Une vingtaine d’enfants envahissent la pelouse du stade de La Catte, à Bergerac, en Dordogne, ce mercredi 16 octobre après-midi. L’atmosphère est détendue. Or, dimanche dernier, un incident a eu lieu sur ce même terrain. En plein match de football seniors entre l’US La Catte et Prigonrieux, une bagarre éclate entre deux jeunes. L’un d’eux prend alors une voiture et pénètre dans l’enceinte du club, faisant face à face près des supporters. Le match est interrompu. Il ne le prendra plus.
L’incident n’a heureusement pas eu lieu pas de blessé. Mais le club craint que son image ne se dégrade. Ce mercredi, Kaïs, 7 ans, pratique la jonglerie un maximum. Le garçon était présent au match de dimanche. “J’ai vu une bagarre, ils se sont frappés”décrit-il timidement. Quand il est rentré à la maison, il a dit à sa mère qu’il avait peur. Son frère, Azzedine, 13 ans, se souvient “la voiture qui essayait de percuter les gens”.
Une mauvaise image
Mais en marge, tous les parents qui regardent leurs enfants s’entraîner sont détendu. Ils craignent plutôt les répercussions sur le club. “On l’a mis ici pour faire taire les préjugés, ce n’est pas qu’un club de quartier, déclare la mère d’un des garçons qui jouaient à proximité, il y a aussi de la rigueur, des coachs très investis, ce sont les valeurs qu’on veut prôner”. La maman fait particulièrement confiance à Mustafa Dhaideh, éducateur depuis 20 ans à l’US La Catte.
“Quand je parle, regarde-moi!” » dit l’éducateur aux enfants devant lui. Celui qui a toujours vécu dans le quartier est triste d’avoir été témoin de ce combat Dimanche. « Le soir, je ne dormais pas, ça m’affectait, il confie, Ce ne sont pas ces valeurs que nous souhaitons leur transmettre. Nous essayons de créer une ambiance agréable, nous sommes contre la violence, ce n’est pas notre éthique”.
“On en a marre”
Ce n’est cependant pas la première fois qu’un incident a lieu en marge d’un match de football à La Catte. Il y a quelques mois, les parents et l’un des coprésidents du club se sont souvenus un autre combat avec des objets pointus. C’était au même endroit, également lors d’une réunion. Alors Bahassi Taouil, le coprésident, s’énerve : « Nous en avons marre, les habitants en ont marre. On vient jouer au foot et on se retrouve avec une violence gratuite qui nuit à notre image. Nous sommes les premières victimes.
Lundi, au lendemain de la réunion, il a appelé le maire de Bergerac. « Je lui ai expliqué que si la mairie ne fait rien, si on ne travaille pas dans de bonnes conditions sécurisées, on dissoudra le club.», affirme Bahassi Taouil. Il estime que la sécurité n’est pas suffisamment assurée. Par exemple avec une barrière briséeoù la voiture est entrée dans le terrain du club.
Des plaintes ?
Le maire de Bergerac, Jonathan Prioleaud, répond que c’est aux organisateurs du match de sécuriser l’événementet non à la mairie, propriétaire des lieux. L’élu a surtout indiqué avoir demandé à l’US La Catte de porter plainte : « J’attends des responsables du club qu’ils témoignent devant le tribunal pour que ces faits cessent. Il n’y a aucune raison pour qu’il n’y ait pas de témoignages. ».
La municipalité a décidé de porter plainte en tant que propriétaire du terrain. Le co-président du club a déclaré “être en pensée” sur le sujet. Des témoins ont déjà été interrogés par la police. Le maire de Bergerac dit aussi avoir demandé des renforts de police pour le prochain match de l’US La Catte à domicile. Ce sera le dimanche 27 octobre à 15h
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