Avec une hausse des ventes de 16,2% en 2024, les véhicules électriques séduisent les Gersois

Du lundi au dimanche soir, Paris est le centre du monde des passionnés de 4 roues avec le Mondial de l’Automobile. Ce grand rallye automobile est l’occasion pour les constructeurs d’exposer leurs derniers modèles et innovations. C’est aussi l’occasion de relancer un marché qui connaît des fortunes diverses d’une année à l’autre.

Dans le Gers, cette année 2024 semble en tout cas sourire aux concessionnaires. Dans le département, les ventes de véhicules neufs ont augmenté de 5,5% sur la période janvier septembre 2024 par rapport à l’année 2023, alors qu’elles ont baissé de 3,5% en Occitanie et de 1,8% dans l’ensemble de la France, selon les chiffres communiqués par Mobilians, l’agence Syndicat des chefs d’entreprise du commerce, de la réparation et des services automobiles.

Mais ces bons chiffres concernent surtout le début de l’année. Le mois de septembre a enregistré une baisse de 11,5% et jusqu’à -13,5% en août, par rapport aux mêmes périodes de l’année précédente. « Cela s’explique, entre autres, par l’incertitude politique qui se traduit par un attentisme de la part des particuliers comme des entreprises. L’inquiétude concernant l’électricité, qui sans aide risque de devenir moins attractive», pourrait aussi expliquer ce déclin, indique encore Mobilians.

Pourtant, quand on ouvre les portes des concessions automobiles gersoises, disent les professionnels, l’électrique a la cote, même dans les zones rurales gersoises. « L’électricité, contrairement à ce qu’on pourrait penser, correspond davantage aux zones rurales qu’aux zones urbaines. Celui qui vit en maison et parcourt quelques dizaines de kilomètres par jour peut facilement recharger son véhicule le soir chez lui. lui, contrairement à quelqu’un qui habite au 5ème étage d’un immeuble», précise Alexandre Bosc, gérant de 2B Auto à Auch.

Même constat d’Edenauto. « C’est sûr, l’électrique a le vent en poupe. Même si le véhicule est plus cher à l’achat, on se retrouve face au prix du carburant pour les voitures thermiques. Pour quelqu’un qui fait 30 000 km par an, on économise aujourd’hui 5 000 € sur un an », explique Pierre-Alexandre Garrigues, conseiller commercial.

Les Gersois privilégient le leasing

Et les chiffres de ventes gersois ne disent pas le contraire. L’essence poursuit sa baisse (-2,1 %) et perd sa place de leader des ventes, avec « seulement » 29,6 % de part de marché dans le Gers. Aujourd’hui, c’est l’hybride non rechargeable qui occupe la première place du podium avec 30,4 % de part de marché. Quant à l’électrique, la progression se poursuit de manière assez significative (+ 16,2 %), et atteint 21,4 % de part de marché.

« C’est la méconnaissance du marché qui a longtemps amené les clients à se méfier de l’électricité. Avec les bonnes explications, les gens sont plus disposés à tenter l’expérience. Je suis parfois très surpris de voir parmi mes clients des agriculteurs pro diesel vouloir faire la transition vers l’électrique. C’est surprenant, mais cela en dit long sur le changement qui s’opère”, analyse Alexandre Bosc.

Autre enseignement des ventes de cette année 2024, le marché de l’occasion est loin d’être privilégié par les Gersois. Même s’il affiche une très faible croissance (+3,6% sur janvier-septembre 2024) avec un peu plus de 15 700 véhicules vendus, c’est plutôt vers la location que se penche aujourd’hui le cœur des clients. «C’est très clairement majoritaire aujourd’hui», confirme Pierre-Alexandre Garrigues. « Cela peut s’expliquer par la perte de valeur rapide d’un véhicule de nos jours. On se retrouve beaucoup moins confus», explique le professionnel.

« La volatilité des prix de l’énergie explique aussi cette tendance. Si l’électricité est rentable aujourd’hui, qui sait si ce sera encore le cas dans 2 ou 3 ans ? Nous préférons donc ne pas nous engager et rester prudents. location, tout le monde est là », confirme Alexandre Bosc.