De plus en plus d’emplois « intellectuels », de plus en plus de femmes sur le marché du travail, de plus en plus de travailleurs à temps partiel : l’Office fédéral de la statistique a chiffré jeudi les grandes évolutions des cinquante dernières années. Certaines sont marquées : par exemple, en 1970, 66,1 % de tous les travailleurs salariés étaient des hommes et 33,9 % des femmes. En 2023, nous étions à 53,3% contre 46,7% et nous tendons vers la parité au fil des décennies.
La proportion de personnes travaillant à temps partiel a explosé. En 1970, seuls 4,1 % des hommes étaient touchés, aujourd’hui ils sont 19,6 %, soit cinq fois plus. Chez les femmes, nous sommes passés de 29,4% à 58%. Autre constat : « La part du travail à temps partiel a augmenté dans tous les groupes professionnels », constate l’OFS. Cela reste moins courant dans l’industrie.
Il ne faut cependant pas en conclure que la Suisse travaille de moins en moins. Car d’autres chiffres montrent une évolution qui peut paraître contradictoire à première vue : le nombre total d’heures travaillées augmente chaque année, souvent plus fortement que la croissance démographique. Par exemple, en 2023, 8,1 milliards d’heures ont été travaillées et rémunérées. C’est 1,8% de plus qu’en 2022.
De nombreuses personnes s’inquiètent de la montée du travail à temps partiel, y voyant une incapacité à exploiter le potentiel de main-d’œuvre et un déficit de cotisations de sécurité sociale. Cependant, même si de plus en plus de personnes ne travaillent pas à 100 %, de plus en plus de personnes travaillent tout simplement. “Si les deux membres d’un couple travaillent à 70%, le volume est plus grand que si une seule personne travaillait à temps plein”, a souligné le conseiller national Nicolò Paganini (C/SG) lors d’un récent débat au Parlement (lire encadré). Il y a un demi-siècle, 42,5 % des femmes travaillaient ou travaillaient à leur compte. Aujourd’hui, ils sont 62,6%.
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