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L’Anses considère que le lissage brésilien est dangereux pour la santé en raison de l’acide glyoxylique qu’il contient. Un nouveau défi pour les coiffeurs déjà exposés à des produits toxiques. Voici comment ils tentent de se protéger au mieux.
Mauvaise nouvelle pour les coiffeurs. L’Agence nationale de sécurité sanitaire a mis en garde mercredi 16 octobre contre l’acide glyoxylique, un agent chimique utilisé dans les produits de lissage brésiliens. Une technique de soin capillaire qui vise à injecter de la kératine dans les cheveux avant de les lisser. Le ministère de la Santé déconseille également ce traitement après le cas de quatre cas d’insuffisance rénale. Chez Racine en tête, à Cahors, Magalie Pradal-Cazard, la gérante, propose ce service. Elle n’a pas encore regardé la composition de son produit de soin. On lit la composition avec elle et rapidement, dès la première ligne, son doigt bute sur « Glyoxyloyl ». Et mince. « De toute façon, tout ce que nous utilisons est toxique, notamment pour les colorations et la décoloration. Malheureusement, nous y sommes habitués», résigne le coiffeur. Pour éviter au maximum la propagation de ces produits toxiques, on mise sur la ventilation et le port de gants. Ce n’est pas grave que dans son salon, les lissages brésiliens ne soient pas monnaie courante…
Le manager n’en gagne qu’entre 6 et 7 par an. Il faut dire que la prestation coûte cher : comptez au moins 300 euros. En effet, depuis le Covid, le coiffeur a reçu deux fois moins de demandes de colorations. “C’est lié au budget bien sûr, les clients réduisent ce produit de plaisir, ils se méfient de plus en plus des produits utilisés et puis, depuis le confinement, ils ont pris l’habitude de garder leur couleur naturelle”, explique-t-elle. La fréquence a également évolué : « Avant, les clientes revenaient se colorer tous les mois et demi, maintenant, pour des raisons d’économie, elles attendent quatre mois. » Avant, il ne se passait pas une journée au salon sans que son équipe ne crée une couleur. Aujourd’hui, plusieurs jours peuvent s’écouler sans couleur. Ce vendredi, Magalie, une cliente fidèle, est venue raviver ses mèches blondes. « Je fais confiance au coiffeur, il me semble que les mèches sont moins dommageables que la couleur », assure-t-elle.
Saignement du nez et gorge brûlante
Toujours sur le boulevard, chez Hair and Manner, Gaëlle Delalane Sicard veille depuis maintenant cinq ans à ce que ses produits contiennent moins de molécules toxiques. Elle a changé toutes ses gammes : « A cette époque, j’étais considérée comme un OVNI dans le métier. Depuis, j’utilise des soins sans ammoniaque, sans sulfate et végétaliens. Car il y a une quinzaine d’années, le coiffeur avait des réactions allergiques et observait parfois des eczémas. Le matin, elle avait parfois le nez en sang et pendant la journée, sa gorge lui brûlait à cause de la forte odeur d’ammoniaque. Au salon, le mode d’emploi a drastiquement changé. « Nous utilisons systématiquement des gants pour le shampoing, ce qui n’avait jamais été recommandé auparavant par les autorités sanitaires », se souvient-elle.
Depuis, le patron n’a jamais eu d’allergies ni d’eczéma. Pour le lissage brésilien, elle a lu la composition dès qu’elle l’a apprise. Elle se rassure : « Aucune trace de cette molécule dans mes produits. Mes fournisseurs m’ont envoyé un email mercredi pour me prévenir. Enfin, il faut également mentionner que certains coiffeurs ont choisi de ne pas pratiquer le lissage brésilien, par conviction. C’est le cas de Christophe Vaurs : « C’est quelque chose que je ne ressens pas, ça transforme les cheveux, ça devient sans vie, on se retrouve avec des baguettes. Je préfère le naturel des vagues. De quoi couper court.
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