliqués dans des crimes contre l’humanité contre des Belges au Guatemala. Ils ont été condamnés par contumace, mais la conviction est là.

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“Tout est possible”

D’autres binationaux sont clairement concernés. Des collègues d’autres pays (comme la France ou l’Allemagne) pourraient-ils se joindre à la cause et faire de même dans leur pays, demandons-nous ? Alexis Deswaef explique que «tout cela est non seulement possible mais doit être fait ».

mouette

« Il est très important que les tribunaux nationaux poursuivent et jugent leurs ressortissants qui commettent des crimes de guerre à l’étranger. Nous devons également être capables de le faire lorsqu’il s’agit d’Israël, sinon nous serons exposés aux critiques de « l’application de deux poids, deux mesures lorsqu’il s’agit d’Israël ».

Et de conclure : «Il est très important que les tribunaux nationaux poursuivent et jugent leurs ressortissants qui commettent des crimes de guerre à l’étranger. Nous devons également être capables de le faire lorsqu’il s’agit d’Israël, sinon nous risquons d’être critiqués pour avoir appliqué deux poids, deux mesures à l’égard d’Israël. Ce double standard est critiqué par la Cour pénale internationale, qui a agi rapidement contre la Russie et qui s’attarde contre Israël. Nous savons que la CPI fait l’objet de pressions intenses, voire de menaces, de la part d’Israël et des États-Unis. C’est aussi une des raisons qui devraient pousser les Etats tiers à juger leurs ressortissants qui commettent des crimes à Gaza. Le droit international doit être respecté pour imposer un cessez-le-feu et mettre fin à l’impunité qui alimente les crimes suivants. La justice belge doit faire sa part du travail aux côtés de la justice internationale.

Contacté, le procureur fédéral belge a simplement précisé qu’un «dossier d’information sur les crimes de guerre » est ouvert. Sans plus de détails.

 
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