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Alexandre Varaut, le visage réactionnaire du parti

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Marine Le Pen et Alexandre Varaut (à droite), le 30 septembre, à Paris, en marge du procès des assistants parlementaires FN. DIMITAR DILKOFF / AFP

Ce sont deux avocats sans toge, ce lundi 30 septembre, qui se présenteront devant les micros à l’ouverture du procès des assistants parlementaires du Front national, accusés de détournement de fonds du Parlement européen. Au premier plan, la prévenue Marine Le Pen, éphémère avocate au début des années 1990, avant de se lancer dans une carrière politique. Derrière elle, en observateur attentif, un homme aux cheveux clairsemés, secs comme un coureur de fond, qui sillonne depuis trois décennies les palais de justice et les groupes de droite radicale. Alexandre Varaut, 58 ans, est l’artisan de la défense du Rassemblement national (RN) et de son leader, qui risque une peine d’inéligibilité et jusqu’à dix ans de prison. Il a construit sa stratégie, constitué un pool de robes noires, assuré la communication en amont du procès, mais son rôle s’arrête à la porte de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris.

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Car, depuis le 9 juin, l’homme est également député européen et, à ce titre, empêché de plaider devant un tribunal. La place en position éligible sur la liste de Jordan Bardella a-t-elle servi à rémunérer indirectement l’avocat pour les services rendus au parti ? Absolument pas, plaide Maître Varaut, qui oppose à sa volonté de « passer de l’intérêt particulier à l’intérêt général, à [son] paie ». Marine Le Pen, qui aime s’entourer d’avocats, se dit ravie de ses services puisqu’elle l’a appelé à l’aide en 2015 pour gérer le dossier des assistants parlementaires. Ils ne s’étaient pas parlé depuis vingt ans, époque où Varaut était l’un des rares, au palais de justice, à assumer la responsabilité de serrer la main de la fille de Jean-Marie Le Pen. Ses amis louent sa courtoisie, sa culture et même son humour. « Il aborde les dossiers d’abord comme
un avocat mais comprend qu’une affaire a aussi un aspect médiatique et politique »,
salue Philippe Olivier, député européen et conseiller spécial de Marine Le Pen.

L’homme, après trente ans de barreau, tournait depuis quelques temps autour de l’idée d’un engagement plus direct. Il s’était fait une place parmi les « Horaces », ces conseillers réguliers et anonymes du député du Pas-de-Calais, et avait envisagé de se présenter aux législatives de 2022, mais les militants du Vaucluse, où il devait être parachuté, je ne voulais pas de lui. Ce Parisien de toujours a renoncé à s’installer à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, où une circonscription favorable lui a été proposée. Son attachement au parti attendra donc encore deux ans.

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